Charleston
Nous venons tout juste d'arriver sur le porche de la maison, derrière nous la mer, éblouissante sous les rayons du soleil. Les mains tremblantes, je viens de déverrouiller la porte d'entrée qui fait un petit bruit, signe que nous pouvons pénétrer dans la maison. Nous arrivons directement dans le salon, tous les meubles sont recouverts d'épais draps blancs. Le plancher craque sous mes pas, c'est une sensation étrange de revenir ici.
Evan l'a remarqué et m'offre aussitôt un sourire compatissant. De tout le trajet nous n'avions pas échangé un seul mot, un froid s'était installé entre nous depuis notre échange dans la chambre. Peut-être que je devrais lui en parler ? Non je ne veux pas une fois de plus m'immiscer dans sa vie privée, et je me fais sûrement des idées, malgré ce que nous avons partagé.
— Je vais te faire visiter, j'ajoute en lui montrant les autres pièces.
Il n'y a pas d'étage seulement un rez-de-chaussée. La maison est composée de deux chambres, une cuisine ouverte sur le salon et une salle de bains. Les murs sont peints de teinte bleue, rappelant la mer. Sur les murs et quelques meubles sont disposés tout un tas de coquillages, de petites et grandes tailles. Papa et moi en ramenions de nos sorties promenade à la plage.
J'enlève successivement tous les draps blancs dans un nuage de poussières qui me fait tousser et suis soulagée de retrouver tous les meubles. Un petit coup de dépoussiérant sur ceux-ci et les pièces étaient de nouveau vivables. Je me dirige vers ma chambre que j'occupais habituellement. Mon coeur ne cesse de tambouriner, me déplacer dans cette maison me fait remonter d'agréables moments que j'ai pu passer ici, mais ses pensées me ramène à la réalité.
Je me déplace dans la chambre, arrivant près d'un cadre photo que je prends entre mes mains mes jambes buttent à mon lit sur lequel je m'allonge sur le dos. Mes doigts effleurent la photo, une de moi et mon père lorsque j'étais petite. Malgré moi des larmes dégringolent, il me manque terriblement. Evan entre à son tour dans la pièce, je pose le cadre à côté de moi et me concentre sur l'homme aux cheveux bruns.
— Cette maison est très jolie
Je le vois s'avancer un peu plus dans la pièce. Je regarde un peu partout dans la pièce en confirmant ses dires.
— Merci, j'adorais venir ici autrefois
— Nous devrions nous reposer un peu, puis nous prendrons nos recherches ?
— Oui tu as raison, le voyage a été long.
— Très bien, dans ce cas je vais te laisser...
— Repose-toi bien.
— Charlie attend.
Le jeune homme se retourne pour me faire face. Je dégluti avant de me lever. Cette scène me semble du déjà-vu, mais la situation ne doit pas rester ainsi entre nous.
— Je sais que ce que je t'ai dit hier t'a peut-être blessé mais....
— Non tu n'as pas besoin d'en rajouter, tout est clair à présent.
— Charlie j'ai dit ça car j'étais perdu, il est vrai que j'étais amoureux d'une femme et que depuis notre rencontre tout semble différent dans mon cœur et dans mon esprit...
Je butte à ses mots. Il était amoureux d'une femme ? C'est tellement évident que je ne connais rien de lui, pourquoi cela me surprendrais ?
— Tu as pourtant dit que je te laissais indifférent, écoute Evan ne te justifie pas, fait ce dont tu as envie.
Je tente de partir de la chambre passant devant lui mais sa main se plaque contre mon bras.
— Ce dont j'ai envie, c'est d'être avec toi Charlie, depuis la première fois que je t'ai vue, tu ne cesses de tourmenter mon cœur, et ce sentiment je le ressens à chaque fois que tu es près de moi.
Mon cœur rate un battement. Je suis dos à lui, lorsqu'il m'avoue ses sentiments, et je ne serais dire qu'elle tête il affiche. Je ne bouge ps d'un cil cherchant mes mots quand je sens son torse se blottir à mon dos. Son souffle s'abat délicieusement contre l'arrière de ma tête, me faisant frissonner de tout mon corps.
Sa tête vient à s'engouffrer contre mes cheveux bruns, il caresse ainsi son visage contre ma chevelure.
— Charlie... susurre-t-il en plaçant l'une de ses mains sur mon dos et une toujours contre mon avant-bras.
Tournant mon visage, je me retrouve qu'à quelques millimètres de sa bouche, qu'il vient de pincer. Son souffle rentre en symbiose avec le mien, il approche un peu plus son visage permettant à mes lèvres de se déposer sur les siennes. À ce geste, je place mes mains derrière sa tête, caressant de la pulpe de mes doigts, ses boucles brunes.
Nous continuons d'accélérer notre baiser, ses mains fermement posées contre mes hanches, il me soulève pour que je m'enroule contre lui. L'homme m'embrasse ensuite le long de mon cou qui me fait frémir. S'approchant du lit, il me dépose sur celui-ci qui rebondit, avant de se placer sur moi. Ses mains glissent avec sensualité sous mon t-shirt, caressant ma peau. Je laisse un gémissement trahir mon désir et enlève mon t-shirt, lui, fait de même.
Il dépose à nouveau de langoureux baisers contre mon cou, mon corps se cambre d'instinct. Ses lèvres descendent pour arriver à la naissance de ma poitrine qu'il touche de ses mains. Je le laisse entreprendre ses actions répétitives me procurant une vague de chaleur que je ne sais contrôler. Mon torse se soulève lorsqu'il continu de descendre jusqu'à mon bas ventre. Ses doigts s'agrippent sur la fermeture éclair de mon jean.
Je l'aide à m'enlever cet habit, mes mains se posent en son dos. Je le caresse brièvement avant de laisser mes ongles s'imprégner de sa peau. Dans notre plus grande intimité le jeune homme encercle mon visage un instant, puis délicatement fait glisser ses mains le long de mes cuisses qu'il tient avec fermeté. Dans un mouvement de bassin je le laisse me procurer cette sensation de n'appartenir qu'à lui. Cette danse charnelle dans laquelle je m'enferme.
Je laisse à plusieurs reprises échapper un gémissement, à chacun de ses coups de reins, au début lent puis de plus en plus rapide tout comme les battements de mon cœur. Je me laisse ainsi envahir d'un nouveau désir, me laissant porter par ses mouvements réguliers.
****
En me réveillant, je trouve à mes côtés Evan, encore endormis, seulement le bas de son corps est recouvert d'un drap. Je souri, avant de faire glisser l'une de mes mains sur son torse, le caressant tendrement. Le jeune homme d'un geste rapide m'emprisonne aussitôt ma main, la force qu'il a utilisé me fait froncer mes sourcils.
— Evan... ?
Il semble encore endormi, puis je répète un peu plus fort son nom afin de le réveiller, ce qu'il fait, en ouvrant en grand ses yeux verts. Je lâche un soupir de soulagement lorsqu'il enlève sa poigne. Il a l'air ailleurs et ne se rends probablement pas compte de ce qu'il vient de faire. Ses mains recoiffent ses boucles, avant qu'il se redresse. Il me jette un rapide coup d'œil, et remarque que je me tiens le poignet.
— Désolé Charlie, je t'ai fait du mal ?
— Non tout va bien, tu as dû faire un cauchemar c'est tout.
— Oui...
Il enfouit sa tête dans ses mains montrant sa frustration, puis se leva et quitte la pièce. Eh bien, je ne m'attendais pas à un tel réveil. Reprenant mes esprits, je me suis à mon tour levé du lit, je mets un gilet, avant de me diriger dehors. Mes pieds nus s'écrasent contre le sable fin. Je marche ainsi, de longues minutes, me remémorant les instants où je jouais avec mon père ici.
Des rires résonnent dans mon esprit, faisant écho comme à l'écoute d'un coquillage. Mes souvenirs de lorsque j'étais enfant. La fraîcheur de l'eau s'écoulant à travers mes chevilles me fait du bien, c'est bientôt le printemps mais il fait encore très froid. Je regarde les vagues s'abattre contre le sable, c'est reposant, je laisse ainsi mon esprit divaguer et mes boucles brunes voltiger au grès du vent.
— Charlie ?
— Hum ?
Je ne m'étais pas retourné, laissant toujours mon regard rivé sur l'océan. L'homme place sur mes épaules une couverture, avant de se poster à mes côtés. Lui aussi se concentre un instant sur l'étendue d'eau qui s'offre à nous.
— C'est calme...
— Le calme avant la tempête tu veux dire ?
À mes paroles il entrelace ses doigts aux miens. Je tourne mon visage tout en ressérant son étreinte. Il vient me blottir dans ses bras.
— Je ne laisserais personne te faire du mal, Charlie...
— Pour cela nous devons trouver ce sérum, et stopper toute cette guerre inutile.
— Oui tu as raison, allons le trouver.
Nous nous redirigeons vers l'intérieur, il ne nous restait plus qu'à trouver le remède contre les expériences et l'apporter à l'institut là où on établira un plan pour l'administrer et ainsi avoir une arme de poing contre ces monstres. L'avenir de l'humanité dépendait désormais de nous.