Back in business ! Hello mes p'tits chous ! Je vous souhaite à tous une très belle année 2017 ! Merci pour toutes les commentairess et les fav que j'ai eu, c'était un très beau cadeau de Noël (oui c'est comme ça que je l'ai pris).Et pour commencer cette année du bon pied, on attaque avec le chapitre 36 !
Ils passèrent à table immédiatement après être revenus. Anna fut placée à gauche de Bain pendant que sa famille prenait place à sa droite. A gauche d'Anna, il y avait dans l'ordre Fili, Kili, Gloïn et leurs quatre soldats d'escorte. A peine étaient-ils assis que Fili agrippa la main d'Anna.
-Aouch ! murmura-t-elle pour ne pas se faire remarquer. Mais qu'est-ce qui te prend ? Tu me fais mal !
-Il faut qu'on parle. Rejoins-moi dans ma chambre après le déjeuner.
-Tu aurais pu le demander gentiment, espèce de barbare, grommela-t-elle en libérant sèchement sa main.
Elle se tourna ensuite vers Bain et lui servit un sourire genre « tout va bien ». Des assiettes furent déposées devant chacun des convives et ils commencèrent à manger dans la bonne humeur.
-Alors, Anna, commença Bain. Raconte-nous, comment c'est possible de mourir, revenir cinquante-deux ans plus tard et paraître aussi jeune qu'avant ?
Anna gloussa et posa sa fourchette en souriant.
-Alors d'abord, mourir de ses blessures de guerre, ça fait mal.
La tablée entière rit, sauf Fili qui boudait encore.
-Donc ici, je suis morte et mon corps a disparu comme ça, comme par magie. En réalité je ne suis pas morte, en tout cas pas chez moi. Je me suis réveillée dans mon monde, et j'avais pris deux ans plus, donc j'avais dix-huit ans en âge humain pour ceux qui ont du mal à suivre. J'ai passé à peu près deux ans dans mon monde avec ma meilleure amie et belle-sœur, Marie. Vous la verrez au mariage. Elle était mariée avec mon frère, Thomas. Malheureusement, Thomas est mort dans un accident, juste au moment où je me suis réveillée, donc je ne l'ai jamais revu. Marie était enceinte, et ma nièce Maëlia est à Erebor avec elle. Enfin bref, passons les histoires de famille. Ensuite, Fili et Kili ont débarqué dans mon monde, nous sommes repartis tous ensemble ici, nous avons atterris à Rivendell, on a voyagé en transport rapide jusqu'à Erebor, et nous voilà. Donc, pendant qu'ici il s'est écoulé cinquante-deux ans, donc quarante-neuf depuis que Fili et Kili sont partis, en réalité dans mon monde il ne s'est écoulé que deux ans. Donc je n'ai que vingt ans en âge humain, bientôt vingt-et-un en fait soit quatre-vingt-un ans en âge de nain. Est-ce que c'est plus clair ?
-Je crois, sourit Bain. C'est assez compliqué mais j'ai saisi l'essentiel.
Ils finirent leurs assiettes et les desserts furent apportés.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Anna en ne reconnaissant pas ce qu'elle avait dans l'assiette.
-Une purée de baies dans de la pâte à tarte. C'est une de nos spécialités, il y a beaucoup de baies autour de Dale, nous en cultivons. Si tu n'aimes pas, je peux demander autre chose aux cuisines immédiatement.
-Non, non, j'adore ça ! Ne vous dérangez pas pour moi. Mais s'il-vous-plaît, parlez-nous du problème à la frontière Sud du lac.
-Oui. Il y a un peu plus d'un an, des bandits ont attaqué un groupe de pêcheurs qui avaient installé des cabanes au sud du lac. Nous avons immédiatement instauré la présence d'un régiment entier, et nous faisons très attention avec les tours de garde, mais ils continuent à venir. Il y a un peu moins de six mois leurs attaques sont devenues très fréquentes et de plus en plus violentes. Ils ne pillent presque plus mais il y a au moins un mort à chaque fois. J'ai demandé au Roi Thorin de nous envoyer des renforts, il a envoyé un émissaire évaluer la situation, et on ne l'a jamais revu. Je suis navré à ce sujet. Nous ne pouvons défendre cette frontière seule malgré tous nos efforts, et si nous tombons, votre royaume est le prochain sur leur liste logiquement. Ainsi, je fais appel à l'amitié et la bonne entente qui lie nos deux royaumes pour avoir de l'aide.
Kili et Anna s'étaient regardés plusieurs fois pendant l'explication de Bain, commençant déjà à cogiter.
-Bien, fit Kili. Nous irons demain sur place avec Anna et verrons ce que nous sommes en mesure de faire, mais soyez sûrs que nous ne resterons pas inactifs à ce sujet.
-Merci, de tout cœur. A présent, je vous laisse aller vous reposer si vous le souhaitez. Une fête a lieu ce soir ici même, je compte sur votre présence.
-Attendez, Roi Bain, le stoppa Anna. J'aimerais aller faire un tour, pourriez-vous demander à un de vos soldats de m'accompagner à l'écurie afin que je récupère mon poney ?
Fili lui envoya un regard furieux qu'elle ignora royalement.
-Mais bien sûr, évidemment. Veux-tu une escorte ? Je peux détacher des hommes immédiatement.
-Non ! Surtout pas ! Merci beaucoup mais par pitié, je n'en peux plus d'être surveillée en permanence. J'ai mes armes avec moi, et je n'irai pas loin. Promis.
-Alors vas-y. N'oublie pas de rentrer assez tôt pour te préparer pour la fête, sourit Bain. Je tiens à avoir une danse.
-Vous l'aurez, Roi Bain. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, j'ai vraiment envie d'aller découvrir les environs. La dernière fois que je suis passée, je n'ai pas vraiment pris le temps de visiter. Sur ce, messieurs-dames, à ce soir.
Avec un dernier sourire, elle sortit de la pièce en rajustant sa cape et se rendit à l'extérieur où un soldat l'attendait.
-Bonjour. C'est vous Anna ?
-La seule et unique. Et heureusement d'ailleurs, le monde ne serait pas prêt pour deux personnes comme moi ! Et vous êtes ?
-Alkan, fils d'Ali. Je suis chargé de vous escorter jusqu'aux écuries.
-Enchantée, Alkan. Ça te dérange si on se tutoie ? On n'est pas dans un truc officiel ou je sais pas quoi.
-Pas de soucis. Alors c'est toi la fameuse guerrière...
-Ouaip. La fille hystérique qui fait des vannes pourries et qui s'est sacrifiée en pensant que c'était de l'héroïsme, qu'elle agissait par amour, et qui maintenant se rend compte qu'elle aurait peut-être dû fuir dès le début et rentrer chez elle.
-Par les Valars, mais qu'est-ce que tu racontes ? s'étonna Alkan.
-Aucune idée, soupira Anna. Elles sont encore loin, les écuries ?
-Juste là. C'est laquelle ta monture ?
-Un grand poney noir qui s'appelle Tempête.
A ce nom, un des poneys hennit joyeusement.
-Il est bien dressé, pour répondre comme ça.
-Je l'ai emprunté aux écuries royales ce matin, mais je vais demander à le garder je pense. Je l'aime bien.
-Il est magnifique, apprécia Alkan. Attends, je vais le sortir de son box. Viens là mon grand, allez.
Tempête suivit calmement le soldat hors du box et vint donner un gentil coup de tête dans l'épaule d'Anna.
-Hey, du calme mon gros. Moi aussi je suis contente de te voir. On va en ballade, ça te dit ?
Alkan se plaça à côté de l'étrier et l'aida à monter.
-Merci. Je rentrerai en fin d'après-midi je pense. A plus tard.
-Attends, on m'a seulement donné l'ordre de t'accompagner jusqu'ici, mais tu es sûre que tu n'as pas besoin de compagnie ? Pas d'une escorte, hein, mais de quelqu'un qui t'accompagne.
-Trouve vite un cheval sinon je pars toute seule, grommela Anna en souriant.
-Oui chef !
Une minute plus tard, Alkan était sur un cheval à côté d'elle.
-Alors, grande guerrière, où est-ce qu'on va ?
-On descend au lac, on verra ensuite. Allez, le dernier sorti de la ville a perdu !
Et avec ça elle talonna Tempête et s'éloigna en riant. Alkan secoua la tête et lança son cheval au galop, rattrapant facilement Anna juste devant la sortie de la ville.
-Il vaut mieux faire le tour de la ville par l'est, le chemin est plus facile pour les chevaux.
-Je te suis, l'humain.
-Tu étais humaine aussi avant, non ?
-Et maintenant je fais la taille d'une gamine de sept ans, je sais. Et encore, je suis grande pour une naine !
-Toi, tu as besoin de te détendre. Galop jusqu'au lac, allez !
Anna le suivit au quart de tour et s'élança derrière lui vers la rive bleue qui miroitait en contrebas, reflétant des centaines de nuances de bleu. Alkan était un très bon cavalier et son cheval était rapide, mais visiblement Tempête portait bien son nom puisque le poney noir filait comme le vent, devançant légèrement la jument alezane du soldat qui l'accompagnait.
Arrivés au bord du lac, elle sauta souplement à bas de monture, et alla se percher sur un rocher qui bordait le lac. Elle inspira profondément en ouvrant grand les bras et finit par éclater de rire.
-Tout va bien ? s'assura Alkan, trouvant son comportement plus qu'étrange.
-Aucune idée, répondit Anna en descendant de son perchoir. Mais je me sens bien, là. Cet endroit est magnifique.
Elle regarda Alkan plus en détail. Il n'était pas très grand pour un homme, probablement plus petit qu'elle lorsqu'elle était humaine, mais il était bien taillé, musclé sans être un bodybuilder. Il avait des cheveux châtains clairs assez courts, et des yeux marrons foncés. Ses traits étaient fins et avenants. Il était beau.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
-Tu sais que tu es beau ? Genre, vraiment beau ?
-Euh... merci.
Un léger malaise s'installa entre eux. Alkan se détourna et installa une couverture par terre, lui faisant signe de s'installer.
-Alors, raconte.
-De quoi ? s'étonna Anna.
-Ton délire quand on marchait en ville. De quoi tu voulais parler ? Pourquoi tu penses que tu aurais dû fuir ? Tu es une héroïne.
-Je suis une folle qui a mis les pieds dans une bataille sanguinaire qui ne la concernait pas. J'aurais dû chercher à rentrer chez moi dès le début. Je n'ai même pas essayé, je me suis dit « trop bien, vacances en Terre du Milieu ». Tu parles...
-Anna ! l'interrompit-il. Mais tu t'entends ? Reprends-toi ! Tu as sauvé des centaines, des milliers de personnes. Je suis assez jeune, mais mon père était enfant lors de la Bataille des Cinq Armées, et mon grand-père s'y est battu. Je connais toute l'histoire. Je vais chaque année au mémorial. Quelles que soient les raisons qui t'ont poussée à aider ces nains et te battre, le résultat a été que tu as sauvé beaucoup, beaucoup de gens. Ne te mets pas à regretter d'avoir accompli un grand acte héroïque.
-Je n'ai jamais revu mon frère ! Le jour où je suis morte ici, j'ai réintégré mon corps dans mon monde, qui était dans le coma. Et quelques minutes à peine après m'être réveillée de ce coma, j'ai appris que mon grand frère venait de mourir. Il était à moto, il a eu un accident mortel. Il a laissé derrière lui sa femme qui venait de tomber enceinte. Je n'ai jamais pu lui dire au revoir ! Je ne pourrais jamais lui raconter tout ce que j'ai vécu, que je suis tombé raide dingue d'un nain même si je ne sais plus où j'en suis... Je ne lui dirai jamais à nouveau que je l'aime et que c'est le meilleur grand frère de tous les mondes connus, je ne le serrerai plus jamais dans mes bras quand il rentrera d'un long voyage, je n'irai plus jamais faire d'activités délirantes avec lui. Il ne pourra pas me conduire jusqu'à mon fiancé le jour de mon mariage, il ne verra pas sa fille grandir, marcher, parler, tomber amoureuse... Ni ses nièces et neveux, si j'ai un jour j'ai des enfants. Il ne sera plus jamais là pour aucun de nous, même si sa présence nous entoure par le souvenir.
Et là elle éclata en sanglots.
-Tu n'es pas allée à l'enterrement. Et tu n'es jamais allée sur sa tombe. J'ai raison ?
Elle se contenta d'hocher la tête.
-L'accident, même si je ne sais pas ce qu'est une moto, était-ce de ta faute ?
-Non.
-Est-ce que tout ce qui concerne ton frère, dans ce que tu viens de me dire, c'était de ta faute ?
-Non.
-Alors arrête de pleurnicher. Ton frère n'aimerait sans doute pas que tu passes ton temps à déprimer en pensant à lui. Garder son souvenir c'est bien, mais s'attacher à ça pour s'éviter d'avancer c'est trop simple. Par les Valars, tu t'es battue contre des orcs, je te pensais plus forte que ça ! Arrête de te focaliser là-dessus. Tu es belle, tu es encore jeune, tu es amoureuse, tu es une battante. Je sais que je ne me trompe pas. Alors tu vas faire quelque chose de très simple. Tu vas arrêter de te flageller pour rien, et tu vas parler aux gens. Tu ne parles pas aux gens qui t'entourent et c'est pour ça que tu te sens mal. Tout le monde a le droit de partager ses fardeaux.
Elle se contenta d'hocher mollement la tête en essuyant ses larmes.
-Je suis sûr que puisque tu es intelligente, tu vas y réfléchir. Allez viens, on va aller faire un tour et rentrer.
Ils se levèrent et il roula la couverture avant de l'aider de grimper sur sa monture. Il monta sur son cheval également.
-Au fait, c'est normal d'avoir des doutes quant à ton futur mariage. Mais il t'aime, ça se voit tout de suite. Et tu l'aimes aussi. Alors laisse les choses se dérouler d'elles-mêmes.
Et avec ça il lança son cheval au galop sur le bord du lac. Anna sourit en hochant la tête et le suivit. Ils zigzaguèrent un long moment dans la plaine, profitant de l'air froid et vivifiant du pays.
-Dis, Alkan, la situation au sud du lac, c'est si grave que ça ? J'ai besoin de savoir ce qu'il se passe vraiment.
-C'est encore plus grave que ce que le Roi pense. J'ai perdu un frère dans une des premières attaques, et l'autre est blessé à vie. Les gens ont peur. Les mères pleurent la nuit en priant que leurs fils ne soient pas enrôlés lorsque nous n'aurons plus assez de soldats pour les contenir. Mais le pire, ce sont les jeunes filles. Environ une vingtaine d'entre elles ont disparues en même temps que leur fiancé, ou jeune mari.
-Oh... je suis désolée. Je ne savais pas que c'était si grave. Je suis là pour m'en occuper, tu sais. Je te jure que je vais m'occuper personnellement de ces bandits.
Alkan se contenta d'hocher la tête et de la ramener en ville. Il la raccompagna à l'hôtel de ville et prit congé. Anna remonta jusqu'à sa chambre et soupira en refermant la porte. Elle avait besoin d'une douche.
-Par les Valars, mais où est-ce que tu étais ?!
Anna grimaça avant de se retourner. Un nain blond était planté devant elle, tellement énervé que l'on pouvait presque voir la fumée qui sortait de ses oreilles.
-I have a bad feeling about this... grommela Anna. [J'ai un mauvais pressentiment à ce sujet...]
Les vrais comprendront la dernière référence...
Et j'annonce quelques twists et complications dans le prochain chapitre !
N'oubliez pas la review s'il vous plaît, bon weekend et à la semaine prochaine j'espère.
Chapitre relu et corrigé.