L'alphabet Kurde(BEDIRXAN).
L'alphabet kurde en caractères latins est un alphabet phonétique. Chacun des caractères qui le composent correspond, réserve faite de rares nuances, à un son unique et ne peut, en aucun cas, servir à en transcrire un autre. Tous les mots s'écrivent donc tels qu'ils se prononcent, sans hésitation possible; de même, à la lecture, tous les signes écrits doivent être prononcés.
L'alphabet kurde comprend trente-et-un caractères :
a,b, c, ç, d, e, ê, f, g, h, i, î, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, ş, t, u, û, v, w, x, y, z.
Le kurde comporte huit voyelles ; trois d'entre elles sont brèves et cinq, longues. Les voyelles brèves. Elles sont au nombre de trois : e, i, u.
"E" est intermédiaire entre un « è » français et un «a » prononcé très bref. On peut le rapprocher du « a » anglais de « bad ».
Ex : dev, dest, der, ker, ser, ev, evor.
"I" est l'équivalent du "I" turc, et a pour correspondant approximatif en français le « e »muet. C'est un « i » très bref et très dur. On trouve un son approchant dans la terminaison des infinitifs allemands : « kommen, gehen, machen », etc.
Ex : kir, bir, mir, di, ji, li, dil, tevir, bivir, kirin.
"U" correspond à la diphtongue provenant de la rencontre de la semi-voyelle w et de la voyelle i. On ne peut lui trouver d'équivalent exact dans aucune langue européenne : tout au plus est-il possible de le rapprocher du « u » bref des mots allemands « kurz, Kultur, Burg, kurdisch». Dans les anciens manuscrits kurdes en caractères arabes, ce son était transcrit par un « damma ».
Ex : kur, gui, hundir, kun, kutilk, kulav, kumbir.
Les voyelles longues. Il y a, en kurde, cinq voyelles longues : a, ê, î, o, û.
"A" est l'analogue d'un « â» français très allongé, comme dans le mot « âne ».
Ex : bav, kal, mal, sar, av, ga, sal, savar, sahî.
"Ê" s'émet de la même manière que le « é » français (dans « été »), mais se prononce très long.
Ex : le, kêl, têt, ter, mer, hêv, hêk, mêkew, nêrîn, kêm.
"î" correspond à un « i » français très allongé.
Ex : mîr, sîr, pîr, îro, îsal, spî, penîr, zînî, tîr.
"O" est l'équivalent d'un « ô» français, également très allongé.
Ex : ol, pol, por, sol, sor, soz, kor, gol, torin, dorhêl.
"Û" correspond au « ou » français, mais se prononce aussi très long.
Ex : dur, mû, tûr, şûrik, rû, dûv, kûr, şalûl.
Les consonnes. Leur classification sommaire est la suivante :
Labiales : b, f, m, p, v, w. Les cinq premières ont exactement la même valeur qu'en français ; le w se prononce comme en anglais, dans « well ».
Ex : war, were, wir, wî, winda, dewar, hewandin.
Dentales : d, l, n, r, s, t, z. Toutes rendent les mêmes sons qu'en français, sauf le r, qui est roulé, comme en espagnol ou en italien.
Prépalatales : c, ç, ş, j, y.
"C" se prononce « dj », comme dans « djinn ».
Ex : car, cil, cêrî, cisin, ciwan, can, cendek.
"Ç" se transcrirait en français par « tch », comme dans « Tchécoslovaquie ».
Ex : çel, çilo, çûn, çol, çêkirin, car, cep, çepçeqok.
"J" est l'analogue du « j » français.
"Ş" correspond au « ch » français, dans « chose ».
Ex : şil, şûv, şev, şûr, şandin, şal, şapik, paşîv, şevereş.
"Y" a la valeur d'une semi-voyelle et se prononce toujours comme son équivalent français, dans « yeuse ».
Ex : yar, diyar, heyirîn, peyivîn, meyizîn, neyar.
Palatales et gutturales : g, h, k, q, x."G" est toujours dur, comme dans le français « garçon ».
"H" est fortement aspiré, comme dans l'allemand «haben» ; il se prononce toujours de la même manière, soit qu'il figure au début, soit qu'il se rencontre dans le corps d'un mot.
Ex : heyran, heval, cih, guh, qehirîn, bihêle.
"K" se prononce comme en français, dans « kilogramme ».
"Q" est une occlusive sourde, qui n'a d'équivalent dans aucune langue européenne. Son émission comporte une double occlusion arrière-vélaire et glotale.
Ex : qui, daliqandin, qedanqin, qam, qenc, qehreman.
"X" correspond à la jota espagnole ou au « ch » allemand (dans « suchen »). Il précède fréquemment le w. Les deux sons se prononcent alors d'une seule émission de voix.
Ex : xew, axa, axaftin, Sernex, xwarin, xwe, xwelî.
Source : Grammaire Kurde de Roger Lescot et le Mîr Celadet Alî Bedirxan
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Cours de Kurmancî
RandomJe vais publier ici mes notes de la langue kurmancî pour que tout le monde puissent en profiter.