Chapitre 22 : Rêziman - Grammaire (5)

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Bangkirin – Le vocatif



Les désinences du vocatif sont les suivantes :

a) Masculin singulier : ''-o'' (''-wo'' devant un ''-û/u'' ou ''-o'' et ''-yo'' devant tout les voyelles)

Mirovo – ô homme

Xorto – ô jeune homme


b) Féminin singulier : ''-ê'' (''-wê'' devant un ''-û/u'' ou ''-o'' et ''-yê'' devant tout les voyelles)

Dotmamê – ô cousine

Xwîşkê – ô sœurs


c) Pluriel des deux genres : ''-ino'' (ou ''-nino'' devant un voyelle)

Mirovino – ô les hommes

Xortino – ô jeunes gens

Dotmamino – ô les cousines

Xwîşkino – ô les sœurs

Fransînino – ô les français

Le vocatif peut être introduit par les interjections ''lo'', pour le masculin singulier et pour le pluriel, '''', pour le féminin singulier.

Minak : Lo xorto – ô jeune homme

Lo kurdino – ô les kurdes

dotmamê – ô cousine

Le vocatif pluriel peut également se former à l'aide de l'interjection ''gelî''. Celle-ci précède le mot qui prend alors seulement la désinence du cas oblique du pluriel

Minak : Gelî mirovan – ô les hommes (pour mirovino)

Gelî Kurdan – ô les Kurdes (pour Kurdino)



Culture générale :

Il est à noter que quelques noms propres d'hommes se voient accoler de la sorte, tantôt la désinence du vocatif masculin, tantôt celle du vocatif féminin. Plusieurs noms propres féminins présentent la même particularité.

Minak : Bûbo et Bûbê, Beso et Besê, Misto et Mistê, noms propres d'hommes.

Xecê et Xeco, Bêzê et Bêzo, Nazê et Nazo, noms propres de femmes.

Les formes masculines de ces noms, qu'ils soient d'hommes ou de femmes, ne sont utilisées que lorsqu'on s'adresse à des individus non nobles ; par contre, leurs formes féminines sont réservées aux personnages de naissance distinguée. Ainsi, on dira Bûbê à un fils d'axa, mais Bûbo à un roturier ; Xecê à une fille noble, et Xeco à une paysanne.

Les mots qui, comme ceux que nous avons cités dans la remarque précédente, conservent, à titre permanent, la terminaison ''-o'' du vocatif, sont invariables au cas oblique du singulier; en effet, aucun terme n'est susceptible de recevoir plus d'une désinence casuelle. On dira donc :

Minak : Hespê Misto (et pas hespê mistoyî) – le cheval de Misto (cas obi.)

Keça kalo (et pas keça kaloyî) – la fille du vieux (id.)



Aucun mot déjà affecté d'une particule déterminative ne peut recevoir de désinence du vocatif.

Minak : Ez hespê Soro dibînim – je vois le cheval de Soro

dotmama delal – ô chère cousine



Il y a aussi 2 autres formes, ''Ey'' et "Ay", qui peuvent s'employer à tous les genres et tous les nombres.

Mînak : Ey tu nemînî! (Tu bimirî!)

Ey kurdên welatparêz, zimanê xwe biparêzin!

Ay dil ay dil dilê geş.



Tableau récapitulatif :


PS : 

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PS : 

1)Helbestvan(nêtar) = Poète ou Poétesse. Les mots neutre en kurde peuvent être utilisé au masculin ou au féminin et prennent le sens de leurs genres (contrairement à l'allemand ou le neutre est un genre à part entière).

2)Certain auteur appelle le cas "non décliné" "navkî – nominatif", d'autre l'appelle "xwerû – pas décliné"

3)Je ne sais pas pourquoi les créateurs du tableau ont écrit "îzafe", je n'avais jamais vu ce mot avant. Mais je vois que ça correspond au "veqetandek".

4)Çemandî c'est un synonyme de tewandî (plus utilisé par les Sorans).

5)"Nişanderan çemandî" c'est un nom avec avec le pronom démonstratif  : "Wê helbestvanê – Cette poétesse" (ici on peu utiliser 2 cas oblique de suite).

Cours de KurmancîWhere stories live. Discover now