Chapitre 26 - Extase 2.0 -

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Dire que je suis tétanisée est un euphémisme. La surprise est telle que je sens ma respiration se couper et les battements de mon coeur s'affoler. Il me faut un moment pour prendre pleinement conscience de ce qu'il se passe. Devon vient de poser ses lèvres contre les miennes. Il est en train de m'embrasser. Et moi je suis immobile et pétrifiée.

Je ne prends conscience de ce qu'il se passe que trop tard et je sens que Devon est en train de s'éloigner. Avant même que mon cerveau ne commande la moindre action, mon corps prend la situation en main et vient se coller à lui avant de l'enlacer. Ma bouche réagit enfin et se met enfin en mouvement et c'est lorsqu'il attrape mon visage en coupe pour m'embrasser avec plus d'ardeur que toute sortes de sensations viennent prendre possession de moi. Commençant par les frissons, la montée d'adrénaline et la plénitude qui m'envahit. La chaleur vient s'installer dans ma poitrine et les papillons dans mon estomac me provoquent mille émotions. Je suis à ce moment incapable de décrire la paix intérieure qui s'éparpille dans mon âme et le désir brûlant qui coule dans chaque veine de mon corps. C'est l'extase. Je suis en extase.

Devon finit par me changer de position en posant ses mains sur mes fesses de sorte à ce que je puisse nouer mes jambes autour de ses hanches. Cette position est à la fois un bonheur puisqu'elle nous facilite l'accès à nos bouches, mais elle est aussi un supplie pour mes seins, collés à son torse qui ne demandent qu'une chose, que leurs extrémités soient touchées, caressées, sucées. 

Lorsque j'autorise l'accès à la langue de Devon, un râle roque et sexy sort de sa bouche et vient faire vibrer l'ensemble de mon corps. Je suis en feu. Un feu tellement chaud qu'aucun pompier ne pourrait éteindre, même avec toute la volonté du monde.

Je n'ai plus aucun contrôle sur mes actions ni même sur mes émotions. Chose que je n'aurais jamais cru possible pour un simple baiser. Mais après tout, est-ce que ce n'est qu'un simple baiser ? Comment puis-je le qualifier de simple avec tout ce que je suis en train de ressentir ? Et si je voulais plus ? Aller plus loin qu'un simple baiser ? Je suis totalement envoûtée...

- Après réflexion, je préfère retourner dans ta chambre, je murmure entre deux baisers.

Je n'ai aucune idée de ce que je suis en train de faire, mais je ne veux juste pas que ça s'arrête. Après avoir failli mourir, j'ai désormais envie de vivre, de me sentir vivante. De voir jusqu'où le plaisir que je ressens peut aller.

Peut-être que je suis en train de faire une connerie en lui faisant comprendre que je désire aller plus loin, mais mon cerveau s'est mis en mode off dès la première caresse et je n'ai aucune envie de réfléchir. Je veux juste vivre.

- Tu es sûre que c'est une bonne idée ? me demande-t-il en prenant déjà le chemin des escaliers.

S'il y a cinq minutes ma jambe me faisait souffrir, désormais, toute douleur est partie aux oubliettes me laissant seule face à mon désir. Un désir exquis et savoureux. 

- Au diable les bonnes idées, nous aurons tout le temps de regretter demain.

Ces paroles ne me ressemblent pas mais elles raisonnent jusqu'à l'autre bout de mon être. Je veux Devon plus que tout actuellement et je refuse de me frustrer sous prétexte que ce n'est pas une bonne idée. Des idées de merde, j'en ai toujours fait et j'en ferais toute ma vie alors je décrirai simplement cet acte comme un besoin primordial pour le bien-être de ma santé mentale. J'ai atrocement besoin que Devon me fasse l'amour, me baise, tout ce qu'il veut à partir du moment que ça prend en compte nos deux corps, nus, en action et entrelacés sous les draps.

Une fois en haut des escaliers, il se dirige comme il peut vers la chambre, toujours sous les assauts de ma bouche qui refuse de quitter la sienne. Un gémissement m'échappe lorsque je sens la poignée de la porte s'enfoncer dans le bas de mon dos. Je tends donc la main en arrière pour ouvrir cette maudite porte qui est l'un des derniers obstacles avant une nuit de rêves et d'orgasmes. Une chose est sûre, c'est que je ne compte pas faire marche arrière et vue la vivacité avec laquelle Devon s'acharne sur mes lèvres, je comprends que lui non plus ne compte pas mettre fin à notre étreinte.

- Si tu savais depuis quand j'attends ce moment-là, murmure-t-il en me posant avec délicatesse sur le lit tandis que j'entreprends d'enlever son t-shirt. À vrai dire, je pense que j'ai envie de toi depuis la première fois que tu t'es énervée sur moi.

Sa main prend le chemin de ma cuisse nue et en bon état puis passe sous mon t-shirt pour revenir caresser mon sein. Inconsciemment, mon corps se cambre tandis que Devon me chuchote à l'oreille à quel point je suis excitante lorsque je suis énervée. Chaque mot sorti de sa bouche est un supplice, une torture douce et délicate qui m'achète un peu plus à chaque seconde.

- Bon Dieu Kayla, j'ai envie de te faire tellement de choses qu'une nuit ne serait pas assez suffisante, dit-il en retirant mon haut pour de bon.

- Des promesses, des promesses Devon, mais en attendant tu portes encore ton pantalon et moi je m'ennuie.

On a beau être en train de faire une sorte de mini trêve, ça ne change rien au côté chien et chat de notre relation. J'ai autant besoin de le chercher, lui lancer des piques que de le toucher. Partout. Au niveau des omoplates, des abdos, des pectoraux. Ma main explose chaque recoin, s'entant les battements de son coeur s'emballer, sa peau frissonner et sa respiration se couper. Pouvoir voir l'effet que je lui fais est plus qu'excitant.

- Attention Kayla, tu fais la maligne mais tu risques de devenir accro.

- Parle pour toi, je te rappelle que c'est toi qui m'a sauté dessus, je réponds au tac au tac.

Alors que sa bouche était en train de titiller mon téton, il cesse tout mouvement et se redresse à l'aide de ses bras pour pouvoir me regarder dans les yeux. Vu son sourire malicieux, je comprends que mon petit jeu lui plaît et qu'il ne va pas tarder à surenchérir jusqu'à ce que je sois K.O. 

- Très bien, alors je peux tout arrêter.

Quelle provocation ! Il ne me touche plus, laissant monter la frustration en moi. Je sais qu'il est joueur et qu'il suffirait d'une nouvelle pique de ma part pour qu'il cesse tout, quitte à prendre une grande douche froide par la suite et utiliser sa main jusqu'à en avoir des crampes.

- Ne fais pas le con Devon. Je te veux. En moi. Tout de suite.

- Sans préliminaires ?

- Pas besoin ! je dis en reprenant l'assaut sur sa bouche.

Je ne sais pas comment il se débrouille pour retirer son pantalon et son caleçon en quelques secondes, mais le principal est qu'il est enfin en tenue d'Adam. Ma culotte (alias le dernier rempart entre nos deux corps qui est d'ailleurs bien trempée) rejoint rapidement le sol et Devon se retrouve de nouveau sur moi, son érection pressée contre ma cuisse.

Pitié, achevez-moi !

Alors que je l'avais complètement oublié, Devon ouvre le tiroir de la table de chevet pour en sortir un préservatif (il avait tout prévenu pour quelqu'un qui vit à l'écart de la société). Il l'enfile puis vient une nouvelle fois se reposer au-dessus de moi (j'espère que c'est la dernière fois que nos corps se séparent parce que j'ai l'impression qu'ils passent leur temps à s'éloigner pour venir se recoller l'un à l'autre).

Je passe ma main sur sa joue pour déposer un baiser beaucoup plus délicat que les autres tandis qu'il rentre en moi en une poussée. Je me sens comblée et jamais je n'avais ressenti quelque chose de similaire. Même pas avec mon premier amour qui a été ma première fois.

- Oh putain ! murmure-t-il dans le creux de mon oreille tandis qu'il accélère la cadence.

Mes ongles viennent lui griffer le dos tandis que ma jambe encore valide vient s'enfoncer dans sa cuisse pour qu'il aille plus loin. Plus profond. Encore et encore. J'ai besoin de sentir que nous ne formons plus qu'un. Une seule et même âme.

Je suis en extase, mes yeux s'ouvrent et se referment, mes pensées vont et viennent, partent dans tous les sens au rythme de ses coups de reins. Si j'avais su que coucher avec Devon m'apporterait toutes ces sensations, je l'aurais peut-être fait plus tôt (ou alors je me serais abstenue).

- Devon, je cris tandis qu'il accélère une nouvelle fois la cadence.

Je me sens venir, je ne vais plus tenir très longtemps et tandis que nous entrons simultanément dans un orgasme dévastateur, il vient poser ses lèvres sur les miennes pour étouffer un grognement.

Tandis que je reprends mon souffle, je me rends compte qu'il avait peut-être raison. Et si mon corps devenait accros au sien ? Accro à ça ? Parce qu'une fois l'orgasme passé, mon corps, mon âme et mon cerveau en redemandant encore.

Dans quelle merde est-ce que je viens de me mettre ? Certainement la plus grosse de toute ma vie.

Pile ou FaceWhere stories live. Discover now