Les voyages de Maximilien | L...

chkemg tarafından

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Après avoir vécu toute sa vie sur une île où les habitants peuvent donner vie à leurs objets, un jeune homme... Daha Fazla

PETIT MOT DU DEBUT
1. ANIMA : Arche d'Artemis, Maîtresse des objets
1-2 : ANIMA
1-3 : ANIMA
1-4 : ANIMA
CARNET DE BORD
2. FLORE : Arche de Belisama, Maîtresse de la végétalité
2-2 : FLORE
2-3 : FLORE
CARNET DE BORD
3. AL-ONDALOUZE : Arche de Rê, maître de l'Empathie
3-3 : AL-ONDALOUZE
3-4 : AL-ONDALOUZE
CARNET DE BORD
4. ZEPHYR : Arche d'Olympe, Maître des Vents
4-2 : ZEPHYR
4-3 : ZEPHYR
4-4 : ZEPHYR
CARNET DE BORD
5. SELENE : Arche de Morphée, maître de l'Onirisme
5-2 : SELENE
5-3 : SELENE
CARNET DE BORD
5-4 : SELENE
5-5 : SELENE
6. TOTEM : Arche de Vénus, maîtresse des animaux
6-2 : TOTEM
6-3 : TOTEM
6-4 : TOTEM
6-5 : TOTEM
6-6 : TOTEM
CARNET DE BORD
CARNETS DE BORD
ESCALE : LA SERENISSIME, Arche de Fama, Maîtresse de la divination
ESCALE : LE PÔLE, arche de Farouk, Maître des esprits
ESCALE : LE DÉSERT, Arche de Djinn, Maître du thermalisme
CARNET DE BORD
7. HÉLIOPOLIS : Arche de Lucifer, Maître de la foudre
7.2 : HÉLIOPOLIS
7.3 : HÉLIOPOLIS
7-4 : HÉLIOPOLIS
7-5 : HÉLIOPOLIS
7-6 : HÉLIOPOLIS
L'ÉTOILE : Arche neutre.
8-1 : ARC-EN-TERRE, Arche de Janus, Maître de l'espace
8-2 : ARC-EN-TERRE
8-3 : ARC-EN-TERRE
8-4 : ARC-EN-TERRE
PETIT MOT DE LA FIN

3-2 : AL-ONDALOUZE

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chkemg tarafından

Le Dîner

Le traîneau s'immobilisa au terme d'une longue demi-heure de voyage, au pied d'un haut mur de glace. Les empathes installèrent rapidement leur véhicule sur une plateforme recouverte de neige, avant d'attraper une carne de brume. L'ancien souffla à l'intérieur, avec une telle force que les oreilles de Maximilien en sifflèrent comme une bouilloire pleine à rebord. Ce signal assourdissant reçu une réponse similaire, une dizaine de mètres plus haut. Il y eut des grincements métalliques. Puis les lourdes chaînes de métal harnachées de part et d'autre de la plateforme se mirent lentement en mouvement. Max s'agrippa instinctivement au traîneau lorsqu'ils décollèrent du sol. La montée fut de très courte durée, et ils débouchèrent quelques instants plus tard sur le parvis d'une cité bâtie à même le flanc de la montagne.

Ils furent une cinquantaine, tous habillés du même manteau lavande, à s'éloigner du gouvernail qui leur avait permis de les hisser dans les hauteurs. Une dizaine d'empathes restèrent spontanément sur place pour aider à décharger le traîneau. Le doyen du groupe sourit aux deux animistes avec une fierté non dissimulé, embrassant la scène d'un grand geste de la manche :

— Bienvenue dans notre Communauté.

Tout le monde s'immobilisa brutalement, relevant le nez vers un point à l'intérieur de la ville. Comme il était impressionnant de voir toutes ces personnes réagir à un signal qu'il ne pouvait même pas percevoir ! Quelqu'un d'autre les interpella chaleureusement, comme-ci ils ne venaient pas tout juste de se rencontrer.

— Vous arrivez pile à l'heure pour le repas ! Laissez-nous vous guider au réfectoire.

Trois nouvelles personnes se détachèrent du groupe et les invitèrent à leur emboîter le pas. La Communauté vivait dans une ville à l'architecture rustique - pour résister au froid - mais loin d'être dénuée de charme. Maximilien ralentit le pas à plusieurs reprises devant les fresques en camaïeux de violets qui en ornaient les murs. Aucun bâtiment ne semblait avoir été pensé comme une maison individuelle : Tout était large, orné de toits pointus, et laissaient se déverser un flot d'empathes – portant encore et toujours ce même manteau lavande – sûrement eux aussi appelés pour le dîner. Tout le monde, à l'exception des enfants, avait le crâne rasé. Les deux animistes se retrouvèrent ainsi noyés dans cette foule d'individus tous très semblables les uns aux autres. Maximilien se sentait assez mal à l'aise, ainsi cerné. Il comprit mieux l'avertissement de son grand-oncle par rapport au mode de vie particulier de leurs hôtes.

Ils débouchèrent finalement dans une immense salle commune, remplie de volutes de fumée chaudes et alléchantes. Max ne put retenir un râle de soulagement en se retrouvant à nouveau sous une température confortable. Il avait repoussé le froid à la frontière de son esprit, trop occupé à découvrir ce nouvel environnement, mais il ne sentait quasiment plus ses doigts. Tout le monde se débarrassa de son manteau et de ses écharpes dans le vestibule, laissé sans la moindre surveillance. Maximilien les imita après avoir jeté un regard interrogatif à son grand-oncle, qui lui confirma d'une simple œillade que c'était la démarche à suivre. En entrant tout à fait à l'intérieur, Max eut la mauvaise surprise de découvrir que leurs guides leur avaient faussé compagnie. Faute d'une autre idée, ils s'insérèrent dans la queue. De plus en plus mal à l'aise, Max fit tout son possible pour ignorer les regards ouvertement intrigués qu'on leur jeta de droite à gauche. C'était qu'il détonnait, avec ses vêtements animistes et sa chevelure brun-roux...

— Toutes nos excuses, commenta une vieille femme en posant la main sur son bras. Nous ne voulions en aucun cas vous embarrasser. Nous sommes juste si peu habitués aux visiteurs extérieurs...

Parce-qu'en plus, ils pouvaient sentir ses états d'âme ! Augustus lui donna une claque sur l'épaule pour le ramener à lui :

— Prends donc un plateau, fiston. Notre tour est arrivé.

Ils attrapèrent tous les deux un plateau propre parmi la pile laissée à leur disposition. Il débouchèrent en suivant la file sur un espace délimité de grands plats, dont l'odeur de certains suffit à lui donner l'eau à la bouche. L'une des empathe chargée du service saisissait brièvement la main des nouveaux arrivants, avant d'annoncer aux autres ce qu'il fallait lui servir. Une fois que l'oncle Augustus eut passé la formalité, Max tendit son poignet à son tour. La serveuse l'attrapa et fronça les sourcils presqu'immédiatement. La paume de sa main était étonnamment chaude. Sa surprise se transforma en inquiétude en remarquant la grimace qui tordait ouvertement les traits de la jeune femme.

— Double soupe de yak, et une portion de racines médicinales. Toi, lui ajouta-t-elle à son attention d'un ton plus maternel, tu aurais dû plus te couvrir.

Au lieu de recevoir une part de l'alléchant gratin de pommes de terre auquel tout le monde avait droit, Max se retrouva ainsi avec un bol de soupe brunâtre et une grosse poignée de racines rôties. L'oncle Augustus éclata de rire en découvrant l'expression consternée qui s'était certainement imprimée sur son visage. Ils s'installèrent à une table dans le coin de l'immense réfectoire qui accueillait, Max n'en doutait plus, une proportion non négligeable des membres de cette communauté. L'oncle Augustus posa un regard encore rieur sur son repas peu ragoûtant :

— Tu devrais manger. Rien n'est jamais plus exact que les conseils d'une nutritionniste empathe !

Maximilien se renfrogna un peu plus en jetant un regard sur le contenu du plateau de son grand-oncle. C'était facile à dire : il avait reçu du gratin, lui.

— Allons, ne me tire pas cette tête. Je te donnerais une partie de mon assiette si tu termines ta soupe.

Le jeune animiste avala un sourire avant de se mettre à siroter son repas. Il s'avéra bien moins mauvais qu'il ne l'avait semblé à première vue. Le mal de gorge diffus qui ne l'avait pas quitté ces derniers jours s'allégea légèrement.

Alors qu'ils mangeaient en silence, le reste de la cantine acheva de se remplir. A chaque table – en dehors de la leur, laissée vide – se tenaient une dizaine d'empathes habillés de violet. Loin de se réunir en famille, ces groupes semblaient plutôt avoir été formés par tranche d'âge. L'atmosphère était pleine de chaleur humaine. Des jeunes se portaient volontaire pour aider les séniors à débarrasser leurs plateaux. Assis un peu plus loin, une vingtaine d'enfants explosèrent de rire tous en même temps, et la table voisine, occupée par des adultes, leur fit signe de baisser le ton. Finalement, en dépit du fait il se trouvait dans un réfectoire de plusieurs centaines de places, Max eut l'impression tenace de se trouver dans la salle à manger d'une famille comme la sienne. Toute cette bonhomie fraternelle lui serrait un peu le cœur. Avant de partir d'ici, il lui faudra absolument envoyer un télégramme à ses frères et sœurs...

— Les empathes vivent tout collectivement, finit par lui expliquer Augustus en picorant dans son assiette. Que cela soit l'éducation, les corvées, l'alimentation ; ici, tout se gère en groupe. Ce n'est pas pour rien que l'on parle de Communautés avec un 'C' majuscule : ces gens-là sont tous liés d'une manière que l'on ne pourra jamais appréhender, toi et moi.

— Et ils vivent totalement en vase clos ?

— Il y a bien quelques échanges qui se font entre Communautés durant la saison de la fonte des neiges, mais oui, la majorité de l'année.

Max l'interrompit dans ses explications, pris d'une violente quinte de toux. Un mal de tête lancinant était en train de naître entre ses tempes. L'oncle Augustus l'observa avec un peu d'inquiétude.

— Tout va bien, fiston ?

— Ne vous inquiétez pas. Ce n'est qu'un petit rhume.

— Tu vois qu'ils ont bien fait de te donner de cette soupe ! Allez, termine ton bol.

Maximilien s'exécuta sans trop s'y forcer. Il croisa le regard pétillant de son grand-oncle en relevant le nez de son bol. Repenser à sa famille lui donna envie de lui poser une question plus personnelle :

— Mon oncle, pourquoi avez-vous décidé de quitter Anima pour devenir explorateur ? Vous aviez un animisme défaillant, vous aussi ?

— Du peu que j'en ai vu, tes pouvoirs familiaux sont tout sauf défaillants, le rabroua son grand-oncle avec bienveillance. Ta famille a beau t'avoir convaincu du contraire, tu fais naturellement des choses qui ne sont pas à la portée du premier animiste venu. Alors cesse un peu de te dévaloriser.

Max regarda ailleurs en rougissant, incapable de trouver quoi lui répondre. L'explorateur avait cependant déjà ramené la conversation à un autre sujet.

— J'étais très doué avec les mécanismes, presqu'autant que ma sœur Pélagie.

— Mais alors pourquoi ? demanda Max avec stupéfaction.

— Mes soucis résidaient ailleurs. Tu connais Anima aussi bien que moi : On attend de nous de reprendre le flambeau familial, d'épouser l'une de nos cousines, de fonder une famille nombreuse, d'inculquer le même schéma nos enfants, et ainsi de suite, de génération en génération.... Cette vie était tout simplement bien trop étriquée pour moi. J'étais fougueux et impulsif. Je rêvais secrètement de liberté et d'indépendance. Sans oublier certains de mes penchants...

La fin de sa phrase s'étiola. Augustus garda un instant le silence, le regard dans le vague. Max venait manifestement de le ramener à une époque bien lointaine de son existence.

— Un jour, une occasion s'est présentée à moi. J'ai su la saisir. Je me suis envolé sans un regard en arrière, sans le moindre regret.

Max se reconnaissait tant dans les mots de l'explorateur que cela en fût presque effrayant. Retrouvant instantanément sa bonne humeur habituelle, l'oncle Augustus lui ébouriffa alors affectueusement les cheveux.

— Tu as l'air vraiment exténué, mon pauvre ! Allons chercher quelqu'un qui nous guidera jusqu'à des chambres.

Autour d'eux, le réfectoire était en train de se vider de ses occupants. Les deux animistes n'eurent aucun mal à trouver un empathe près à leur donner un coup de main. Maximilien avait la tête pleine de coton lorsqu'il les guida vers deux chambres vacantes d'une résidence commune. Après milles remerciements, il s'écroula dans son lit avec un soupir de soulagement. Max se sentait épuisé, il avait mal au crâne et à la gorge. La part de gratin que lui avait glissé son grand-oncle avant de ranger son plateau l'avait rendu un peu nauséeux. Pourvu qu'une bonne nuit de sommeil suffise à le remettre sur pied. Il glissa dans le sommeil avant même d'avoir eu le temps de s'en rendre compte.



— Alors, quel est votre diagnostic ?

— Forte fièvre, toux, courbatures, maux de tête, somnolence... C'est une mauvaise grippe.

La propriétaire de cette voix semblait se tenir à des kilomètres de là. Max cligna des yeux, la vue trouble. Il mourrait de chaud, mais ne pouvait pas s'empêcher de grelotter de tous ses membres. La propriétaire de cette voix semblait se tenir à des kilomètres de là. La main froide sur son front se retira, et ses deux visiteurs s'éloignèrent pour converser. Leurs voix eurent beau parvenir à ses oreilles, sa migraine empira lorsqu'il essaya de se concentrer sur leurs paroles. Max se recroquevilla dans ses draps, faible comme une chaussette. La main se reposa sur sa joue quelques instants plus tard. Des pensées étrangères s'infiltrèrent sous son crâne :

« Tu es beaucoup trop malade pour que ton grand-oncle ne puisse t'emmener fournir les autres Communautés avec lui. Nous prendrons soin de toi pour les prochaines semaines. Repose-toi, maintenant. Tu es entre de bonnes mains. »

Max tenta de protester, d'appeler son grand-oncle, mais fut coupé par une violente quinte de toux. Du linge frais fut posé sur son crâne. Un délicieux sirop fut glissé entre ses lèvres. Trop épuisé pour lutter plus longtemps, Max s'enroula un peu plus dans sa couverture. Il se laissa aller à un repos tourmenté par la fièvre.


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