† ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 29 †

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Pablo et un autre homme nous attendent devant la porte. Nous avons le droit à une escorte pour sortir du club. C'est étrange, d'autant que nous n'en avons pas eu une pour entrer. Pablo prend la tête de notre fil et l'autre garde se place derrière moi. J'aurai presque pu me prendre pour une star si mon moral aurait été un peu plus haut.

C'est une nuit sombre, sans lune et sans étoile. Heureusement que les néons du club nous aide à nous repérer. J'ai abandonné mes chaussures à l'intérieur, je suis bien mieux pied nu. Je ne sais pas ce qu'Aeron à fait du sac mais il a dû le laisser aussi dans l'enceinte du bâtiment ou il l'a donné à quelqu'un.

Lorsque je monte dans la voiture le garde qui m'a suivi me surveille et scrute l'horizon. Son comportement et vraiment étrange, j'ai l'impression que l'on est menacé mais je ne comprends pas pourquoi. Je n'arrive à rien percevoir à par des voitures et quelques personnes ébréchées.

Nos gardes du corps personnels montent dans le 4x4 garé juste à côté de nous. Je mets ma main à couper qu'ils vont nous suivre.

— Met le bandana Mila.

Je peux toujours sentir la dispute entre nous, quelque chose a changé mais je ne sais pas mettre le doigt dessus.

J'allume la radio pour essayer de combler le silence gênant qui s'est installé et je mets le bandana qu'il m'a jeté sur mes jambes. Blondinet ne m'arrête pas, je suppose que lui aussi peu sentir cette chose qui flotte dans l'air.

La dernière personne à avoir utilisé cette radio aime le rock and roll, aucun doute la dessus. Cette musique me tient éveillée et me fait penser à mon père. C'est son genre favori.

Cette soirée a été longue, je n'ai qu'une envie c'est de pouvoir fermer les yeux et souffler. Depuis que j'ai été kidnappé, je vis à cent à l'heure. Il n'y a pas de pause, seulement des nouveaux obstacles.

En si peu de temps ma vision du monde à changer. Elle est plus sombre, plus pessimiste. Mon quotidien est rempli de stresse, de doute, de douleur. J'ai frôlé la mort et j'ai survécu. Pour résumé, j'ai l'impression d'avoir vieillis d'un coup. En bien ou en mal, je ne sais pas. Mon innocence, mon inconscience m'ont définitivement quitté en même temps que cette femme est morte.

J'ai vécu dans un monde doté où l'argent règle le moindre problème, où toutes les portes sont ouvertes. Je pouvais être qui je voulais, faire ce que je voulais. J'avais prévu de prendre une année sabbatique pour me recentrer sur moi même, trouver ce que je voulais faire. Ce soir une réalisation s'est imposée à moi, je veux aider les autres. Je ne sais pas encore comment, ni quand, ni ou, ni qui mais je veux aider. Je veux faire de ce monde un meilleur endroit. Cela ne veut pas dire que je veux travailler pour la police, il faut être réaliste le système est infesté de policiers ripoux.

Techniquement chaque métier apporte une aide, un banquier vous aide avec votre argent, un huissier aide l'état, un médecin aide les malades donc j'ai juste à trouver dans quel secteur je veux donner mon soutient.

Si je m'en sors, je m'inscrirai dans une association. Il est nécessaire que les riches ouvrent les yeux sur le monde qui les entoure, ils vivent avec des lunettes du soleil qui les empêche de voir l'horreur. Avec tout l'argent qu'ils possèdent, ils pourraient faire en sorte que des miracles deviennent réalité. Quant à ceux qui ne les portent pas, ils sont encore pires.

Nous nous mettons en route. Des frissons me parcourent, la nuit a été fraîche et je ne sens pas l'habitacle se réchauffer. S'il désire rester dans une voiture aussi froide que lui c'est son choix, mais ce n'est certainement pas le mien. Je n'ai pas envie d'attraper un virus à cause de la différence de température avec le club.

La Belle et Le CriminelWhere stories live. Discover now