Chapitre 41

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Tout était calme, dans ce nouveau sous-sol que Zoey avait eu un mal fou à dénicher. Les escaliers en béton étaient propres, signe qu'ils étaient entretenus et régulièrement empruntés. L'humidité et la fraîcheur qui régnaient dans cet endroit étaient fort agréables aux yeux de Zoey, surtout maintenant que le printemps était bien entamé, et que les températures estivales pointaient doucement le bout de leur nez.

Les murs étaient faits de pierres, savamment imbriquées les unes dans les autres, et les marches en béton froid qu'elle foulait de ses chaussures étaient lisses, sans aucune imperfection. Elle ne se sentait pas à l'aise dans ce souterrain, sans qu'elle ne sache réellement pourquoi.

Peut-être parce qu'elle s'enfonçait dans l'inconnu en étant seule, peut-être parce cet endroit appartenait à des kidnappeurs, ou peut-être parce tout était bien trop ordonné et immaculé pour qu'elle puisse s'y sentir réellement en confiance?

Au bout de ce qui lui sembla être une éternité, elle parvint finalement à atteindre la dernière marche, accompagnée durant sa descente par les quelques appliques murales qui s'étaient allumées au moment où la porte avait été ouverte, qu'elle avait refermée derrière elle grâce à un interrupteur imbriqué dans le mur.

Tout était silencieux. Elle ne savait pas à quelle profondeur elle se trouvait, mais il était certain que le chiffre devait être impressionnant ; elle n'entendait plus rien venir de la surface. Elle était plongée dans un silence assourdissant, presque terrifiant.

Le souterrain était impeccable, ce qui était plutôt déconcertant pour un tel lieu, d'ordinaire vieillot et peu entretenu. Elle déboucha sur un long et large couloir bien éclairé, bordé de portes en bois toutes fermées, mais peut-être pas à clé. A l'autre bout du couloir, une autre porte, cette fois-ci en métal, elle aussi close.

Tentant sa chance avec la première porte sur sa droite, qui s'ouvrit sans problème, Zoey jeta un œil à l'intérieur, et ce qu'elle vit lui fit froid dans le dos.

La pièce était petite, étroite, avec seulement un matelas jeté au sol, des toilettes et un lavabo. Une cellule de prison, en somme, comme elle en avait déjà vu par dizaines au quartier général de la Mafia. Mais celle qu'elle regardait actuellement était bien plus étincelante de propreté que celle de l'organisation portuaire.

Elle vérifia les autres portes, et le résultat fut le même à chaque fois. Des cellules, encore et encore, propres comme un sou neuf. Mais personne n'était là ; elle était seule dans ce souterrain, où régnait une odeur écœurante de produit d'entretien et de désinfectant.

Arriva finalement la dernière porte, celle en métal, qui se trouvait à l'autre extrémité du couloir, qu'elle avait atteint en jetant des coups d'œil à travers les petites ouvertures solidement grillagées des différentes cellules. La porte du fond était verrouillée par un cadenas, contre toute attente.

Se souvenant de ses cours avec difficultés, sachant à quel point elle était stressée, Zoey entreprit de crocheter la serrure avec une épingle à cheveux, qu'elle gardait toujours sur elle en guise de précaution. Au cas où la situation actuelle se produise effectivement.

Après une bonne dizaine de minutes à batailler contre ce maudit cadenas, la brune parvint finalement à le déverrouiller, et la porte pu s'ouvrir sans un seul grincement, comme par magie. Devant elle, une salle encore plus propre que les précédentes, si cela était possible, bordée de douches aux carrelage blanc, dénuées de cloison. Dans les différents casiers attenants, qu'elle ouvrit les uns après les autres, des vêtements propres et identiques qui correspondaient à la taille d'un enfant, mais aucun document.

Dans un autre coin de la pièce, deux nouvelles portes, malheureusement verrouillées. Ressortant son épingle à cheveux, Zoey força la serrure de la première, qui s'ouvrit sur ce qui ressemblait à un égout, avec l'odeur nauséabonde qui allait de pair. Une sortie sans nul doute utilisée pour ramener discrètement les enfants kidnappés, sans risquer de se faire prendre ou voir par des passants éventuels.

Bungou Stray Dogs - Chuuya x OC // Ainsi pleurent les souvenirs (Tome I)Where stories live. Discover now