† ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 13 †

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S'enrichir justifie-t-il la mort de milliers de personnes ?

Attristé de ne pas m'avoir encore tué, il quitte la pièce et me laisse seule avec Pablo. J'ai envie de crier : enfin ! Sa personnalité meurtrière, froide, sinistre et sadique m'empêche de respirer correctement. Dans ma tête il est mort de mes mains au moins un million de fois et à chaque fois de manière différente. Lui faire manger mes omelettes jusqu'à ce qu'il s'étouffe et une des méthodes la plus douce à laquelle j'ai pensé.

Je regarde la montagne de muscle et me demande ce que je vais bien pouvoir faire maintenant : laver les fenêtres ? Récurer le sol ? Personnellement, j'ai seulement envie de me reposer. Il y a eu trop de douleur et de stresse pour moi aujourd'hui. Ma vie va sûrement se terminer bientôt et mes dernières heures méritent d'être apaisante. Moi qui me suis imaginé finir ma vie un sourire sur les lèvres parce que j'ai réalisé tous mes souhaits et que je suis entouré d'amour, c'est la douche froide.

Il ne faut pas que je sois défaitiste, je vais m'en sortir. Je vais vivre et non survivre. Je vais tombé amoureuse, voyager, rigoler avec mes amis et avoir ma carrière de rêve.

Discrètement, alors que ce dernier semble penser à autre chose je me rapproche du tiroir à couteaux. Aeron a emporté son arme avec lui, Pablo doit sûrement en avoir une mais j'ai plus de chance dans un un contre un. De plus, les menottes traînent encore sur la table, avec l'effet de surprise et un coup au bon endroit c'est jouable. Je sais d'avance que ça va être moche et me briser de tuer mais c'est jouable.

— Approche, tu dois remettre les menottes.

Pile quand je suis contente de m'être débarrassée de cet instrument de torture, elles me rattrapent. Je m'approche doucement pour retarder le moment, une chose est sûre ces menottes ne m'ont pas manqué. Il me les met et la douleur au niveau de mes hématomes se réaniment.

Une fois fait il me bande les yeux avec un bandana, tient ça faisait longtemps, et il me tire derrière lui. On tourne à droite, à gauche puis on va tout droit et ensuite on recommence à tourner. J'ai l'impression que l'on revient sur nos pas. Nous marchons depuis un bout de temps déjà et je me demande s'il ne s'assure pas que je ne puisse retenir le chemin. Je suis certaine de ne pas retourner dans la pièce noire, il n'aurait pas prit la peine de me bander les yeux. De plus, nous n'avons pas pris d'escalier ce qui signifie que je vais découvrir une nouvelle partie de la villa. Ma curiosité est à son maximum .

Alors qu'il ouvre une nouvelle porte je sens un courant d'air frais sur mon visage et j'entends de nombreuses voix. Sommes-nous dehors ?

Il y a une drôle d'odeur qui flotte dans l'air, je ne l'ai jamais sentis auparavant. Je suis certaine par contre que ce n'est pas une odeur de nature. Nous sommes encore à l'intérieur, j'ai juste dû me trouver au niveau d'un courant d'air.

Pablo me tire pour que j'avance plus rapidement et je me prends le coin d'un meuble.

— Aie ! M'écris-je surprise.

J'aurais un nouveau hématome pour compléter ma collection. Youpi !

— Tais-toi, grogne-t-il.

Et puis quoi encore, c'est de sa faute. En tout cas je viens de lui trouver un nouveau surnom : Pablo, l'ours mal-léché. Il lui va incroyablement bien.

On s'arrête quelques mètres plus loin et il me retire mon bandana en m'arrachant une poignée de cheveux. Lorsque je sortirai d'ici je n'aurai plus de cheveux. L'avantage c'est qu'une fois que j'en ai plus, ils ne pourront plus m'en arracher.

Mes yeux s'habituent à la lumière pendant que j'observe où nous sommes en promenant mon regard autour de la masse de l'ours mal-léché. Nous nous trouvons dans une sorte de hangar pas très bien éclairé. Des fenêtres sont ouvertes ce qui explique le courant d'air. Il se tient trop près de moi pour que je vois autre chose. Ils ont un problème avec les espaces personnels ici.

— Ta tâche est de prendre la poudre avec la cuillère et ensuite tu là mets dans les sachets devant toi, m'annonce-t-il en associant le geste à la parole. Remplis-les jusqu'au trois tiers. Essaye de ne pas t'attirer d'ennui. Garde la tête basse et fais ce que je te demande.

Je ne l'ai jamais entendu prononcer autant de mots. Il me regarde faire le premier paquet, hoche la tête et me laisse pour aller voir d'autres personnes. J'en profite pour jeter un coup d'œil autour de moi. Des hommes et des femmes qui portent tous le bandana du gang s'affairent à mettre de la poudre blanche dans des sachets de différentes tailles. La poudre blanche n'est clairement pas de la farine, ni de la maïzena.

Je regarde la petite table en verre devant moi, puis la poudre et les sachets. Je n'ai aucune envie de les aider. Si un feu prend dans ce bâtiment, je jetterai de l'huile dessus pour m'assurer qu'il ne reste plus un gramme. Je suis déjà allée à des soirée où se genre de poison traîne sur les tables, j'ai entendu les histoires de filles qui se font droguées et violées sans le savoir. Les dealers se font de l'argent sur le dos de pauvres personnes qui pour soulager leurs peines se droguent. Ils aident des violeurs, ils envoient des jeunes vers la mort et ils n'ont aucun remords car pour eux les être-vivants ne sont que des billets de banques vivant.

Je tiens un beau discours mais la survie n'a pas de prix, elle n'a pas de conscience alors je prends la cuillère et fais ce qu'on me demande. Prendre une cuillère dans le pot de drogue, la mettre dans le sachet. Fermer ce dernier lorsqu'il est remplis au trois tiers et passer au suivant.

Petit à petit je prends le coup de main et je vais de plus en plus vite bien que je ne me presse pas. Je vois mon tas de sachets augmenter et celui de la poudre baisser. Ce n'est pas très compliqué à faire et ça à l'avantage de me vider l'esprit.

Alors que je dois bien en être à mon cinquantième sachet une idée me vient en tête, je pourrais en voler un, personne ne verra la différence. Je peux toujours essayer de droguer Pablo ou blondinet pendant que je cuisine. Je souris intérieurement, j'adore mon idée.

Alors je remplis un sachet à moitié, je le ferme et le lance dans ma pile de sachet de manière à en faire tomber quelques uns au sol. Je regarde autour de moi pour voir si quelqu'un me fixe mais ça n'a pas l'air d'être le cas. Je le ramasse, le met entre mon ventre et mon jeans puis récupère les autres et les remets dans la pile. Lorsque je me relève, je vérifie que personne ne me regarde bizarrement, ce n'est pas le cas alors je crois que je peux dire que ma mission est réussite.

Finalement peut-être que je devrais plus aimer cette poudre qui a le pouvoir de tuer. 

La Belle et Le CriminelNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ