Être face à cette fille aux dons surnaturels me permettait de réaliser qu'effectivement nous n'étions pas seuls dans ce monde à être différent. En revanche je ne comprenais pas ses intentions avec cet homme, pour qui ils travaillaient ? Peut-être Edward ? Rien qu'en y pensant, je ne peux m'empêcher de ressentir de la haine, si cette fille pouvait me ramener directement je devais saisir cette occasion.
— Pour qui tu travailles ?
Elle éclate de rire en se redressant. Évidemment espérer avoir une quelconque information aussi facilement était perdu d'avance. La main contre sa lèvre elle remarque du sang sur ses doigts, oui je ne l'avais pas loupée. Je reste sur mes appuis au cas où elle essaye de retenter une manoeuvre, ce qui ne loupe pas quand elle bondit sur moi. Je réussis à faire la même action la clouant une nouvelle fois au sol. Elle semble comprendre la situation, concernant mon autre don et en un éclair m'attrape fermement les poignets avant de me projeter violemment contre le mur.
Dans un bruit lourd, mon corps heurte la pierre avant que je n'atterrisse au sol. Je lâche un long gémissement en ressentant toute la douleur du choc contre mon visage et mes avant-bras. Une main contre ma tête je tente une nouvelle attaque, mais elle est bien trop rapide et m'empoigne le cou d'une facilité déconcertante.
— Tu vas regretter d'avoir croisé ma route...
Je tente le tout pour le tout, en poussant des coups de jambes et en bougeant mon corps, mais rien n'y fait. Puis mon attention se porte sur une bouteille en verre, je me concentre du mieux que je le pouvais et d'une main tremblante je l'encastre contre sa tête. Une fois libérée j'en profite pour reprendre mon oxygène et sans attendre la propulse contre une vitre d'un bâtiment avoisinant. Un bruit d'éclat de verre résonne dans toute la ruelle alors que je reprends ma respiration.
C'était moins une cette fois-ci. D'un pas prudent, je m'avance près de la zone d'impact une main levée au cas où. Je n'entendais rien et l'obscurité ne me permettait pas de voir où elle était, quand un long frisson me parcourut l'échine.
— Tu me cherchais ?
Je n'ai pas le temps de me retourner qu'elle me donne un violent coup dans les côtes me faisant lâcher un long hurlement. Sa main s'abat contre ma joue jusqu'à ce que mon corps tombe au sol. Elle me retourne rapidement et attrape un éclat de verre entre les mains en affichant un grand sourire me donnant froid dans le dos. L'instant d'après elle l'enfonça sans retenue contre ma cuisse.
La douleur était tellement poignante que j'en ressentais des vertiges. Je grimace en voyant le morceau de verre dans ma peau. Ses mains se plaquent une nouvelle fois contre mon cou en me tenant plus fermement cette fois. Je commence à suffoquer alors que mes yeux gris se plonger dans les siens. Mon cerveau manquait d'air me compressant le crâne. Je n'avais plus de force, je n'arrivais même pas à lever mes bras.
Peu à peu je sentais mon corps ne plus m'appartenir, je perdais pied et je ne pouvais rien y faire. Je ferme mes paupières en sentant la fin de ma lutte. Des cris d'agonies retentissaient autour de moi, les miens ? L'oxygène me revenait signalant que mon agresseur avait lâché prise. C'est en ouvrant les yeux que je vois qu'il ne s'agissait pas de sa volonté. Elle était recroquevillée au sol, le bras ensanglanté. Pour être plus précise, sa main venait d'être réduite en miettes, me laissant deviner qui était derrière ça .
Je tousse fortement et essaye de retrouver une respiration stable, mais à vrai dire, chaque bouffée d'air m'irritait la gorge. Mes mains se placent contre mon cou en sentant celui-ci se tordre de douleur. En relevant la tête j'aperçois Derek s'approchait le regard sombre, bien trop sombre, de la femme. Il attrape d'un geste vif son visage et se penche pour la regarder droit dans les yeux.
— Tu aurais mieux fait de partir.
Sa voix menaçante m'électrise sur place. Un court instant, jusqu'à ce que la situation change subitement, quand la femme se dégage de sa poigne et sort un couteau de sa ceinture. Tout se passe ensuite très vite, je propulse la femme violemment contre le mur alors que sa lame tranche le cou de Derek. Mon coeur se fige immédiatement tandis que je me précipite vers lui, en le voyant tomber au sol.
— Derek ?!
Je pose rapidement une main contre la sienne, la repoussant avec douceur, pour voir une entaille. Visiblement seule la peau a été sectionnée. Il m'attrape la main qu'il caresse de ses doigts pour me calmer.
— Fait pression avec ta main d'accord ?
— Charlie ce n'est pas profond ça va aller... conclu-t-il en posant une main derrière ma tête qu'il caresse brièvement.
Les gémissements de la femme derrière nous me font tourner la tête, instinctivement je me place devant Derek en me relevant. Une main levée j'immobilise la femme sur place en me concentrant sur son cou. Je ressentais encore toute la douleur qu'elle m'avait infligée, cette pression me privant d'air. Des picotements de font ressentir alors que je se ma main contre la prise que je visualisais.
Elle suffoquait peu à peu sous mon étreinte. Jamais je n'avais utilisé mes dons pour faire du mal directement à une personne, mais à ce moment-là je ressentais une telle rage m'envahir que je ne contrôlais plus mes agissements.
— Tu as osé t'en prendre à un membre de mon équipe...
Elle ne pouvait rien faire, restant si faible face à mon emprise. J'accentue ma poigne encore un peu plus lorsque la voix de Derek retentit en fond.
— Arrête.
— Non Derek, elle doit comprendre ce que cela fait de s'en prendre à nous.
— Nous n'agissons pas pour cela ! Et certainement pas lorsque la haine nous contrôle.
— Elle m'aurait tué sans sourciller pareil pour toi, et tu veux que je la laisse en vie ?
Autour de moi un étrange voile noir apparaissait, j'ignorais sa signification, mais plus il s'épaissit plus je me sentais puissante. J'intensifie un sourire mauvais en continuant mon geste alors que la femme semblait avoir perdu conscience.
— Charlie ne cède pas à ça ! Arrête à présent, ceci est ce pour quoi nous nous battons ! Je, t'en prie, ne laisse pas la haine t'envahir.
J'écoute attentivement ce qu'il me disait, puis je me concentre sur ce que j'étais en train de faire, en réalisant que j'allais la tuer. De peur je lâche aussitôt mon étreinte, la faisant tomber au sol. Ma respiration se coupe tandis que je tombe sur mes genoux, qu'est-ce que j'allais faire ?
— Charlie...?
— J'allais tuer une personne.
La femme en question se redresse difficilement. Je me mets immédiatement sur mes gardes prête à l'attaquer s'il le fallait à nouveau. Elle nous jauge une nouvelle fois du regard en toussant fortement avant de tirer une mine déçue et de partir en un éclair. Je laisse au même moment un soupir de soulagement s'extirper de mes lèvres. La porte s'ouvre en fracas, pour laisse sortir Dove, le visage paniqué. Elle vient rapidement vers nous tandis que Derek se redresse avec son aide.
— Retournons à l'institut.
Je me tourne une dernière fois, analysant silencieusement les alentours, avant de les suivre. Une heure plus tard nous étions de retour à l'institut. Nous tombons sur Cody qui était dans la cuisine et se décompose en nous voyant.
— Mon dieu, mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Cody occupe toi de Charlie immédiatement.
J'avais dû mal à rester debout tant ma blessure me tordait de douleur. Dove durant tout le trajet avait utilisé son don de glace pour me soulager de la douleur, mais je tenais à peine debout, d'ailleurs Cody me rattrape au vol et me prend dans ses bras.
— Charlie reste avec moi d'accord ? Je vais m'occuper de toi.
— Derek reste calme il faut que je m'occupe de ton cou !
Je n'entends plus grand-chose autour de moi et me laisse porter. J'entraperçois que je suis dans une pièce aux murs blancs. Mon dos se pose contre un matelas alors que tout semble bouger autour de moi. Rapidement Cody à l'aide d'un grand ciseau s'occupe de couper mon jean ce qui me fait pousser de longs hurlements.
— Je sais que c'est douloureux...excuse-moi.
Mon corps était tout contracté dû aux coups que j'avais subis. Je pouvais sentir mon visage enflé et mes côtes fracturées. Un liquide vient se verser en abondance sur ma plaie me faisant hurler un peu plus. Je n'avais jamais autant eu mal de toute ma vie. Une douleur si vive que mon esprit perdu vite pied.