Chapitre 21 - Une lueur d'espoir -

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La forêt avait enfin retrouvé sa vie ainsi que son activité. Devon et moi avons repris notre chemin depuis quelques heures déjà et je dois dire que le réveil a été difficile. Contre toute attente, j'avais beau avoir peu dormi, mon sommeil avait été de qualité et pour une fois depuis des jours et des jours, ma nuit s'est passée sans cauchemars.

Après plusieurs minutes serrés l'un contre l'autre, nous sommes finalement parvenus à nous réchauffer et à trouver le sommeil. Mais cette nuit a été bien trop courte et je n'aurai pas chipoté pour quelques minutes en plus.

- Tu penses qu'on va tomber sur quoi en premier ? demande Devon qui, comme la veille, ne semble pas être en mesure de fermer sa bouche.

- Je ne sais pas, peut-être sur une petite ferme paumée au milieu de nulle part ou je-ne-sais-quoi.

C'est vrai que je n'avais pas réfléchi à cette question. Je m'imaginais certainement que dès que l'on sortirait de la forêt, nous tombions sur un endroit que je connaissais qui appartenait à ma ville natale, mais cette hypothèse est totalement idiote. Il n'y a même pas de forêt dans cette ville et je doute que le psychopathe m'ait emmené aussi proche de mon lieu de vie. Personnellement, si je devais un jour enlever une personne, je prendrais grandement soin de l'emmener au trou du cul du monde (ce que Devon a fait) et dans un endroit où personne ne pourrait le reconnaître s'il s'enfuyait un jour.

- C'est quand même étrange toute cette histoire. L'ancien moi avait certainement une autre manière que marcher pendant des jours et des jours pour t'amener ici. Pas que je te trouve grosse ou quoi que ce soit, mais je ne suis pas capable de traîner ton corps inconscient sur des centaines de kilomètres.

C'est fou à quel point l'homme qui me fait face peut faire preuve de tact, mais je dois avouer qu'il n'a pas tort sur ce point. J'avais déjà réfléchi à cette question et moi aussi je ne pense pas que le psychopathe ait pu me faire traverser toute la forêt en me laissant inconsciente tout ce temps. Je me serais certainement réveillée entre deux ou avec des traces sur le corps ou je-ne-sais-quoi. Il est donc fort probable qu'il ait eu un moyen de transport qu'il ait pu nous dissimuler et qui nous échappe toujours. Sauf que même cette hypothèse paraît improbable puisque je ne vois même pas comment il serait parvenu à rouler dans cette forêt en voiture. Il y a forcément autre chose.

- C'est vrai, mais on a fouillé toute la maison plusieurs fois et nous n'avons rien trouvé. Et puis, on ne peut pas se fier à ta mémoire alors nous n'avons pas d'autres choix que la marche. J'espère simplement qu'on ne repassera pas une nuit similaire dans la forêt.

Nous avons beau avoir trouvé la technique pour arrêter de mourir de froid, ça ne change rien au fait que je refuse de passer une nuit supplémentaire dans le sac de couchage de Devon.

- Arrête, je sais que tu as adoré dormir dans mes bras, dit-il avec un clin d'oeil coquin qui me donne aussitôt envie de lui foutre mon poing dans la figure.

Une grosse partie de moi refuse de répondre à ses conneries, mais une autre ne peut s'empêcher de répliquer.

- Si j'ai fait en sorte d'encercler ton bras autour de ma taille c'était pour la simple et bonne raison que je voulais éviter que tu continues de me toucher les fesses.

J'aurai peut-être dû me la fermer parce que j'ai plus l'impression d'essayer de me justifier qu'autre chose. Il faut replacer les choses dans leur contexte aussi, j'étais crevée, on avait marché toute la journée et j'étais frigorifiée. Puis pour combler le tout je venais d'avoir la peur de ma vie alors disons que la patience n'était pas au rendez-vous et que j'avais besoin au plus vite de me réchauffer. Devon s'est donc montré d'une grande utilité pour une fois.

Pile ou FaceWhere stories live. Discover now