Le désespoir mène parfois l'être humain à faire des choix... somme toute improbables. Car, quoi qu'on en dise, il existe des chemins qui ne devraient jamais être empruntés.
Encore moins lorsque l'on a tout perdu. Mais, ironiquement, n'est-ce pas là...
A/N : Attention, présence de sang dans ce chapitre!
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-Nous allons passer à la vitesse supérieure, si tu le veux bien.
Mori avait toujours eu le don de faire passer ses ordres pour de simples demandes, tout ce qu'il y avait de plus banales. Chuuya s'en était rendu compte depuis un moment déjà.
Pendant la fête, après que Zoey soit partie il ne savait où, traînée par Elise, il était resté converser avec son patron, Dazai préférant quant à lui s'éloigner pour rejoindre il ne savait qui. Les gardes de Mori s'étaient eux aussi dispersés, de manière à laisser leur chef parler tranquillement avec ses subordonnés parmi les plus précieux.
Chuuya avait presque immédiatement compris que l'homme aux yeux violets parlait de Zoey. Confirmant toutes ses craintes, Mori avait émit le désir de voir cette jeune recrue entamer sa formation de mafieuse pure et dure.
Et cela suffit à nouer la gorge de Chuuya, qui ne sut quoi répondre sur l'instant. Il risqua un œil vers Kôyô, située juste à la gauche de Mori, seulement pour voir que la femme aux habits traditionnels japonais détournait le regard, son visage à moitié caché par la manche de son kimono.
Il était coincé. Malheureusement, personne ici n'allait comprendre son état d'esprit vis-à-vis de Zoey, et dans tous les cas personne n'allait faire quoi que ce soit pour l'empêcher.
Les paroles de Kôyô lui revinrent en tête, sans même qu'il ne puisse faire quoi que ce soit. "Ce ne sera pas à elle de décider de son sort, de toute manière. Ni à toi, ni à moi".
Seul Mori le pouvait, à partir du moment où il en avait décidé de la sorte. Chuuya, en plus de cela, n'était même pas cadre. Si cela avait été le cas, de toute manière, il n'était même pas certain que cela ait pu changer quelque chose à l'affaire.
Même Kôyô ne pouvait faire quoi que ce soit. Alors comment lui aurait-il pu...?
Pour les heures qui suivirent, Chuuya se contenta de discuter à droite et à gauche avec diverses personnes, en proie à une véritable tempête intérieure malgré son apparence détendue. Après plusieurs heures, durant lesquelles il avait sans succès cherché du regard celle qui était au centre de ses préoccupations actuelles, il l'avait finalement aperçue sortir sur l'un des balcons, et l'avait ainsi suivie, la boule au ventre.
Il s'était préparé à lui dire. A tout lui raconter, à l'informer de ce qui l'attendait dans les jours à venir. Il était prêt à lui conseiller de se montrer inutile au possible concernant les tâches sinistres qu'on allait très certainement lui confier, afin qu'on lui permette de rester au poste qu'elle occupait actuellement.
Mais, en voyant le sourire que lui avait adressé Zoey, aussi innocent que d'habitude, son courage s'était envolé. Il était faible, et surtout lâche. Lorsqu'elle avait accepté sa main, avec la sienne si frêle et délicate, alors qu'il comptait l'amener dans le jardin enneigé en contrebas, il avait senti la culpabilité écraser son cœur et son esprit.
