Le Roi en Exil, tome 1 [TERMINÉ]

2.7 : baiser

Ils arrivaient au bout de la ruelle lorsque le guerrier remarqua deux soldats qui se dirigeaient vers eux. En une fraction de seconde, il étudia toutes leurs possibilités d'échappatoires et constata qu'ils n'en avaient pas beaucoup.
Il poussa rapidement Neve sur le côté, enjamba la petite fosse qui servait à l'écoulement des eaux de pluie et des eaux usées et la plaqua contre l'appentis d'une maison.
— Mais qu'est-ce qu...
La jeune femme essaya de le repousser, effrayé par son changement de comportement.
— Faites semblant, pour l'amour de ciel ! jura Cavan à son oreille. Il y a deux soldats qui viennent par ici...
Neve s'immobilisa et jeta un coup d'œil par dessus son épaule.
Elle remarqua, en effet, les deux hommes en uniforme, reconnaissables à leur cape rouge. Leurs regards étaient braqués sur eux, mais la jeune femme n'aurait su dire si c'était parce qu'ils avaient reconnu Cavan ou parce que le comportement de ce dernier avait changé d'un seul coup.
Elle nicha sa tête au creux de son cou et attendit que les gardes passent leur chemin. Cavan la serra contre lui, un genou calé entre ses jambes et respira le parfum qui embaumait ses cheveux. Pendant un instant, il oublia les soldats, derrière lui, le danger, et sa mission, pour se concentrer sur la jeune femme qu'il tenait dans ses bras et qu'il sentait troublée.
Neve frissonna.
Se sentir enveloppée par la chaleur de son corps, entourée par ses bras musclés, commençait à réveiller en elle des sensations qu'elle avait oubliées depuis longtemps. Elle leva les yeux pour regarder, à nouveau, derrière lui. Les soldats avaient stoppé et les regardaient d'un air perplexe, prêts à venir voir de quoi il en retournait.
La jeune femme commença à paniquer et chercha un moyen de les éloigner.
Elle n'en voyait qu'un.
Le vent souleva le manteau du guerrier, ses manches se gonflèrent, et commencèrent à révéler ses tatouages. La jeune femme agrippa le tissu pour le remettre en place, alors que Cavan changeait de position pour glisser ses mains sur ses hanches. Neve sentit sa respiration s'accélérer et tourna la tête vers lui, alors qu'il se penchait vers elle. À l'abri de leur capuchon, le monde extérieur semblait avoir disparu. Leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre, ils respiraient le même air chargé d'émotion.
Cavan essaya de se souvenir de sa promesse de ne pas l'approcher, encore moins de la toucher, mais sentir ses formes féminines contre lui eut raison de son discernement. Ses lèvres gonflées appelaient à être embrassées et lorsque Cavan posa sa bouche sur la sienne, tous ses sens perdirent leur faculté.
Quand il sentit la douceur de sa peau sous ses lèvres, il poussa un grognement de plaisir et accentua son baiser, insérant une lèvre entre les siennes pour sentir la chaleur de sa bouche.
Puis tout s'emballa. Neve entrouvrit les lèvres et mêla sa langue à la sienne, l'effleura à le rendre fou de désir.
Cavan entendit un son rauque avant de se rendre compte qu'il sortait de sa propre gorge. Il prit son visage à deux mains et approfondit son baiser, sa langue se faisait plus insistante. Il dévora sa bouche, lécha et mordilla ses lèvres.
Neve crut défaillir. Le désir monta en elle avec une force qu'elle n'aurait jamais cru possible. Elle se hissa sur la pointe des pieds, glissa ses mains sous le manteau du guerrier pour caresser son ventre, et le contour de ses muscles du bout des doigts.
Cavan se tendit et frissonna de plaisir, haletant. Alors, il glissa ses mains sous ses fesses pour la plaquer contre lui, imprimant tout doucement un lent mouvement de va-et-vient contre son ventre.
La jeune femme gémit.
Neve se sentait à bout de force, prête à succomber sous l'assaut implacable du guerrier qui la touchait comme s'il ne leur restait que quelques minutes à vivre.
Et elle était prête à mourir pour connaître l'ultime jouissance avec lui, se rendit-elle compte, bouleversée.