Bungou Stray Dogs - Chuuya x OC // Ainsi pleurent les souvenirs (Tome I)

Chapitre 29

Comme toujours, lorsqu'il arriva pour la récupérer, Zoey était déjà prête depuis un moment, et l'attendait patiemment devant son immeuble, les joues légèrement rougies par le froid d'une soirée de février.

Emmitouflée dans son manteau, son écharpe, son bonnet et ses gants, la jeune femme agita doucement la main lorsqu'elle le vit approcher. Ralentissant pour s'arrêter à la hauteur de la brune, Chuuya releva la visière de son casque, afin d'établir un contact visuel avec sa camarade.

-J'ai pensé à toi, tiens.

Intriguée, Zoey accepta ce que lui tendait le roux, seulement pour qu'un autre casque, similaire à celui que portait déjà Chuuya, n'apparaisse comme par magie entre ses mains.

Un doux sourire apparu sur les lèvres de la jeune femme, alors qu'elle se saisissait délicatement du casque, l'enfilant l'instant suivant en l'ajustant à sa taille.

-On y va?

A la question de Chuuya, Zoey hocha la tête de haut en bas, manœuvre rendue difficile par le poids supplémentaire et peu familier que représentait le casque.

Le roux laissa échapper un petit rire en voyant cela.

-Fais attention quand même, tu risquerais de perdre l'équilibre... déclara-t-il d'un ton moqueur, alors que Zoey montait derrière lui. Encore une fois.

Il pouvait voir d'ici les joues de la jeune femme se gonfler de mécontentement.

-Vous êtes vil, Chuuya...

Le roux se contenta de rire un peu plus fort, tout en abaissant la visière devant ses yeux. Une fois s'être assuré que Zoey était bien accrochée à lui, lui colorant encore une fois ses joues d'un magnifique rouge pivoine, il démarra la moto, et s'élança dans les rues de Yokohama, plus ou moins fréquentées en cette fin de soirée.

Le trajet ne dura pas bien longtemps, surtout avec la conduite propre et rapide de Chuuya. A aucun moment, durant ce laps de temps, Zoey n'avait ressenti une quelconque once de peur.

Elle n'imaginait tout simplement pas Chuuya lui faire du mal, aujourd'hui ou même demain. Il avait toujours été là pour elle, à la protéger autant qu'il le pouvait, à faire de son mieux pour qu'elle mène une vie aussi agréable que possible.

Si elle s'était sentie apeurée par le roux ou même trahie par sa "véritable nature" de mafieux, au moment où elle avait appris les réelles activités de la Mafia, elle avait bien vite changé d'avis en se rendant compte que cet homme avait toujours voulu le meilleur pour elle. 

A partir du moment où il l'avait sauvée de la mort, et jusqu'à l'instant présent. Elle avait également compris que, pour Chuuya, la Mafia dans son ensemble représentait quelque chose d'important, quelque chose qu'il ne comptait abandonner sous aucun prétexte.

Malgré la peur que lui inspirait Mori, Zoey se remémorait souvent ses propos, qu'ils avait prononcés lorsqu'ils s'étaient retrouvés seul à seule dans sa chambre d'hôpital, il y a un mois de cela.

Elle devait énormément à Chuuya, et évidemment à la Mafia, qui lui avait fourni un toit, de quoi se nourrir et s'habiller, un travail, des recherches sur son passé...

Et, bien entendu, la vie, tout simplement. Alors, pour elle, la moindre des choses était d'accepter le travail qu'on lui avait confié, et suivre la volonté de son nouveau patron, même si ce dernier la terrifiait.

Avec le temps, tout allait s'arranger, elle le sentait. Et puis, tant qu'elle avait Chuuya à ses côtés, elle aurait la force de tenir jusqu'à ce qu'elle se soit accoutumée à ses mains couvertes de sang.