Tu es mon nouveau monde

By AnanasPower01

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« Je ne boirai plus jamais d'alcool » s'était dit Anna quand elle se réveilla devant la porte de Cul-de-Sac a... More

Prologue : Le passage
1 : Gueule de bois et nains surprises
2 : Finalement je vais peut-être rester... Non, non, y'a aucune raison à ça !
3 : Une longue soirée
4 : A l'aventure, compagnons !
5 : Première leçon
6 : Nuit agitée
7 : Une dispute et de la sauge
8 : Ils courent, ils courent, les p'tits nains...
9 : Convalescence
10 : La danse
11 : La surprise
12 : Le bal
13 : Frayeur
14 : Être une grande gueule en trois leçons
15 : Sensations fortes
16 : La petite maison dans la prairie
17 : Réveil, Beorn, Illusions et Tensions
18 : Accrobranche, Araignées et Arrestation
19 : Fuite en tonneaux
21 : Flammes
22 : Folies
23 : Les Cinq Armées
24 : Dernière danse, la marche de l'espoir
25 : Stratégies militaires non-conventionnelles
26 : Elle est mon Amrâlimê, mon Unique, mon Étoile
27 : Après tout ce temps...
28 : Les fantômes du passé
29 : La force de l'amour
30 : De retour
31 : Coucou c'est moi que v'là !
32 : Le retour des guerriers
33 : Le dîner de fiançailles
34 : Ordre de mission
35 : La délégation diplomatique
36 : Craquage des nerfs
37 : Déception et dangereuse mission
38 : Une blessure profonde
39 : Un nouveau départ
40 : Une bonne nouvelle
41 : Une excellente idée
42 : Le plus beau jour de leur vie

20 : Blessés

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By AnanasPower01

Anna fut réveillée par la douce poigne de Thorin sur son épaule blessée, le chef de la Compagnie la secouait comme un prunier. Elle se dégagea de son emprise en grognant de douleur, et se laissa – littéralement – tomber de sa chaise et se déplaça à quatre pattes par terre pour récupérer le peu d'affaires qu'elle avait. Elle alla ensuite vérifier l'état de Kili. Celui-ci était tout pâle, grimaçant et une fine pellicule de sueur couvrait son front.

-Je vais bien, marmonna-t-il en la voyant le fixer.

-Arrête de mentir, répondit-elle.

-Tu es pire que moi je te signale.

Anna observa son reflet dans une vitre. Pâle, d'énormes cernes, les traits tirés. Et son épaule qui irradiait d'une douleur à peine supportable.

-Si je me plains Thorin se débarrassera de moi, fit-elle en s'asseyant près du brun. Alors je serre les dents.

-Je sais, répondit doucement Kili.

-Allez, debout, ordonna le chef de la Compagnie. Nous devons récupérer des armes, et il fait enfin nuit.

Anna tira Kili debout avec son bras valide, et sans prêter attention à Bain qui tentait vainement de les retenir, ils sortirent discrètement dans la nuit. Quelques nains se placèrent sous une fenêtre, formant un inhabituel escalier, et Nori, Bilbo et Anna furent envoyés les premiers dans l'armurerie. Ils commencèrent à récupérer des armes. Anna entassait les armes dans les bras de Kili qui peinait sous le poids du métal.

-Ça va ? lui demanda Thorin.

-Je fais aller, répondit durement le brun. Fichons le camp d'ici.

Anna se sentait prise de vertiges, la douleur était intolérable. C'est alors que Kili s'engagea dans les escaliers. Sa jambe blessée flancha, il dégringola les marches et les armes s'éparpillèrent avec fracas. Immédiatement chacun se saisit d'une lame pour se défendre face aux gardes qui ne manqueraient pas d'arriver, sauf Anna, qui comme à son habitude, gisait sur le sol, ayant perdu connaissance. Les nains allaient attaquer les gardes mais furent vite stoppés par un garde qui tenait le corps d'Anna contre lui, un couteau pointé sur son cœur.

Ils furent traînés sans ménagements jusqu'à la demeure du maître, les habitants de plus en plus nombreux les suivant petit à petit. Anna se réveillait doucement. Elle sentait des flocons de neige se poser et fondre sur son visage. Était-il déjà si tard dans l'année pour qu'il neige ? Puis elle fronça intensément ses sourcils lorsqu'elle se rendit compte qu'une main recouvrait la quasi-totalité de son décolleté, et un bras ceinturait sa taille. Sauf que ces mains n'appartenaient pas à Fili – elles auraient reconnu les mains de son amant entre toutes – et probablement à personne de la Compagnie. Elle était maintenue contre un torse large, un torse d'homme. Un torse d'humain. Elle ouvrit entièrement les yeux.

-Vous ne savez pas à qui vous parlez, disait Dwalin. Ce n'est pas un vulgaire criminel, il s'agit de Thorin, fils de Thrain, fils de Thror !

Anna, qui n'appréciait pas la proximité entre elle et le soldat, se dégagea sèchement de son emprise et lui colla une claque pour faire bonne mesure.

-Et il s'agit de moi-même, Anna, fille de personne, héritière de Mahal, mi-naine mi-déesse, et petite amie de Fili, fils de Vili, premier prince héritier de Thorin. Donc potentielle future princesse, fit-elle en s'avançant.

Elle serrait les dents et s'empêchait de penser à son épaule.

-Donc, vous avez trois personnes de sang royal et une demi-déesse devant vous. Vous feriez mieux d'écouter notre roi maintenant, fit-elle en s'effaçant avec une courbette devant Thorin.

Celui-ci lui renvoya un regard genre « tu étais vraiment obliger d'ouvrir ta grande gueule encore une fois hein ? » auquel elle répondit par un grand sourire candide et faussement innocent. Pendant que Thorin s'adressait au maître, elle fila se réfugier dans les bras protecteurs d'un certain blond, lui volant un rapide baiser au passage.

Un rapide coup d'œil à Kili lui apprit qu'il n'était pas en meilleure condition. Malgré l'intervention de Bard, et les doutes d'Alfrid, le maître décida de donner une fête en sa demeure pour fêter l'arrivée des nains dans la ville. Les nains, Bilbo et Anna s'empressèrent d'aller à l'intérieur se remplir la panse de bière. L'alcool aidant, Anna sentait beaucoup moins la douleur, et elle dansa une bonne partie de la nuit, tournant de bras en bras, mais uniquement avec les nains.

En effet un jeune garde, plutôt mignon de l'avis de la jeune fille, lui avait demandé poliment une danse mais les regards de Fili et Dwalin l'avaient fait fuir en environ quatre secondes.

Ils montèrent se coucher peu avant l'aube, complètement éméchés. Le réveil fut terrible, quelques heures plus tard. Anna remit ses vêtements correctement. Elle avait refusé une quelconque pièce d'armure de la part des hommes de Lacville, n'acceptant qu'un foulard qu'elle noua sommairement sur ses cheveux, et trois épées, une très grande, et deux plus courtes qu'elle attacha dans son dos avec un harnais comme elle le faisait avant. Bilbo passa devant elle, il avait l'air ridicule avec son casque. Les nains, drapés dans les manteaux rouges et armures des gardes, n'avaient pas l'air aussi... féroces qu'avant. Ils avaient l'air déguisé.

Ils commençaient à monter dans la barque, quand Thorin retint Kili.

-Pas toi. Nous devons y être au plus vite, tu nous ralentirais. Anna, vous restez ici également.

Kili et Anna s'échangèrent un bref regard, et le brun prit la parole.

-Qu'est-ce que tu racontes ? Nous venons avec vous.

-Non.

-Je veux être là quand la porte s'ouvrira, quand nous découvrirons les salles de nos pères, Thorin.

-Kili... Reste ici. Repose-toi. Tu nous rejoindras quand tu seras guéri.

Et avec ça Thorin se détourna des deux blessés qui le fixaient, perdus.

-Je reste avec eux, lança Oïn en retournant sur le quai. Mon devoir est d'être auprès des blessés.

-Mon oncle, protesta Fili. Les récits de la montagne ont bercé notre enfance. Des récits que tu nous as faits. Tu ne peux pas le priver de ça !

-Fili, tenta de l'arrêter Kili.

-S'il le faut je le porterai. Je les porterai tous les deux !

Anna leva les yeux au ciel devant son idée saugrenue. Porter deux nains, mais bien sûr... Le tout en escaladant une montagne s'il-vous-plaît !

-Un jour tu seras roi, alors tu comprendras. Nous ne pouvons compromettre cette quête par égard pour un nain. Même si c'est mon parent.

« Et moi je compte pour une patate ?! ». Anna fut coupée dans ses réflexions par Fili qui sortit brusquement de l'embarcation.

-Fili, ne fais pas l'idiot, fit Thorin en le retenant. Ta place est dans la Compagnie.

« Et nous, notre place, elle n'y est pas peut-être ?! ».

-Ma place est auprès de mon frère et de la femme que j'aime.

Avec ça il se détourna et les rejoignit. Il posa sa main sur l'épaule de son frère et serra Anna avec son autre bras, l'air déterminé.

-Ha, vous aussi vous avez loupé le bateau ? fit alors Bofur en s'avançant.

-Kili ! s'inquiéta le blond.

Le brun tombait par terre, à demi-conscient. Fili et Bofur soutinrent Kili, Anna s'appuyait sur Oïn pour ne pas défaillir également, et ils se dépêchèrent d'atteindre la demeure du maître pour quémander assistance et médicaments, mais ils furent rejetés. Tentant leur dernière carte, ils allèrent chez Bard, qui faillit leur claquer la porte au nez mais lorsqu'il les vit, Kili et elle, il les laissa entrer. Pendant que les nains installaient Kili sur un lit, Anna prit Bard à part.

-Je sais que ça ne vaut pas grand-chose, mais je vous remercie de nous aider en cette situation plus que délicate. J'ai bien entendu hier ce qu'il s'est passé, et je comprends bien qu'il ne soit pas facile pour vous de nous accepter ici.

-Anna, commença-t-il.

-Non, je vous en prie, laissez-moi finir. Depuis que je suis dans ce monde, j'ai... un genre de pouvoir, je crois. Je vois des parties de l'avenir dans mes rêves. En tout cas c'est ce que prétend Gandalf.

-Vous avez vu quoi exactement ? s'inquiéta le batelier.

-Des gens, morts, sur un rivage, murmura-t-elle. Je pense qu'il s'agissait des rivages du lac.

-Quoi d'autre ?

-Un œil... Un œil immense et jaune, la pupille verticale.

-Smaug... marmonna le batelier.

Anna lui renvoya son regard inquiet. Ils étaient en sécurité, mais pour encore combien de temps ? Ils retournèrent s'occuper de Kili. Lui et Anna succombaient lentement au même mal. Et en plus elle, elle vomissait.

La nuit venait de tomber, quand un immense fracas retentit au loin. Tous relevèrent la tête et échangèrent des regards plus qu'inquiets. Anna et Bard croisèrent un moment leurs regards. Elle fut prise de tremblements, et mordit sa lèvre inférieure, les larmes dévalant ses joues.

-Je suis désolée, lâcha-t-elle en tombant à genoux. Tellement désolée...

-Anna ? demanda Bofur.

-J'aurais dû vous prévenir, sanglota-t-elle. J'avais vu que ça allait mal tourner. Je suis tellement désolée...

Fili tenta de la réconforter, reconstituant peu à peu son discours larmoyant.

-Tes visions... fit-il en hochant la tête.

Il se tourna vers Bard.

-Vous devriez nous laisser. Prenez vos enfants et sauvez-vous !

-Et aller où ? Il n'y a nulle part où aller.

-Nous allons mourir papa ? demanda Tilda.

-Non chérie, répondit Bard en se voulant rassurant.

-Mais le dragon, le dragon va nous tuer !

-Pas si je le tue avant, répondit-il en décrochant une longue flèche métallique du mur.

Bard sortit avec son fils pour mettre la flèche forgée par les nains d'antan en lieu sûr. Un deuxième bruit retentit au loin.

-Le dragon, murmura Anna.

Kili se tordait de douleur sur le lit. Anna s'était assise près du feu et n'en menait pas large non plus. Ils faisaient peur à voir, tous les deux. Et Bofur, parti chercher le remède, qui ne revenait toujours pas ! Bain arriva alors, leur expliquant que son père lui avait dit de fuir face aux gardes. Sigrid sortit de la maison pour le guetter. Anna entendit des bruits de pas sur le toit.

-Le toit, prévint-elle faiblement. Il y a quelqu'un sur le toit.

C'est alors que Sigrid hurla en refermant brusquement la porte, mais l'orc qui avait surgi réussit tout de même à entrer. Anna ordonna aux enfants de se cacher sous la table, et elle se saisit de deux poêles à frire, faute de mieux. Les orcs tombaient du ciel – ou du plafond plutôt. Fili et Oïn s'emparèrent d'armes de fortune comme Anna, et ils repoussèrent tant bien que mal les orcs. Protéger Kili et les enfants, voilà leur priorité. Anna écrasait sauvagement la tête d'un orc à grands coups de poêles quand Tauriel débarqua dans la maison [mais qu'est-ce qu'elle fout là, elle ? Elle n'était même pas dans le bouquin !]. Legolas – miraculeusement apparut lui aussi – arriva et éradiqua les orcs qui menaçaient les nains et les enfants. Anna et Kili étaient par terre, se tordant de douleur, hurlant leur peine. Legolas sortit tuer le reste des orcs, mais Tauriel resta aider les deux nains. Bofur arriva à ce moment avec son herbe.

Les deux blessés furent allongés sur la table de bois, et maintenus par tout le monde excepté l'elfe qui malaxait la plante en murmurant des paroles incompréhensibles.

Anna et Kili étaient en plein délire, et leurs paroles n'avaient aucun sens. Leurs peaux pâlirent davantage et leurs yeux étaient vitreux. Tauriel apposa ses mains sur chacun des blessures, les faisant se tortiller encore plus. Ils semblèrent revenir progressivement à eux, et leurs peaux cessèrent de blanchir davantage. Fili tremblait comme une feuille, ses yeux allant de Kili à Anna, d'Anna à Kili.

Son petit frère, son imbécile et imprudent petit frère. Son meilleur ami. Le nain qui lui collait aux basques depuis qu'il était capable de marcher, et sur lequel il veillait depuis sa naissance en grand frère protecteur. Le nain mal accepté de ses semblables parce qu'il maniait l'arc mieux que personne dans les Montagnes Bleues, et à cause de son manque de barbe. Combien de nains Fili avait-il battu en duel, combien de baffes avait-il distribuées, combien de paires de fesses avait-il bottées, pour protéger son frère des moqueries des autres ? C'était lui qui était là lorsque le brun faisait des cauchemars. Lui qui le soignait lorsqu'il se blessait à l'entraînement. Lui qui se faisait punir pour les bêtises dont bien souvent Kili était le meneur. Il savait d'un seul regard ce que pensait son frère, et c'était réciproque. Il avait toujours été là pour lui, comme Kili était là pour lui. Il l'avait toujours protégé, sauf ce jour funeste où la flèche de Morgul l'avait blessé.

Et Anna, sa chère Anna. Il l'avait trouvé pas mal la première fois qu'il l'avait vu, chez Bilbo. En quelques secondes, 'pas mal' était devenu 'très jolie'. Elle avait tout pour lui plaire : des formes généreuses, une certaine aptitude au combat... Elle aimait la bière et buvait plus vite que lui, elle chantait et dansait, elle jurait comme un homme et ouvrait sa bouche plus que raisonnable parfois. Elle avait une forte tendance suicidaire aussi. Mais Mahal qu'est-ce qu'il l'aimait ! Malgré leurs disputes, malgré tout. Il était raide dingue de cette fille. Elle avait fait de lui un nain heureux. Elle lui avait montré ce que c'était, que d'embrasser la personne qu'on aime. Les délicieuses sensations de faire l'amour avec l'être tant aimé et désiré. Elle avait changé, de petite fille apeurée – même si elle faisait tout pour ne pas le montrer – par le monde qu'elle découvrait, à jeune femme forte et plus sûre d'elle. Et terriblement désirable.

Et ces deux personnes si chères à son cœur, il pouvait les perdre à n'importe quelle seconde maintenant. Il priait Mahal, Durin et tous les Valars pour que son frère et sa bien-aimée vivent. Il regardait nerveusement Tauriel, la seule elfe qu'il eut jamais considérée autrement que comme une ennemie. Lorsqu'il vit les deux blessés reprendre à peine conscience, il crut que son cœur allait exploser de joie. Ils étaient vivants ! Ils étaient vivants ! Ils n'allaient pas mourir... Une unique larme roula sur sa joue. Anna tendit faiblement la main.

-Pleure pas... Je n'aime pas quand tu pleures.

L'elfe leur fit des bandages. Ils avaient repris des couleurs, et on les aida à boire de l'eau et à se remettre debout. Ils étaient presque entièrement remis, merci à la médecine légendaire des elfes. Ils mirent leurs manteaux, prêts à repartir vers la montagne, quand un immense fracas, plus terrifiant que les premiers, retentit. Un ouragan semblait s'approcher.

-Une tempête ? demanda Anna en sachant pertinemment ce qui approchait.

Mais elle voulait croire que c'était une tempête, un ouragan. Elle avait besoin d'y croire. Elle avait besoin d'un espoir, d'un roc auquel s'accrocher et se retenir pour ne pas sombrer dans la folie du désespoir.

-Ce n'est qu'une tempête qui approche, murmura-t-elle.

Des lèvres chaudes et pressantes s'écrasèrent contre les siennes pour la faire taire. Elle sembla émerger d'un coup d'un rêve. Fili. Elle passa ses bras autour de son cou et répondit fiévreusement à son baiser. Il était son roc. Son espoir. Son futur. 

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