26.

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Habillée correctement et toute propre parce que je sors de la douche, je me penche vers la fenêtre. Le bucher est carbonisé, il s'est à moitié effondrée et les cris de Corelli résonnent toujours dans ma tête, mais il est mort. Il est sept heures et il m'a été impossible de me rendormir après la conversation que j'ai eu avec Di Casiraghi, je crois même d'ailleurs qu'il est parti directement après que Matteo soit mort. Je descends au rez-de-chaussée, me prépare un café et avale un scone pour me redonner un peu d'énergie ; Victoria est assise à table, sur son téléphone, et aucune de nous deux ne parle. Depuis hier et ce qu'il s'est passé nous ne nous sommes pas adressées la parole et ça me va très bien comme ça, même si ça risque d'être un peu gênant. 

- Victoria, ma hai dato fuoco alla villa ? Non è.... ( Victoria, vous avez mis le feu au manoir ? C'est pas...)

Je tourne la tête vers le couloir d'où j'entends des pas qui se rapprochent, reconnaissant la voix. Oui, cette voix, je pourrais la reconnaître entre mille puisqu'elle a résonné un peu trop de fois dans la tête comme une sentence de mort, parce qu'elle a été ma plus grande condamnation, parce que je ne pourrait jamais l'oublier. Un petit sourire orne mes lèvres, car étrangement, ça me fait plaisir de l'entendre à nouveau. Enzo débarque dans la grande pièce avec une arme dans la main, l'air renfrogné, et s'apprête à redemander à Victoria ce qu'il s'est passé lorsqu'il m'aperçoit. 

- Violence ? 

Il se tourne vers sa supérieure. 

- Je rêve ou il y a Violence dans la cuisine ? 

- Tu ne rêves pas, répond Victoria en souriant. 

Il a un peu changé physiquement, il a pris en carrure, il s'est un peu assombri aussi. C'est une expression, une attitude, qu'il porte, et je le regarde attentivement. Il pose toutes ses armes sur la table à manger et s'y appuie doucement. 

- Mais qu'est-ce que tu fais là ? 

- Très bonne question, je souris. 

- Elle est là parce qu'elle a des problèmes et que ça pourrait avoir des conséquences sur l'organisation. 

Je fustige Victoria d'un regard tranchant, même si l'explication qu'elle vient de donner à Enzo est celle qui se rapproche de le plus de la réalité. Je n'ai aucune idée de pourquoi je suis ici, mais je ne supporte pas qu'on parle à ma place, surtout quand ça me concerne directement. Enzo fourre un morceau de pancake dans sa bouche et j'avale un peu du contenu de ma tasse pour faire passer le goût amer de cette discussion, puis la jeune femme se lève et met son téléphone dans sa poche. 

- Tu seras avec Enzo aujourd'hui, je ne peux pas rester. Thaddeus est au courant. 

- Trois jours, je soupire. Je sais. 

Encore cette manie de me garder comme une enfant... Mais après tout, peut-être que c'est aussi en réponse à ce qu'il s'est passé hier. Comme si ma sortie au bar et cette tentative de meurtre avaient fait que maintenant, Di Casiraghi ne veux plus me laisser seule face à des démons qui me dépassent. Elle m'adresse un petit sourire auquel je ne réponds pas, puis elle et Enzo vont discuter un peu plus loin. Je n'entends pas la conversation mais elle se finit rapidement et Victoria prends ses affaires avant de claquer la porte d'entrée. Un silence envahi la grande pièce. Je pose ma tasse dans l'évier, peu sûre de ce que je suis censée faire aujourd'hui à part attendre, mais l'italien m'interrompt dans mes pensées. 

- Il faut qu'on aille régler un petit truc aujourd'hui. Tu viens avec moi. 

- Pourquoi ? 

- Parce que ce sont les ordres. Tu est en plein sevrage apparement, en plus de ça on vient d'essayer de te tuer... 

ULTRAVIOLENCE • T2Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon