Dating Gina

34 𝗅 Scott

Je n'ai trouvé Willy nulle part.

J'étais allé chez lui, j'étais allé chez Kayl, et même chez moi pour vérifier s'il était venu m'expliquer ce qui n'allait pas. Mais il n'était nulle part.

C'était comme s'il ne voulait pas être trouvé. Ce qui ne serait pas une énorme surprise puisqu'il était manifestement énervé contre moi. J'ai tapoté mes doigts contre le volant avec impatience en m'arrêtant au feu rouge et j'ai regardé la femme âgée boitiller dans la rue.

Le temps se détériorait, et il faisait un peu sombre dehors alors j'avais décidé de renoncer à le chercher aujourd'hui. Je savais que le quart de travail de Gina touchait également à sa fin, donc c'était mieux de cette façon.

Soupirant alors que je conduisais dans la rue vers le magasin de Gina, j'ai jeté un coup d'œil vers l'horloge de la radio pour vérifier l'heure. Nous étions censés avoir une séance de tutorat, il semblait donc préférable que je la prenne maintenant. Je m'arrêtai sur le parking et coupai le moteur avant de prendre mon téléphone.

Je levai un sourcil en voyant un nouveau message de Gina et l'ouvris rapidement, mon visage tombant à ces mots.

Salut Scott. Désolée, je ne peux pas faire la séance de tutorat aujourd'hui. Mon frère a besoin d'aide pour organiser un rendez-vous. Désolée! À la semaine prochaine? :)

Je gémis dans ma barbe et remis le téléphone dans ma poche. J'avais hâte de passer plus de temps avec elle, mais maintenant je ne pouvais plus. Tournant la clé dans le contact, je mettais en marche la voiture, mais je me suis soudainement arrêté lorsque j'ai repéré une silhouette familière par la vitre.

— Willy, marmonnai-je de surprise.

Il était dans ce magasin ? J'ai rapidement coupé le moteur et j'ai sauté de la voiture, courant vers lui alors qu'il commençait à monter dans sa voiture avec son sac de courses. Courant à toute allure, je suis passé devant sa voiture et j'ai attrapé la porte juste avant qu'il ne la ferme.

Il a levé les yeux du siège du conducteur sous le choc, ses yeux s'écarquillant quand il m'a vu, haletant pour respirer.

— Scott ? bredouilla-t-il alors que je m'appuyais contre la porte et qu'il me regardait bouche bée.

— Que fais-tu ?

Prenant de profondes inspirations pour apaiser ma gorge endolorie, je me tournai pour le regarder et secouai la tête.

— Pourquoi es-tu en colère contre moi Willy ? demandai-je, le faisant détourner le regard.

Il regarda le volant tandis que je continuais.

— S'il te plaît, je n'arrive pas à comprendre.

Sa mâchoire se serra et il leva les yeux du volant et me regarda.

— Je ne suis pas en colère contre toi, Scott, murmura-t-il, je suis en colère contre moi-même.

La confusion m'envahit alors que je le fixais et il secoua la tête de déception.

— Tu devrais entrer ici, marmonna-t-il en désignant le siège passager.

Réenregistrant ses mots, j'acquiesçai rapidement et fermai sa portière, avant de courir de l'autre côté de la voiture et de grimper à côté de lui. Je me tournai pour lui faire face avec impatience alors qu'il prenait une profonde inspiration et commençait à m'expliquer.

— Je n'ai pas placé le pari avec l'intention que tu joues avec Gina, souffla-t-il.

Mes yeux s'écarquillèrent de surprise et je le regardai bouche bée de confusion.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Tu as dit...

Il hocha la tête et me coupa.

— Je sais ce que j'ai dit, mais je m'inquiétais pour toi.

— Inquiet ? j'ai demandé.

— Ouais, il détourna les yeux et fixa le parking. Tu jouais avec des filles à gauche et à droite, leur brisant le cœur, et inévitablement brisant ton propre cœur aussi. Ce que tu faisais n'était pas juste.

Secouant la tête en signe d'incrédulité, j'ai laissé échapper une petite moquerie.

— Alors, pourquoi as-tu fait un pari avec Gina ?

Il s'est tourné vers moi, légèrement irrité.

— Tu n'as vraiment pas encore compris, espèce de jauge ?

Mes yeux s'écarquillèrent face à son agressivité et il soupira en se pinçant l'arête du nez.

— Dieu Scott, tu es si stupide, marmonna-t-il. Gina... elle est différente.

Je le fixai alors qu'il continuait.

— Quand elle a dit qu'elle ne savait pas qui tu étais en chimie, ton ego s'est énormément dégonflé. C'était comme si tu avais été confronté à la réalité pendant environ deux secondes.

Je me suis juste assis sans voix à ses paroles alors qu'il continuait.

— Je savais que tu n'abandonnerais pas un défi. Alors j'ai pensé que te jumeler avec Gina te ferait enfin réaliser que tu ne peux pas toujours faire ce que tu veux, a-t-il dit. Je pensais qu'elle te rejetterait et que tu comprendrais enfin à quoi ressemble le monde réel.

— Mais...? ai-je demandé alors qu'il marquait une pause.

Il souffla.

— Mais, même après qu'elle t'ait rejeté, tu as refusé d'abandonner.

— Ouais, parce que tu as offert tellement d'argent, me moquai-je.

— Tu es vraiment stupide Scott ! Je ne peux pas croire que tu n'aies pas encore compris.

Je lui ai lancé un regard et il s'est tourné vers moi avec incrédulité.

— Dis-moi honnêtement, Scott, il devint soudain stoïque et sérieux, veux-tu vraiment encore faire le pari ?

J'ai hésité. La dernière fois, je ne lui ai pas dit la vérité parce que je ne voulais pas qu'il me juge. Mais maintenant je savais qu'il voulait que j'arrête, la réponse était simple.

— Non, murmurai-je.

Son expression s'adoucit.

— Pourquoi ? demanda-t-il en me pressant de voir ce qu'il voyait.

— Parce que je ne veux pas lui faire de mal, ai-je haussé les épaules sans réfléchir.

— Et pourquoi pas ? demanda-t-il, sa voix maintenant douce et efficace.

— Je l'aime bien, ai-je lâché.

Mes yeux s'écarquillèrent lorsque les mots quittèrent ma bouche et je me retournai pour faire face à Willy. Il avait un petit sourire sur son visage, et il hocha lentement la tête.

— Willy ? marmonnai-je. Qu'est-ce que c'est ?

— Quand je voulais que tu fasses le pari avec Gina, je pensais que tu changerais toi-même et qu'elle partirait indemne et heureuse aussi, a-t-il déclaré. Mais ensuite j'ai réalisé que tu étais tombé amoureux d'elle, et honnêtement, c'est encore mieux.

Je me suis effondré sur mon siège, ne sachant pas comment réagir.

— Qu'est-ce que je suis censé faire maintenant ? demandai-je en secouant la tête, complètement confus.

Il sourit et démarra le moteur.

— Sors de ma voiture

Je me tournai pour le dévisager et il éclata de rire.

— Le pari n'existe plus, Scott, il sourit. Ça n'a jamais été réel, et n'était pas censé se dérouler comme tu l'avais prévu.

Ma posture se détendit légèrement lorsque j'eus vent de ce qui se passait. Il retira sa main du volant et me tapota l'épaule.

— Alors va auprès d'elle, dit-il, et cette fois, fais-le pour ce que tu ressens vraiment.