XX-Vingtieme chapitre

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Vingtième chapitre
Mille et uns élixirs









Je commence à perdre espoir. Plus les secondes défilent et plus je me dis que ça a été ridicule de croire en ce genre de sorcellerie. Comment aurais-je pu croire que ce simple liquide verdâtre pouvait le sortir de sa prison de pierre ? Je me sens ridicule, la Athanaïs d'il y'a deux semaines ne se serait pas laissé berner par un livre soit disant enchanté.

J'essuie à l'aide de ma manche, l'élixir qui a débordé sur son menton et regarde à nouveau son visage pour chercher un quelconque réconfort auprès de lui. Je ne peux pas croire que c'est fini, qu'il restera dans cette état. Comment peut-on s'en prendre à un être aussi angélique que lui ?

J'examine chaque parcelle de ce doux visage, je caresse ses joues et imagine la douceur de sa peau lorsqu'elle était encore chaude. Mes yeux s'attardent un instant sur ses lèvres et me rappelle du blocage qui s'était immiscé entre nous dans la salle de bal, j'avais eu l'impression que quelque chose nous séparait, mais, à cet instant, je ne le ressens en aucun cas, je ne ressens aucune barrière.

Alors, sans même réfléchir plus longtemps, comme si le temps s'était arrêté autour de nous, que le fait d'être enfermé ne traverser même plus mon esprit et que, en face de moi ne se trouvait pas une statue mais bel et bien lui, j'approche lentement mes lèvres des siennes, toujours en les fixant et les saisies tendrement. Aussi délicate que possible, mais pétales humides se posent sur les siennes si sèches.

Comme pour me remémorer toutes les fois où nous nous sommes embrassés, je ferme les yeux et essaie de me souvenir de chaque sensation que je ressentais autrefois. La seule différence est qu'aujourd'hui, ses lèvres sont froides et dures, aucune douceur, aucune chaleur, aucune humidité ne se fait ressentir. Cette constatation fait verser l'une de mes larmes que je m'efforçais a garder en moi.

Il est inutile que je reste là à rêver d'une sensation que je ne ressentirai plus, alors, je m'apprête à me séparer de cette sensation imaginaire qui me faisait autrefois perdre pieds, même si un soupçon d'espoir me hurle que je n'ai pas à m'en faire et qu'il sortira de cette prison.

Et au moment où nos lèvres se séparent doucement, cette sensation se fait soudainement ressentir de nouveau mais cette fois, je retrouve la douceur et la chaleur d'antan, sans cette froideur et cette dureté.

Mes yeux s'ouvrent sur la surprise et croisent ses paupières fermées, je sens ses mains se poser lentement sur ma nuque et amplifie notre échange. Une fois l'information montée à mon cerveau, mes bras passent d'eux-mêmes autour de sa nuque et intensifie un peu plus notre baiser.

Ça a marché ! Il est de nouveau libre !

L'euphorie me prend soudainement lorsque que je sens ses pétales de nouveau humides mouver contre les miennes, me faisant rire contre ses lèvres, ce qui le force à mettre fin à notre échange. Il sourit à son tour, les yeux humides d'émotion.

- Hey ! Mais... Je... Comment ? Ça a marché ? Je m'exclame n'en revenant pas.

Mon regard le parcours tout entier, mon sourire ne quittant pas mes lèvres et mes larmes refont surface au bord de mes yeux. Est-ce le philtre qui l'a libéré de sa prison de pierre ? Je n'ai pas le temps de poser une quelconque question, que je sens ses bras m'entourer et me serrer contre son torse. Je réponds directement à son étreinte, écoutant à nouveau son cœur battre plus rapidement qu'il y a de cela une heure.

- J'ai cru... j'ai cru que ça ne fonctionnerait pas ! Dis-je en laissant une nouvelle fois couler une seule et unique larme sur ma joue. J'ai cru divaguer en croyant à une potion magique qui peut réellement fonctionner que dans un livre.

Through the book | J.JK |Where stories live. Discover now