23.

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TW : mention de viol et d'agression sexuelle 

Je peux résumer le chapitre pour ceux qui ne veulent/ne peuvent pas lire. Envoyez moi un message privé <3


Mon pouls bat dans mes tempes, trop fort, trop lent pour ce que ce soit normal. J'entends mon coeur comme un tambour, irrégulièrement, il m'explose les tympans, j'ai mal dans tout le corps, j'ai envie de vomir, mal à la tête, j'ai chaud. J'ai du mal à respirer, j'ai beau inspirer rien ne passe dans mes poumons, et ma tête est si lourde que je n'arrive pas à la relever. Pourtant, je me sens si bien, si détendue, si libérée, c'est à se demander si les mauvais côtés ne valent pas les bons... Depuis combien de temps suis-je dans cette position, ivre morte à moitié couchée sur le comptoir ? Quelques minutes ? Une heure ? Deux ?

- Je te ramène ma belle ? propose un homme de mon âge, à côté de moi. 

Cette fois, j'arrive à me redresser. 

- Non. 

- Tu n'est ni en état de conduire ni de marcher, remarque t-il. 

- Touche-moi et tu finiras avec les os brisés, je réplique la bouche pâteuse. 

Il lève les yeux au ciel. 

- Allez, fais-moi confiance. Je te ramène. 

L'homme me prend la main et je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit pour me défaire ou me défendre, qu'une voix tonne à quelques mètres de moi.

- Elle est avec moi. 

Je tourne la tête. Thaddeus vient d'entrer dans le pub, il n'a pas l'air content, il n'a pas l'air détendu, contrairement à moi. Il porte un long manteau noir, une chemise blanche et un pantalon noir, et lorsqu'il s'avance vers nous, j'ai l'impression d'avoir soudainement très froid. C'est comme si toute l'ambiance de la pièce s'était assombrie, et il n'y a d'ailleurs plus aucun bruit ; lui continue à s'avancer, son aura vibrante autour de lui. Une aura de puissance, de danger et de mort. L'inconnu qui voulait me ramener s'excuse et s'éloigne, tremblant de tous ses membres, puis la cloche de la porte tinte. Deux soldats entrent à sa suite et Thaddeus reste à distance de l'endroit où je me trouve mais il me fixe. Durement. Déçu. En colère. 

- Tout le monde va rester bien sage et bien calme, demande t-il. 

Les yeux du vieil homme s'agrandissent lorsqu'il aperçoit, quand les soldats rejoignent Thaddeus, les armes automatiques qu'ils ont sur eux. Di Casiraghi leur donne un ordre et je les vois marcher vers moi. Ils me saisissent par les bras et m'escortent jusqu'a la porte, puis nous sortons tous les quatre du pub sans nous retourner, la cloche sonne à nouveau, et l'air froid me frappe le visage. Il pleut. Il pleut des cordes et il fait nuit, mais j'arrive à voir qu'on me met dans une voiture et je me demande vers quelle destination. Je ne dis cependant rien. J'ai trop peur de celui qui est assis à côté de moi et qui ne m'a pas adressé un mot. Je crains sa colère, je crains ce qu'il va me dire, je sens qu'il est tendu et j'arrive même à lire dans ses gestes qu'il a revêtu son masque de patron implacable. Je viens de commettre une très grosse erreur, je le sais ; j'ai fui le manoir pour aller boire, et dans le langage Di Casiraghi, ça veut dire que je vais le regretter très vite. Quelques minutes plus tard on sort de la voiture garée devant la demeure puis les soldats m'escortent à l'intérieur. Je me laisse faire. Andrea fait les cents pas dans le couloir, les mains dans les poches, l'air aussi inquiet et énervé que Thaddeus, et je me demande ce qu'il peut bien se passer. Oui, j'ai fait une erreur, mais ce n'est pas comme si il y avait mort d'homme non plus, non ? 

- Putain mais où est-ce que t'étais ? Qu'est-ce qu'il t'a pris ? T'es vraiment une idiote je sais pas ce...

- Andrea, va bene. Vai a dormire, répond son patron. ( Andrea, c'est bon. Va dormir. )

ULTRAVIOLENCE • T2Where stories live. Discover now