II-Deuxième chapitre

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- Vous avez de magnifiques cheveux bouclés, Princesse.

Assise sur mon siège en velours, devant ma coiffeuse, Victoire coiffe mes cheveux bruns bouclés qui chatouillent par moment le bas de mon dos.

Le dîner a eu lieu il y a moins d'une heure et comment vous dire que je n'ai jamais mangé dans une atmosphère aussi froide que celle lors de ce repas. Je suis à présent dans ma chambre, prête à plonger sous mes draps d'un moment ou un autre.

- Victoire ?

Elle stoppe les mouvements de haut en bas qu'elle effectuait dans mes cheveux et pose ses yeux sur mon reflet, nos regards se croisant à travers le miroir.

- Oui, Princesse.

- Suis-je à la hauteur ?

Elle me lance un regard d'incompréhension, me demandant de poursuivre.

- Suis-je à la hauteur des attentes de mon peuple, pour monter comme il se doit au trône ?

- Oui.

Un Silence s'installe, nos regards toujours ancrés l'un dans l'autre.

- Oui vous l'êtes. Cela ne veut pas dire que vous êtes une femme, que vous en êtes incapable.

Je lui souris, contente d'avoir entendu ses paroles. Je baisse le regard vers mon peigne posé sur le bois de ma coiffeuse, arborant un air triste.

- J'aimerais bien que mon père ait le même discours que toi.

- Je ne peux vous garantir qu'un jour il l'aura. Mais...

Je relève le visage vers elle attendant la suite.

- Mais peut-être qu'un jour, il constatera que vous n'êtes pas n'importe quelle future souveraine.

Je souris à cette remarque. Elle essaie de me remonter le moral mais personnellement, rien ne peut lui faire constater ce genre de choses. Lorsque mon père a une idée en tête, il ne l'a pas ailleurs.

- J'aimerais aller lire.

Ses yeux s'agrandissent, signe qu'elle ne s'attendait pas à ce que je dise cela maintenant.

- J'aimerais aller à la bibliothèque.

- Princesse, il est tard, vous n'avez pas le droit de vous baladez à une heure si tardive dans le palais, essaie-t-elle de me dissuader.

- Peu importe, j'ai besoin de penser à autre chose. Vas dans ta chambre, si mon père te trouve ici alors que je ne suis pas là, cela te retombera dessus.

Je me lève de mon siège, attrape au passage ma robe de chambre en soie pour couvrir mes fines épaules et ma chemise de nuit en satin, refermant celle-ci en cache-cœur sur ma poitrine. Et laisse mes cheveux détachés tomber en cascade sur le bas de mon dos.

- Aller Victoire. Vas au lit, il ne faut pas qu'on sorte en même temps de ma chambre. Si Marlow nous surprend ça va mal aller pour nous deux.

- À demain, Princesse. Ne tardez pas trop.

Elle tire sa révérence puis se dirige vers la porte.

Through the book | J.JK |Donde viven las historias. Descúbrelo ahora