† ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 21 †

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L'eau sa mouille.

Point de vue Aeron

Je gare la voiture devant la villa. Je l'ai fais construire durant l'été dernier afin d'être plus près de la frontière. Les drogues sont réquisitionnées plus rapidement et cela diminue les chances que les véhicules de transports se font pier. Nos principaux fournisseurs sont mexicains, leurs produits sont de qualités et moins chers que ceux produis par les américains.

Le rétroviseur m'apprend que Mila dort toujours. Sa tête appuyée contre la vitre, la bouche légèrement entrouverte elle m'offre une sacré vision avec son maquillage coulée et les traces de doigts qui colorent son cou. Ses traits sont détendus dans son sommeil, et comme sa bouche n'est pas ouverte pour dire toutes les conneries qui lui passent par la tête, je suis obligé de reconnaître qu'elle n'est pas désagréable à regarder.

Je sors mon téléphone et décide de prendre impulsivement une photo avant de le remettre dan sma poche. Je ne sais pas ce que je vais en faire, sûrement la supprimer la prochaine fois que je ferai un tour dans ma galerie.

Comme elle n'a pas l'air décidé à se réveiller je descends de la voiture et ouvre sa portière. Je l'a détache et la secoue au niveau des épaules dans l'espoir qu'elle se réveille pour que je ne sois pas obligé de la porter.

— Laisse-moi dormir encore un peu, murmure t-elle les yeux fermés.

Je soupire et décide que ça ira plus vite de la porter que de la ferme marché à moitié-endormie avec un bandana sur les yeux.

— Avant, il faut sortir de la voiture.

Elle hoche la tête et ouvre enfin les yeux, ils sont ensommeillés. Elle penche la tête sur le côté pour m'observer quelques secondes avant de faire un léger sourire et avec mon aide de sortir de la voiture.

— Très bien passe tes mains derrière mon cou, et à trois saute.

Elle s'exécute, nos torses sont collés l'un à l'autre. Je fais le décompte et en attrapant sa taille je l'aide à sauter au trois mais je finis par me retrouver à faire tout le travail car ses pieds ne décollent pas du sol. Elle accroche ses pieds au niveau de ma taille, ajuste la position de ses bras et pose sa tête sur mon épaule pendant que je mets mes mains sur son dos. Mila s'agrippe à moi comme un koala s'accroche à un arbre.

Pendant que je marche, je peux sentir son souffle chaud sur mon cou qui me chatouille et les frissons qui l'a parcourt.

Je rentre dans la villa, il n'y a pas un bruit. Ceux qui dorment ici sont des hauts-gradés, des hommes de confiance. Ils étaient tous sur la mission Granos, ils sont partis un peu après nous. Ils doivent encore être sur le chemin du retour. Lorsqu'ils vont rentrer ils vont célébrés notre victoire dans le salon.

Mila a besoin de manger pour récupérer des forces, elle s'est évanouie et je n'ai pas envie que ça recommence sinon je vais être obligé d'appeler le médecin. Comme personne n'est présent pour lui faire à manger cela signifie que je vais devoir mettre la main à la pâte.

La cuisine est juste à côté du salon. Je suppose que son mal de tête n'a pas disparu comme elle n'a prit aucun médicament. Avoir des hommes et des femmes crier notre victoire à deux mètres d'elle, n'est pas idéal.

L'autre cuisine se trouve dans mon étage, je l'ai fais construire si je voulais un peu d'intimité et que je voulais être seul. Je l'utilise principalement pour déjeuner le matin.

Je prends l'ascenseur pour aller au dernier étage, pour gagner du temps et éviter de faire un effort inutile. J'avoue l'avoir fait installé en justifiant un gain de temps, la villa à quatre étages ce qui représente une centaine de marches mais en réalité le petit garçon en moi rêvait d'avoir un ascenseur chez lui.

La porte de mon étage est blindée et s'ouvre sur un système d'ouverture de porte par empreinte digital dernière génération, on n'est jamais assez prudent. Je n'ai aucune envie de mourir dans mon sommeil, dans ma propre villa.

Je referme la porte d'un coup de pied et décide qu'il est temps que la princesse se réveille.

— Mila, réveille-toi. Il faut que tu me lâches.

Sa tête quitte mon épaule et ses yeux papillonnent. Lorsqu'elle réalise qu'elle est dans mes bras ses yeux s'ouvrent en grand et elle saute par terre, une teinte rosée à ses joues. La princesse baillent avec un air interrogateur sur son visage pendant qu'elle détaille rapidement où nous nous trouvons. Les traces de mains ont déjà commencé à s'estomper sur son visage.

— On est où ? Je me rappelle juste être sortie du gala, dit-elle avec une voix endormi.

— Tu t'es évanouie et endormie. Nous sommes au dernier étage de la villa. Assis-toi sur un des tabourets.

Pour une fois elle fait ce que je lui demande sans poser de question. Pendant ce temps, je lui prépare un petit verre d'eau et une aspire pour calmer son mal de tête. Je me fais aussi un grand verre d'eau. La princesse est avachie sur le bar avec la tête entre ses mains, je le pose devant elle et le bruit lui fait relever le haut de son corps.

— C'est quoi ?

— Du poison pour te tuer, lui réponds-je sérieusement.

C'est tellement facile d'obtenir une réaction d'elle, elle fronce les sourcils avant de prendre le verre de me jeter l'eau dessus. Je ne me suis pas attendu à moins de sa part. Ça a le mérite de l'avoir réveillé pour de bon.

Je ne bouge pas, le visage dégoulinant d'eau. Elle éclate de rire, pas le moins du monde inquiète pour sa vie. C'est un son mélodieux que j'entends pour la première fois. Je ne sais pas ce que Granos lui a fait mais elle n'a plus aucun instinct de survis.

Elle essuie les larmes qui coulent de ses yeux et continue de rire, un immense sourire plaquer sur son visage. C'est la tension de la soirée qui s'évacue et si elle continue ainsi, d'ici peu son rire va se transformer en larmes.

Je lève mon verre au dessus de sa tête et je le laisse se déverser. Son rire s'interrompt net, elle est trempée. Je passe un main dans mes cheveux, je n'arrive pas à retenir mon sourire. Mon père a toujours dit qu'une vengeance accomplie est le meilleur des sentiments. Je suis bien d'accord avec lui.

Elle se reprend est m'affirme :

— Pardon mais tu aurais dû voir ta tête ! Hilarant.

Je lève les yeux au ciel. Son geste ne me dérange pas autant qu'il aurait du, je ne l'interprète pas comme une menace mais plus comme de la chamaillerie, bien que je ne me chamaille avec personne.

Je sors une paire de menotte de ma poche et je lui attache une main au tabouret. Je vais chercher des serviettes. Même si je n'en ai pas pour longtemps, avec Milla on n'est jamais assez prudent. Elle à fait d'un plateau une arme, ça veut tout dire.

Je ressort de ma salle de bain avec deux serviettes propres. Je lui en lance une qu'elle attrape au volet. Puis, je lui enlève sa menotte, j'ai mon arme sur moi.

J'essuie mes cheveux et mon visage avec la serviette pendant qu'elle fait de même et transfert tout son maquillage sur ma belle serviette. Je ne sais pas quelle idée j'ai eu d'en prendre des blanches.

Une fois fait, je remplis à nouveau nos verres. Je lui annonce en posant le sien devant elle :

— C'est de l'aspirine pour ton mal de tête.

— Merci.

Ensuite, je sors deux bols noirs ainsi que deux cuillères, du lait et la boite de céréale que je mange parfois au petit déjeuné. Je pose le tout sur le bar de la cuisine. Je m'assois en face de Milla et me sert. Il est plus de minuit, l'heure parfaite pour un petit déjeuné. 

La Belle et Le CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant