Chapitre 9 - La liberté est parfois une épreuve plus éprouvante que prévu -

195 17 2
                                    

Je reste sans voix, le dos collé à la porte, prête à courir le plus loin possible en cas de problème. L'homme qui me fait actuellement face n'a rien à voir du psychopathe qui m'a tenu enfermée ici si ce n'est son physique. Malgré tout, je ne me laisse pas avoir par quelques misérables larmes et reste sur mes gardes. Je ne suis pas née de la dernière pluie et je sais de quoi cet homme est capable. Du pire. Ses larmes n'ont aucun impact sur moi tout comme les miennes n'en avaient pas sur lui. Malgré tout, je ne parviens pas à ressentir le moindre plaisir en le voyant à ma merci après tout ce qu'il m'a fait. Je suis juste... hermétique à sa peine...

- Que me voulez-vous ? demanda-t-il dans un sanglot.

Il semble tellement au bord du gouffre que je pourrai facilement tomber dans son piège, mais malheureusement pour lui, je n'ai plus rien de la fille innocente que j'étais il y a une semaine de ça et je ne me laisserai pas avoir.

- Ne fais pas l'innocent.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez...

- Ne me prends pas pour une idiote, je hurle. Tout ce que tu veux, c'est que je te détache pour me tuer.

Je suis sur les nerfs et ça se ressent. Je suis à deux doigts de gifler cet homme pour obtenir des réponses, mais j'ai bien trop peur de m'approcher de lui (même s'il est attaché à cette chaise), pour commettre cet acte. Et puis de toute façon, j'ai toujours été une fille pacifique qui déteste la violence. Malheureusement, aujourd'hui, je ne suis plus dans le monde des bisounours dans lequel j'étais plongée avant, mais je me retrouve dans un cauchemar dans lequel je dois me battre pour ma survie. Après tout ce que cet homme m'a fait subir, je ne devrais avoir aucun remords à le tuer pour ma défendre, mais malheureusement, j'en suis incapable.

- Pourquoi est-ce que je vous tuerais ?

- Ne viens pas me faire croire que ce n'était pas dans tes intentions, je grogne.

- Mais je ne vous connais même pas.

C'est étrange la manière dont je suis en train de douter de moi. Se pourrait-il que le psychopathe ait un jumeau qu'il a lui-même attaché à cette chaise pour me bercer d'illusions ? Je ne crois pas non, pourtant, mis à part les larmes, il y a quelque chose de différent chez cet homme et je dirai que c'est en rapport avec ses yeux. Le regard de l'homme qui me fait actuellement face semble être apeuré et innocent tandis que le monstre qui m'a tenu enfermé ici avait le regard vide de toute émotion. C'est assez étrange ce changement et je me demande ce qui a pu le provoquer.

Mais bon, je ne dois pas me laisser faire et ma théorie sur le jumeau est carrément impossible donc je suis persuadée que le psychopathe se transforme en acteur pour me faire baisser ma garde.

- Ne joue pas l'idiot avec moi, ça ne marche pas. Dis-moi où je peux trouver un téléphone ou alors comment tu nous as emmené ici malgré les kilomètres de forêts qui nous entourent.

- Comment voulez-vous que je le sache, je suis attaché à cette chaise.

Je ne comprends pas. Je jurerai qu'il dit vrai et qu'il semble sincère lorsqu'il avoue ne pas me connaître, mais je ne peux pas faire l'impasse sur toutes les tortures qu'il m'a fait subir et sur le fait que c'est homme est un monstre. Ce ne sont pas quelques larmes qui vont me faire changer d'avis sur son compte et le relâcher. Je ne suis pas idiote au point de croire à son charabia. Je secoue donc la tête excédée que cet homme puisse me croire assez conne pour gober ses idioties puis quitte la pièce non sans oublier de refermer à clé derrière moi. Par précaution, je ne la laisse pas sur la serrure de la porte, mais m'apprête à la mettre dans ma poche lorsque je prends conscience de ma tenue. Je me trouve encore dans ma chemise de nuit déchirée et couverte de sang. Mon sang. Provoqué par cet homme qui se trouve derrière cette porte.

Pile ou FaceWhere stories live. Discover now