Chapitre 2 : Invitation à la fête

7.6K 472 33
                                    

Harry's POV

Je donne un coup rapide comme j'ai l'habitude de le faire ; je sais que ça marchera forcément et je n'ai pas tord puisque dans la seconde qui suit, la boule bleu atterrit dans le trou adverse. Le billard est à peu près l'une des seules choses que je sais faire depuis que je suis gosse mais mon concurrent favori restera toujours Frank qui se trouve en ce moment même en face de moi, ses bras croisés sur son torse musclé.

-Je ne comprends même plus pourquoi je m'attarde à jouer à ce genre de connerie. Ca me parait plutôt logique de constater que ce n'est pas fait pour moi. Toi, tu fais ça depuis que t'es haut comme trois pommes, je ne peux en aucun cas rivaliser.

Je me contente de faire un petit sourire puis je vais déposer la queue de billard sur son support tout comme l'a précédemment fait Frank. Ce dernier est le seul ami qu'il me reste. Il faut dire que je n'ai pas eu une enfance des plus heureuses et il a été le seul à me supporter lorsque j'allais mal. Je n'ai jamais compris ce qui le poussait à m'aider, à être avec moi et à me remonter le moral. Lorsque je le lui avais demandé, il m'avait dit qu'il n'y avait pas de raison spéciale et il a ajouté sur un ton ironique que de toute façon, il n'avait plus que ça à faire de sa vie depuis qu'il avait été viré de son ancien boulot. Enfin, tout ça, c'était aux années lycée. Pendant que moi j'étudiais, Frank était déjà entré dans la vie active.

A présent, j'ai réussis à complètement détruire chacune de mes émotions et à chasser les mauvais souvenirs. Je sais que ça ne marchera pas éternellement car les démons reviennent toujours vous hanter mais maintenant que je suis équipé de ma propre carapace, je suis certain de pouvoir échapper à mon passé. Mes pensées sont interrompues lorsque Frank agite ses longs doigts devant mes yeux.

-Tout va bien, mec ? Me demande-t-il, les sourcils froncés.

-Oui... Ouais, tout va bien.

Il acquiesce et un court silence suit notre échange. Je ne sais plus trop quoi dire (j'ai beau parfaitement bien connaître Frank, ces instants de calme sont toujours présents entre nous) alors je souffle un bon coup lorsque j'entends mon meilleur ami reprendre la parole.

-Au fait, il paraît que les élèves de l'Université préparent une fête pour demain soir. Je sais que tu vas sûrement me dire que ce n'est plus pour nous et que c'est en plein milieu de semaine mais je te coupe tout de suite. Premièrement, on n'est jamais devenus le genre de vieux qui passe ses soirées à regarder des matchs de football dans son canapé et deuxièmement, c'est pas ton petit boulot de caissier au supermarché du coin qui va nous empêcher de nous éclater.

-Mais...

-Non, je ne veux rien entendre, Styles. Demain soir, je passerai te chercher à vingt-deux heures et je te promets que cette fois-ci, on va trouver des jolies petites étudiantes et...

-Oui, c'est bon, j'en ai suffisamment entendu, le coupé-je en esquissant un sourire. Va bosser, va.

Il s'empresse d'enfiler son blouson en cuir puis il file en vitesse après m'avoir fait un petit signe de main. Me revoilà seul, dans le sous-sol de l'immense demeure que je partage avec ma mère, Alice. Non, ne vous m'éprenez surtout pas ; je ne suis pas le genre de type à rester auprès de sa maman chérie simplement parce que je n'ai pas envie de bouger mon cul d'un petit foyer bien comfortable. Techniquement, elle a besoin de moi depuis qu'elle a appris son cancer. Je reste auprès d'elle et je m'occupe d'elle. Elle parle à peine, elle peut à peine bouger. Cependant, son état est stable et les médecins pensent qu'elle a encore quelques années devant elle. Je ne peux rien faire sauf remettre tous mes espoirs sur leurs épaules.

Euphoria (larry stylinson)Where stories live. Discover now