Sentiments Contradictoires

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Le Dimanche matin, dans le Bureau de Dumbledore.

Une tasse de thé à la main, encore chauffante, Molly souffla dessus avant d'en boire une gorgée. Le liquide chaud glissa à l'intérieur d'elle, et par magie, ses muscles se détendaient.
Par la fenêtre, le Soleil se levait doucement à travers les arbres de la Forêt Interdite avec un léger brouillard qui flottait dans les jardins de Poudlard.
Dumbledore après une dernière caresse à son Phénix, se posa tranquillement dans le fauteuil en face de Molly, avec aussi une tasse de thé dans sa main.
Son visage exprimait de la tranquillité mais au fond de lui, l'impatience bouillonnait prêt à en sortir au moindre moment.

- Je sais que vous voulez des réponses, dit Molly en observant son thé sans oser regarder le Directeur en face d'elle. Mais, je ne peux vous en fournir que la moitié, et les moins importantes.
- Je comprend, Molly. Tu peux commencer quand tu veux, je t'écouterai attentivement.

Après un long moment à se remémorer les souvenirs que son Grand-père a pu lui raconter quand elle était jeune, Molly prit ensuite son courage à deux mains, et commença son récit sans être couper un seul instant par Dumbledore qui la fixa intensément, tout en buvant sa tasse de thé à la Camomille.

- Il y a bien un traître au sein de l'école, mais je ne peux le dévoiler. Il y aussi un événement majeur à la dernière épreuve, assez abominable, au point de devoir prendre des précautions extrêmes. C'est pour cela que je suis venue vous rendre visite, pour vous demander d'avoir le Passeur avant la dernière épreuve, car je serai dans l'incapacité à pouvoir continuer dans cette époque en sachant le futur. Je vais devenir folle ! Molly criait à la dernière phrase, en pleurant.

Impossible pour elle d'y vivre dans ce présent là, elle devait retourner dans son futur sans plus tarder.
Son Grand-père l'avait envoyé dans le passé pour le sauver du Basilic, non ? Donc, maintenant que sa mission a été faite, Molly pouvait revenir, n'est-ce pas ?
Trop questions, et aucune réponse.

Une image s'interposa dans son esprit, un souvenir heureux.
A l'Impasse du Tisseur, tous les matins au petit-déjeuner, Molly qui se réveille et découvre le Professeur Rogue à lire la Gazette du Sorcier sur une des chaises de la cuisine, avec un rayon du soleil qui illumine son visage et ses yeux noirs profonds concentrés sur sa lecture, en oubliant le monde qui l'entoure. Une vison dont Molly adorait, et à chaque fois, son cœur battait la chamade.
Elle pouvait rester des minutes à ne pas bouger pour l'observait attentivement.

Une larme roula sur sa joue, perdue sur ses sentiments contradictoires.
Pourquoi pensait-elle à lui dans ce genre de moment ?
Car Severus mourra bientôt lui aussi, comme tous les autres ?
C'était malheureusement son destin, et elle ne pouvait rien y faire.
Et pourtant, au fond d'elle, elle gardait cette lueur d'espoir de se dire, que le destin pouvait être changer.
Qu'elle pouvait le changer, là où son père n'a pas pu le faire.

L'heure du midi sonna, et Molly remercia le Directeur, et partit rejoindre ses camarades à la Grande Salle, en frottant ses yeux pour que personne ne remarque sa mine triste. 
Fred sur la table des Gryffondor, se leva précipitamment en remarquant à l'entrée la fille dont il est amoureux, et lui demanda inquiet :

- Tu n'étais pas au dortoir ce matin, tout va bien ?
- Ne t'inquiète pas, mais merci d'être là pour moi. Bon, j'ai une faim de loup-garou, on mange ?

Le lendemain, les Poufsouffles avaient pris en grappe les Gryffondors, à cause de la participation d'Harry Potter. Ce dernier semblait morose, et pendant qu'il était seul dans un couloir, Molly le prit dans un coin sombre pour lui dire avec la plus grande sympathie:

- Je te crois Harry ! Je sais que tu n'as pas mis ton nom dans la Coupe.
- Pourquoi ? On ne se connaît pas vraiment, Molly.
- Et pourquoi pas ? Répond Molly avec un sourire espiègle en partant rejoindre ses camarades de classe pour le cour sur les Études de Moldu.

Les jours passent, et le pauvre Harry est la risée de toute l'école avec leur badge « Potter le puant ». Et de l'autre côté, Cedric avait l'admiration de toutes les filles de Poudlard.
Un soir, Molly qui revenait du bureau de professeur Rogue pour l'aider, et ne voulant pas rentrer tout de suite dans sa salle commune, avait passé par les Jardins en profitant de la légère brise automnale.
Elle avait aperçu Cedric sur un banc, seul à contempler les étoiles dans le ciel sans nuage.
Molly décida d'engager une conversation avec lui, pour en garder un bon souvenir.

- Bonsoir Cedric, je ne sais pas si tu te rappelles de moi, mais on s'est déjà croisé à la Rentrée.
- Oh ! Mais oui, Molly Parkins ? C'est ça ? Viens t'asseoir a coté de moi, les étoiles sont magnifiques !

Cedric bougea vers la droite pour laisser de la place à Molly qui s'y installa.

- Pourquoi es-tu là si tard ?, demanda Cedric.
- Je pourrai te poser la même question.
- Un point pour toi ! Je vois qu'on a chacun nos petits secrets ? Bien, je ne poserai plus de questions, Molly.

Cedric souriait chaleureusement sans aucune animosité dans sa voix. Molly l'observa à la volée quand ce dernier regardait les étoiles sans prêter attention à la Jeune Sorcière.
C'était un beau jeune homme, elle ne pouvait démentir, mais ce n'était pas son genre. Trop propre sur lui, peut être ? Elle ne savait pas, mais elle savait qu'elle ne tomberait jamais amoureuse de ce garçon jovial.

- J'imagine que tu es stressé pour la prochaine épreuve ? Questionna Molly.
- Un peu, mais je ne me rend pas encore totalement compte de ce qu'il se passe. Mon père est fier de moi d'avoir été choisi, et je suis fier d'être son fils.

Un silence apaisant s'installe entre eux. Des étoiles filantes passèrent de temps en temps sous les regards émerveillés des deux adolescents.
Avec appréhension, Molly posa la question qui lui trotta depuis longtemps dans sa tête :

- Tu ... Tu n'as pas peur de ... De mourir ?

Cedric réfléchit posément, et lui répond en tournant la tête vers Molly, et ils se fixèrent dans les yeux de chacun.

- On a tous peur de mourir, mais si je meurt, c'est sans regret.

Bon Retour Where stories live. Discover now