33.

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Le réveil est plutôt compliqué. Je met du temps à émerger à cause de toute la fatigue accumulée... Et parce que la conversation que j'ai eu cette nuit avec Thaddeus m'a gardée éveillée. Je suis partie quelques secondes après qu'il ai enlevé sa main, et je n'ai pas réussi à dormir tout de suite, troublée par cette discussion que nous avons eu. Pour me réveiller, je prends une bonne douche brûlante et ne peux m'empêcher de regarder le brouillard qui s'étiole sur la propriété lorsque je m'habille ; encore endormie, je traîne des pieds dans l'escalier et traverse le couloir pour entrer dans la grande salle. Aussi endormis que moi, se trouvent à la table Victoria, Marco, Andrea et Enzo, en train de parler tranquillement et pas habituée à voir autant de monde dès le matin, j'ai un vague sourire. Quand ils m'aperçoivent, toutes leurs conversations s'arrêtent d'un seul coup et je me retrouve avec quatre paires d'yeux braqués sur moi comme des projecteurs. Une ambiance sombre tombe sur la pièce et je reste plantée là, presque comme une intrus. Bizzare. 

- Ok..., je murmure en allant me faire un café. 

Il n'y a plus un bruit dans la salle, et ne supportant pas de me sentir au centre de l'attention, je finis par me retourner et leur demander ce qu'il se passe. Au début, il y a un autre silence durant lequel ils se regardent tous, puis Marco demande : 

- Alors tu es avec lui ? Genre... Vous deux... Ensemble ? 

Les deux questions me hérissent les poils et je détourne le regard. Je serre mon poing sur le comptoir de la cuisine, punaise, mais qu'est-ce qu'ils ont tous à me poser cette question ? Ça les intéresse tant ? Pour me calmer, j'avale une gorgée du liquide brun brûlant et la savoure pour détourner mon attention de la table. 

- On y voit rien de mal, hein, déclare Victoria. C'est juste surprenant. 

- C'était très surprenant aussi que tu fasses l'hypocrite avec moi Victoria, je crache. 

- Violence, c'est pas que... comment Marco. 

Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. Si il y a bien une chose que je déteste, c'est quand on présuppose que des choses sont vraies à mon sujet alors qu'elles ne le sont pas. Je déteste qu'on s'immisce dans ma vie, qu'on pense tout savoir de moi, qu'on mente sur moi, et c'est exactement ce qu'ils sont en train de faire. 

- Lequel de vous est responsable de cette rumeur ? 

Silence. 

- Andrea, assène Enzo. 

- Comme ça ne m'étonne pas. Toi, un jour, je te jure que je vais t'exploser le visage pour tout ce que tu as fait. T'en as pas marre, des fois ? 

- Jamais, sourit Andrea. 

De colère, je lui envoie ma tasse de café sur son tee-shirt et il crie à cause de la chaleur du breuvage avant de se lever brusquement comme si il s'apprêtait à me frapper. Qu'il le fasse tiens, ça me donnera une bonne excuse pour lui casser la geule... J'en ai assez, j'en ai même plus qu'assez que tout le monde prétende me connaître, connaître ma vie, ce que je ressens, alors que personne d'autre que moi ne sait. J'en ai assez qu'ils disent être bienveillants, m'aider, être là pour moi, alors que tout ce qu'ils font, c'est raviver sans cesse la colère. 

- Vous ne savez rien, alors arrêtez de prétendre le contraire.

- Alors c'est vrai ? s'exclame Victoria. 

- Putain, mais qu'est-ce que vous avez tous dans cette putain de maison ? je crie. 

Je me rapproche d'eux et me penche. 

- Ma vie privée ne regarde aucun de vous. 

- Elle se l'est tapée, ricane Andrea. Hier soir. 

Je ferme les yeux brièvement. Maîtrise-toi Violence, tu sais que si tu ne te contrôles pas les choses vont partir en vrille et ce sera pire, alors respire... Et puis tant pis pour la maîtrise. Je profite que l'attention soit détournée par du bruit dans les escaliers pour assener mon plus beau crochet du droit dans le nez d'Andrea. Il y a un craquement sourd sous mes phalanges et il hurle à son tour. 

ULTRAVIOLENCE • T2Where stories live. Discover now