Avery Holmes
« Putain, c’était quoi ça? » Demanda Niall après que le docteur a quitté la suite. Cela me prit par surprise. Frustré, il passa ses doigts dans ses cheveux.
« Il ne peut pas savoir. » Dis-je, absente. Je n’étais pas certaine si je devais avoir peur de Niall ou non. « Personne ne peut savoir, personne…»
« Alors, Aimee va continuer de souffrir? » Demanda Niall.
« Nous allons lui donner des médicaments et ça ira. » Je savais que c’était des mensonges, parce que je savais ce qu’était le TSPT et combien c’était sérieux, mais je voulais seulement oublier pour un moment. Je me sentais si mal pour Aimee qui dormait maintenant dans le lit et qui allait bien. Pour l’instant.
« Le dire n’aidera pas, Niall » Lui rappelai-je. « La police qui nous questionne…Aller en court…» Je secouai la tête et fermai les yeux en tentant de me dire que ce n’était que du passé. « Je veux le meilleur pour elle, mais je ne sais plus ce que cela signifie. Les situations comme celle-là ne sont pas bonne pour elle. »
« Je sais que c’est le meilleur pour elle » Dit Niall, interrompant mes pensées. « Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir garder ça pour moi. Il mérite d’être derrière les barreaux, Ave! » Il parlait plus fort et je le voyais devenir de plus en plus fâché. Je me reculai contre le comptoir, je commençais à être inquiète.
« Non » L’arrêtai-je. « Niall, non. Tu ne peux pas. » Croassai-je. « Tu ne peux pas le dire à personne, Ok? Darcy va arriver demain matin et je vais lui parler. C’est mon secret, pas le tien. Si tu le dit…» Je m’arrêtai, ne voulant pas y penser.
« C’est le problème, Avery. C’est mon secret aussi maintenant. Je suis ton petit ami, je suis responsable de toi et Aimee! » Entendre le mot «petit ami» de ses lèvres me donna envie de sourire, mais je me retins. « Et je veux vous protéger toutes les deux. » Il soupira et secoua la tête.
« C’est ce que tu fais. Ce n’est pas comme s’il nous faisait du mal en ce moment. » Tentai-je. « Je vais prendre une douche. » Je commençai à me retourner, mais je sentis un bras me retenir et me retourner. Je me retrouvai face à Niall.
« Arrête d’agir comme si ce n’était rien alors que c’est le contraire! » Niall dit les mots de plus en plus forts et j’étais dos au comptoir.
« Je n’aie jamais dit que ce n’était pas le cas. » Protestai-je en le regardant comme si j’étais une enfant.
Niall resta figé un moment, puis il sortit son téléphone de sa poche. Je me figeai également, incertaine de ce qu’il faisait et de ce que je devais faire. Je croisai les bras sur ma poitrine pendant qu’il composait trois numéros. Je compris alors.
« Non! » Criai-je en tentant d’attraper le téléphone alors que celui-ci sonnait, presque aussi fort que mon cœur. Niall se recula, me donnant de l’espace pour bouger. J’entendis un déclic et une voix à l’autre bout du fil. Je commençai à pleurer. Ce n’était pas du tout ce que je voulais.
« Oui, je voudrais rapporter un…» Il n’alla pas plus loin dans sa phrase. Je tentai d’attraper le téléphone de ses mains. Cela fonctionna, dans la mesure où il ne tenait plus du tout le cellulaire. J'entendis un bruit sur le sol. J’attrapai le boitier et le retournai pour voir qu’il était craqué à plusieurs endroits et fermer.
« Je…» Ma bouche était sèche et j’étais étourdie. Niall semblait hors de lui. À ce point s’il voulait me frapper, il avait l’avantage puisque j’étais au sol et qu’il me dominait complètement. Tremblante, je me relevai et lui fis face.
« Niall, je ne voulais pas…» Je m’arrêtai, voulant seulement effacer mon erreur. « Tu peux avoir le mien…»
« Je ne veux pas le tien! » Hurla-t-il. À ce point, j’étais terrorisé. Je ne pouvais penser à rien d’autre qu’à Jake et que normalement, la suite serait douloureuse. Je n’avais pas pensé que Niall voulais me protéger, ce qui étais la raison de cette dispute.
« Je vais t’en acheter un autre, j’ai de l’argent…» Les larmes coulaient à profusion sur mon visage. « S’il te plaît » Je me sentais malade. Des flashbacks de Jake et d’horribles souvenirs me revenaient en mémoire. Des choses que je souhaitais oublier.
« Je ne sais plus quoi faire! » Les poings de Niall se fermaient et s’ouvraient alors qu’il parlait.
« Ne me frappe pas…» Couinai-je « Je t’en prie, ne fait pas ça, Niall » Je pleurais abondement, des larmes de tristesse et de peur tombaient de mes joues. Je vis alors Niall passer d’un air furieux, à un air choqué. Ses yeux s’élargirent et il se recula, comme si c’était maintenant lui l’effrayé.
« Stop! » Hurla une petite voix. Aimee chargea dans la cuisine, les bras croisés, les lèvres serrées en une fine ligne. « Ne fait pas mal à maman! » Hurla-t-elle à Niall. Je ne savais plus ce qui se passait et je ne comprenais pas pourquoi il avait changé d’air si rapidement.
Niall cessa d’agiter ses mains et il tourna les talons pour quitter la suite. Je me sentais misérable, assise sur le sol, serrant mes genoux contre moi. Aimee me regarda, confuse.
« Il ne l’a pas fait, chérie. » La rassurai-je en la serrant contre moi. « Il n’allait pas le faire. » Je ne pouvais pas croire qu’il tentait de me protéger en dévoilant tout ça. Je voulais seulement savoir où était Niall et ce qu’il faisait.
Aimee s’assied sur mes genoux en regardant mon visage. Avec une main, elle essuya mes larmes et embrassa mon nez.
« Ce n’est pas un méchant. » Me promit-elle. Avec ces mots d’une petite de trois ans, tout sembla se mettre en place. Niall ne deviendra jamais, jamais le même monstre que Jake. Jake était une personne spéciale avec d’horribles manies, quelqu’un que Niall ne sera jamais.
« Tu as raison, Aim. Tu as raison. » Je passai mes doigts dans ses cheveux. « Nous allons attendre qu’il revienne, Ok? As-tu faim? » Je tentai de la distraire et priai pour que cela fonctionne.
« Uh-huh » Aimee acquiesça, toujours un peu endormie. C’était le matin maintenant, mais il faisait toujours noir. Je me tournai vers l’horloge et vis 4h du matin. Nous avions 3h à tuer. Je plaçai donc Aimee devant la télévision.
Je vis le téléphone de Niall sur le plancher. Je le ramassai et le plaçai sur le comptoir. Il était ruiné, c’était certain. Il allait devoir faire réparer l’écran ou en acheter un autre. Je ne m’étais jamais sentie si mal de toute ma vie.
Je tentai de sortir toutes les pensées négatives de ma tête. Je donnai du jus de pomme à Aimee et me servis un muffin que nous avions commandé la veille avant de m’assoir avec elle. Même si j’essayais, je ne pouvais arrêter de penser à la dispute de Niall et moi. Je voulais tellement le retrouver, mais je résistai.
« Maman, je veux papa. » Me dit Aimee. « Il voulait me promener sur son dos! » Elle fronça les sourcils. Je passai ma main dans mes cheveux. Je ne savais pas quoi faire. Je voulais tant lui parler.
« Ok » J’acquiesçai, incertaine. « Je vais aller le trouver. » Lui dis-je. Son visage s’éclaira et je souris. « Tu restes ici et m’attend, d’accord? »
« Kay » Me répondit-elle.
Je me levai du divan rouge et marchai vers la porte où j’attrapai ma veste et mes souliers, au cas où Niall serait sorti du Building. J’espérais que ce n’étais pas le cas. Au moment où j’allais sortir, j’entendis la petite voix d’Aimee :
« Ce n’est pas un méchant, maman » Je souris sans me retourner et ouvrit la porte, l’esprit plus clair.
Le couloir était éclairé par les lumières jaunâtres qu’ils allumaient toujours la nuit. Nous avions l’étage à nous seul, alors j’allais devoir regarder chaque chambre pour trouver Niall, ce qui allait être long.
Je mis mes mains dans mes poches et descendis le couloir. Je ne voulais pas laisser Aimee trop longtemps seule. Elle pouvait faire n’importe quoi quand j’avais le dos tourné.
J’arrivai à la première porte qui était celle de la chambre de Zayn. Je posai mon œil dans l’œil magique et vis Zayn et Liam assis devant la télévision, la XBOX allumée. Ils ne me virent pas, ce qui me convenait parce que je ne voulais pas qu’ils croient que je les espionnais.
La seconde porte était verrouillée, comme la troisième, alors je les passai rapidement. La chambre de Louis était vide, je passai donc à la suivante. C’était une grande chambre remplie de sofas, d’une télé plasma, d’un bar et d’un balcon. Je me sentis mal de n’avoir jamais utilisé cette pièce et j’eu un doute. Niall y était peut-être.
J’entrai et allumai les lumières. C’était pas mal. Je n’étais jamais entré avant. C’était glacial et je ne voulais que m’en aller.
Je croisai mes bras sur ma poitrine et regardai autour pour le trouver. Immédiatement, je vis que la porte du balcon était entrouverte. C’était probablement la cause du froid. Je marchai pour aller fermer la porte et je vis les cheveux blonds de Niall. Il était assis dehors au froid.
Mon cœur eut mal pour lui. Il ressemblait à un enfant, s’enlaçant lui-même, tremblant et ressemblant à un chiot perdu. Je souris et ouvris la porte, ma mâchoire claqua quand le froid me frappa. Je m’assois par terre près de lui, regardant son visage.
Il pleurait. Les larmes avaient coulés sur ses joues à peine quelques secondes plus tôt. Il les essuya rapidement, ne me jetant pas un regard. Je voulais lui parler, mais je ne savais pas quoi dire.
« Je ne voulais pas dire ça. » Pleura-t-il. « Je ne peux m’empêcher de voir à quel point tu avais peur de moi! Qu’est-ce qui ne va pas avec moi? » Il pleura plus fort, son corps tremblait. « Je ne suis pas une bonne personne si je te fais peur. »
« Niall » Lui dis-je doucement en me pelotonnant contre son torse « Écoute, ok? Des choses me sont arrivées qui ont rendu mon esprit…Tordu. Je ne voyais pas que tu étais fâché parce que tu voulais me protéger. Mais aussitôt que tu es parti, j’ai compris que je ne suis pas en danger avec toi. Tu veux seulement le mieux pour moi et Aimee. » Les mots sortaient et j’en oubliais le froid.
« Je ne veux plus que tu es peur. Tu ne devrais plus jamais être effrayé. » Dit-il avant de renifler. « Es-tu certaine que tu n’avais pas peur de moi? »
« Complètement certaine. » Le rassurai-je « Je pensais à Jake, pas à toi. Tu ne me feras jamais mal. Tu sais comment je le sais? » Il me regarda et secoua la tête, me rappelant Aimee. « Parce que tu ne serais pas sur un balcon glacial à pleurer comme une gamine si tu ne t’en faisait pas réellement. »
Niall rigola et essaya ses yeux pour la deuxième fois, la tête appuyée sur le mur froid. Je ramenai mes genoux contre moi en regardant la ville. On resta ainsi durant une éternité à penser. Même si nous nous étions disputés, tout allait bien.
« Est-ce qu’Aimee me déteste? » Demanda-t-il hésitant. Je pouffai.
« Elle n’arrête pas de me répéter «Ce n’est pas un méchant» et après quelques minutes, elle était fâchée parce qu’elle voulait que tu la promène sur ton dos. Elle sait que tu ne nous feras pas de mal. Je pense que son instinct le sait. »
Il sourit et approuva, ses yeux perdus dans le lointain. Je fixais ses lèvres, tentant de trouver le courage de l’embrasser. Niall vit que je le regardais et se tourna vers moi en levant un sourcil.
« Ça vas? »
« Oui, je vais bien. Vraiment bien en fait. » Je ria. « J’ai l’impression que tout ce met en place. »
Niall sourit et lécha ses lèvres. Soudainement, on s’embrassait. C’était comme la première fois, sur le toit où nous avions des ailes de poulet. J’étais pleine de souffle et puis, j’avais le souffle coupé. Celui-ci n’était pas gentil et prudent. Il savait que nous n’avions plus besoin d’être prudent l’un envers l’autre.
« Je t’aime, Ave » Murmura Niall contre mes lèvres. Je souris et continuai de l’embrasser, relaxant.
« Je t’aime aussi, Niall » Murmurai-je également. Je croyais que ce serait difficile de dire ces mots à quelqu’un, mais cela semblait si naturel, comme dans un rêve.
Ses mains s’enfoncèrent dans mes cheveux et le baiser devint plus lent, plus doux. Il savait que je ne voulais pas aller trop vite, considérant que j’avais déjà fait l’erreur et que j’avais un enfant. Le fait qu’il comprenait me faisait l’aimer encore plus fort.
« Je suis désolé pour aujourd’hui » Dit-il entre deux souffles. Je me reculai pour un moment et lui souris en secouant la tête.
« Ne soit pas désolé, Niall. Tu es la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivé. »
Je l’avais toujours sut, mais le dire donna à ces mots une autre proportion. Avec Niall, je me sentais invisible. Finalement, je me sentais libéré de mon passé et ce poids en moins me faisait sentir invincible.
C’est ainsi que je réalisai ce que j’avais à faire.