Chapitre 11, Part 4 : Amber et l'épidémie de la vallée noire (future sauveuse)

9 4 2
                                    


Elle ne fut pas surprise de n'entendre aucune réponse à ses questions. L'hôpital semblait inoccupé depuis un bon moment. Contrairement aux hôpitaux classiques, celui-ci était très sale. C'était le signe évident qu'il n'y avait plus aucune personne pour nettoyer ce lieu. Soit le personnel avait peur d'attraper cette maladie, soit ils étaient tous malades. Pour le vérifier, Amber devait se rendre dans la ville et toquer aux portes...

Dans ce malheur, elle eut de la chance de trouver la ville juste à côté de l'hôpital. Elle n'eut pas besoin de marcher pendant des kilomètres. Elle toqua à la première porte qu'elle trouva sur son chemin. Elle interrogea : « Il y a quelqu'un ? Répondez ! S'il vous plaît ! ».

La maison était d'un jaune pissenlit avec des pots de fleurs complètement fanées, et des toiles d'araignées à chacune des fenêtres. Elle regarda par l'une des fenêtres et vit cette même saleté avec de la poussière et des déchets jonchant le sol. Elle essaya de rentrer, mais tout était fermé à clef.

Elle se rendit devant une deuxième maison, puis une troisième. Mais tout semblait être dans le même état de délabrement. Très vite, la solitude et l'épuisement la gagnèrent. Elle s'arrêta net sur place et s'assit sur un petit muret. Elle regarda le ciel bleu avec cet air rêveur.

Elle avait une seule certitude : c'est qu'il restait au moins une personne vivante dans cet endroit, digne d'un film de zombies. La future sauveuse devait se cacher quelque part loin des regards vitreux de tous ces zombies. Peut-être était-ce une jeune fille,qui, comme elle, avait pris peur en découvrant l'étendue des dégâts causés par cette mystérieuse maladie.

Prête à abandonner, elle lança son cri de la dernière chance : « OH ! EH ! AU SECOURS ! À L'AIDE ! J'AI MAL AU CŒUR ! »

Bien décidée à faire courir cette soi-disant sauveuse, Amber fit mine de s'effondrer à terre comme si elle était terrassée par cette douleur dont elle ignorait l'origine. Elle ferma les yeux pour faire croire qu'elle perdait connaissance, espérant secrètement attirer cette fillette.

Son petit manège fonctionna à merveille, car une jeune fille d'environ douze ans, arriva à sa rescousse. Elle avait des yeux d'un vert-doré unique ainsi que des longs cheveux roux clair.

Elle lui demanda : « Tu m'entends ? Réponds-moi ! ». Avant même qu'Amber ne réagisse, l'enfant lui asséna une gifle sur chacune de ses joues pour tenter de réveiller la belle endormie !

Amber se plaignit instantanément :« AÏE ! ÇA FAIT UN MAL DE CHIEN ! DE QUEL DROIT TU ME FRAPPES ? TU AS DE LA FORCE EN PLUS ! »

La jeune fille se défendit avec une voix hostile : « J'ai fait ce que quiconque aurait fait pour te réveiller de ton malaise ! Au moins tu es réveillée, et tu n'as pas attrapé cette maladie noire ! »

Amber avoua, un peu honteuse : « J'ai fait semblant de m'évanouir, je voulais t'attirer dans mes filets en quelque sorte ! J'ai besoin de toi pour aider tous ces gens ! Tu es la seule qui peut les sauver, même si je ne comprends pas comment tu peux y arriver, tu sembles bien jeune ! D'ailleurs, c'est quoi exactement cette maladie ? Et pourquoi tu n'as pas attrapé cette maladie noire ? »

Pour répondre à toutes ces questions, la fillette lui expliqua :« Je m'appelle Maïa, et je n'ai que douze ans. Moi-même, je n'ai pas tout compris leur langage médical, c'est une maladie qui s'attaque à tout ton corps et à ton cerveau en même temps, et tu ne peux pas la combattre. La bave, et les yeux rouges sont deux phénomènes qui arrivent après. Avant de mourir, tu tombes à terre et tu ressembles à un zombie. Il y a peu de chances de survie. D'où ces surnoms "épidémie noire" ou "épidémie de la vallée noire". Il semblerait que j'aie des anticorps à cette maladie. Je pensais que d'autres auraient ces mêmes anticorps. Mais j'ai vu petit à petit tout le monde l'attraper, ma famille d'accueil, mes amis et tout le personnel de l'hôpital. J'étais en stage de découverte à l'hôpital quand tout le monde est tombé devant moi. J'avais retenu quelques bases. J'ai rapidement mis une perfusion à toutes les personnes tombées. Mais je ne peux pas faire de miracles. Je ne suis pas médecin. On m'avait prévenu que si cela arrivait, la seule solution serait de donner mon sang à chacune des personnes atteintes en commençant par les médecins qui pourraient diffuser en masse mon sang. Mais je ne peux pas faire ça ! Je ne saurais même pas comment faire ! Je ne veux pas être piquée ou même être branchée, j'ai peur de la vue du sang. Je risque de m'évanouir rien qu'en découvrant mon sang ! »

N'en croyant pas ses oreilles, Amber demanda : « Tu es sûr qu'il n'y a plus aucune infirmière quelque part qui pourrait t'aider ? Ou une aide-soignante ? Ou même un étudiant en médecine ? »

Maïa affirma avec certitude : « Certaine ! J'ai tout vérifié ! Je suis seule et perdue au milieu de cet enfer ! Je ne sais plus quoi faire ! Et toi tu pourrais aussi donner ton sang ? »

Une conviction nouvelle animait Amber, qui assura sans l'ombre d'un doute : « Non, désolé, je ne viens pas de ton monde, donc cela ne fonctionnerait pas ! Je suis persuadée que tu as un sang unique en son genre qui résiste aux virus ! C'est comme un super pouvoir ! Il faut donc trouver un manuel pour savoir comment te faire une sorte de prise de sang ! En plus, tu as des bases, tu devrais réussir seule ! Et ensuite l'injecter sur un malade ! On n'a pas le choix ! »

Comme s'y attendait Amber, Maïa refusa ce plan et s'époumona :« Tu as entendu la partie où je te dis que j'ai peur de la vue du sang ! En moins de deux, je vais tourner de l'œil et me retrouver à terre ! Je m'évanouirais avant même que tu me prennes une seule goutte de sang ! Même la seringue me fait peur ! »

Sous le coup de cette pression, Amber craqua. Les larmes ruisselaient sur son visage sans qu'elle ne puisse les arrêter. Elle rouspéta avec une force dont elle ne se serait pas cru capable : « Au cas-où tu ne le sais pas, ces gens sont en train de mourir ! Tu ne peux pas laisser passer ça ! Tu dois faire quelque chose ! Et le plus vite sera le mieux ! Je suis arrivée dans le noir dans cet hôpital ! J'ai vécu un calvaire en découvrant tous ces corps les uns sur les autres ! Ces gens ne méritent pas leur sort ! Si je suis là, c'est parce que j'ai été envoyée par une sorte de voyante qui m'a dit de venir t'aider ! Aide-moi à les sauver ! Ils te remercieront après ! C'est toujours mieux que de vivre seule dans un pays dépeuplé ! Si tu ne fais rien, tu t'en voudras à vie, tu seras un peu comme une meurtrière ! On appelle cela de la non-assistance à personne en danger ! »

Maïa venait de percuter qu'Amber était une sorte d'envoyée du destin. Elle ne pouvait pas ignorer cet état de fait. La véhémence qu'elle lisait dans le regard d'Amber fut le déclic qu'elle avait besoin pour changer d'avis. Elle s'exclama : « OK, je te suis ! On lit les ouvrages qui parlent de prise de sang et on essaye d'abord de réveiller un médecin qui saura mieux gérer que nous cette charcuterie ! Mais je te préviens, il faudra sans doute que tu m'attaches pour éviter que je bouge ! Fais-le rapidement si possible ! »

Ravie de pouvoir aider, Amber déclara : « Alors, direction l'hôpital ! Dépêchons-nous ! Toi, tu chercheras les livres et moi une personne en blouse blanche ! Le temps nous est compté ! »

Amber's Stories [En cours de réécriture de plusieurs chapitres]Where stories live. Discover now