XXX-Trentieme chapitre

125 11 7
                                    

__________

Trentième chapitre
Nos adieux prématurés










Ma main droite devenant légèrement tremblante, mes yeux laissent une seule et unique larme tomber, mouillant légèrement la feuille sous mes yeux et ma plume se rapproche de plus en plus du papier blanc.

Sentant le regard persistant d'Élio sur moi, je relève mes yeux humides mais aussi remplis de rage vers les siens. Mes yeux plissés, ma mâchoire contractée, mon souffle rapide, tous les signes de rage y sont. Et le pire, c'est qu'il est fière de me voir dans cette état.

J'ai l'impression d'avoir échoué. Qu'il m'a vaincu. Je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas lui faire ça. Je lui ai promis. Je lui ai promis de lui revenir quoi qu'il arrive. Mais si je ne signe pas, il sera de nouveau transformé en pierre. Et ça je ne peux pas l'admettre. Je ne pourrai pas vivre en sachant qu'il ne sera pas auprès de moi. Ça m'est impossible.

- Dis-toi juste, que ce n'est pas un mariage d'amour mais... Il hausse les épaules... un mariage d'état, rit il.

Il s'assoit sur le siège en velours de mon père, croise ses bras et vient poser lourdement ses pieds sur le bureau. Je baisse les yeux et fixe l'endroit vierge de la feuille qui attend patiemment ma signature à l'encre noir.

Je sers fort entre mes doigts la plume, avant de soupirer longuement et de relever de nouveau la tête. Je le regarde avec haine et j'ai qu'une envie, c'est d'effacer ce sourire malveillant de son faciès. Je pose de nouveau mes yeux sur la bague qui orne mon annulaire, avant de fermer les yeux, comme pour me donner courage et m'inciter à continuer ce que je m'apprête à faire.

Je les ouvre de nouveau, pour me redresser sur mes jambes, mon regard toujours sombre dans le siens. À présent debout, je le défi du regard et balance dans un coin de la pièce, le stylo à plume. Ses yeux suivant l'objet volé quelque part à l'autre bout de la salle, son sourire que je rêvai d'effacer, disparaît aussitôt.

- Quoique vous fassiez à moi ou à ma famille, je m'assurerais que vous puissiez le faire à personne d'autre, je crache de façon à ce qu'il ressente la haine en moi.

Il arrête tous mouvements, sa respiration s'est comme coupée après mon geste, il tourne sa tête lentement vers moi, pour ensuite la pencher légèrement et me fixe de ses yeux noirs. Étrangement, le regard de Jungkook ne m'a jamais effrayé malgré la couleur sombre de ses iris, mais là, ses yeux me fixant aussi rageusement me font frissonner d'épouvante. Et ma conscience intérieure me hurle qu'à présent cet homme a quelque chose contre moi.

Restant beaucoup trop silencieux un moment, Élio retire ses pieds de la surface de la table et se relève doucement, me forçant à lever mon visage pour pouvoir garder notre contact visuel. D'un seul coup animé d'une indifférence inattendue, il vient se placer entre moi et la table pour légèrement se poser contre le bureau.

À présent face à face, il croise mollement ses bras, nos yeux se défiant les uns contre les autres avant que, sans que je ne comprenne quoique ce soit, ma tête vire brusquement vers la gauche.

Ma bouche entrouverte, le visage vers la gauche et la joue brûlante, je redirige mon regard à hauteur du siens pour à présent faire face à sa figure colérique.

- Signe le !! Hurle t'il en me tutoyant subitement et en laissant échapper quelques postillons de sa bouche.

Comme le dit si bien le dicton, méfiez vous de l'eau qui dort. Et comme pour enjoliver les choses, j'attrape avec colère le contrat, pour venir le déchirer juste devant ses yeux. La réponse à mon geste étant directe, sa main vient brusquement m'attraper par le cou, serrant de plus en plus sa prise.

Through the book | J.JK |Where stories live. Discover now