Tu es mon nouveau monde

By AnanasPower01

44K 2.6K 345

« Je ne boirai plus jamais d'alcool » s'était dit Anna quand elle se réveilla devant la porte de Cul-de-Sac a... More

Prologue : Le passage
1 : Gueule de bois et nains surprises
2 : Finalement je vais peut-être rester... Non, non, y'a aucune raison à ça !
3 : Une longue soirée
4 : A l'aventure, compagnons !
5 : Première leçon
6 : Nuit agitée
7 : Une dispute et de la sauge
8 : Ils courent, ils courent, les p'tits nains...
9 : Convalescence
10 : La danse
11 : La surprise
12 : Le bal
13 : Frayeur
14 : Être une grande gueule en trois leçons
15 : Sensations fortes
16 : La petite maison dans la prairie
18 : Accrobranche, Araignées et Arrestation
19 : Fuite en tonneaux
20 : Blessés
21 : Flammes
22 : Folies
23 : Les Cinq Armées
24 : Dernière danse, la marche de l'espoir
25 : Stratégies militaires non-conventionnelles
26 : Elle est mon Amrâlimê, mon Unique, mon Étoile
27 : Après tout ce temps...
28 : Les fantômes du passé
29 : La force de l'amour
30 : De retour
31 : Coucou c'est moi que v'là !
32 : Le retour des guerriers
33 : Le dîner de fiançailles
34 : Ordre de mission
35 : La délégation diplomatique
36 : Craquage des nerfs
37 : Déception et dangereuse mission
38 : Une blessure profonde
39 : Un nouveau départ
40 : Une bonne nouvelle
41 : Une excellente idée
42 : Le plus beau jour de leur vie

17 : Réveil, Beorn, Illusions et Tensions

1.3K 63 16
By AnanasPower01


Anna se réveilla en sursaut dans la nuit, paniquée et haletante. Elle voulut porter la main à son collier, mais la pierre n'était plus accrochée à la chaînette argentée. Cela la paniqua encore plus, elle se retourna dans tous les sens pour tenter d'apercevoir la pierre dans la pénombre. Son agitation finit par réveiller le blond qui dormait à ses côtés.

-Anna ? Que se passe-t-il ? marmonna-t-il d'une voix ensommeillée.

Puis il remarqua son air paniqué, sa respiration sifflante. Il la prit dans ses bras et la ramena contre son torse.

-Encore un cauchemar ?

Il la sentit opiner du chef. Il caressa son dos lentement en lui murmurant des paroles apaisantes.

-Mon collier... finit-elle par lâcher.

Fili remarqua que la pierre n'était plus là. Il rougit légèrement en pensant que la pierre s'était sûrement décrochée alors qu'il lui faisait l'amour. Il tâta le sol autour de lui et la retrouva, avant de la raccrocher à sa chaînette.

-Là, tout va bien maintenant, dit-il en embrassant légèrement Anna.

Ils se rallongèrent, Fili serrant sa bien-aimée contre lui, et le sommeil les emporta à nouveau.

Anna se réveilla quelques heures plus tard. Elle se défit délicatement de l'emprise de son amant et se releva sur les coudes pour le regarder dormir. Il était vraiment trognon comme ça, tout détendu. Elle repoussa tendrement une mèche blonde derrière son oreille et lui effleura le front d'un baiser léger. Elle aurait juré qu'il avait légèrement souri dans son sommeil, ce qui la fit rire. Le son de son rire le réveilla, il ouvrit à demi ses yeux [je vous ai déjà dit à quel point ils étaient beaux ?] et accentua son sourire en la voyant.

-Bonjour, murmura Anna.

-Nn, c'est pas encore le matin, grogna-t-il en la ramenant contre lui. Veux dormir.

-Fili, il faut qu'on se lève, dit-elle en essayant de se dégager.

-Nan.

Il la serra plus fort contre lui et fourra sa tête entre ses seins en grommelant. Anna éclata de rire. La porte de la salle d'eau s'ouvrit alors et elle se cacha sous le drap qui leur avait servi de couverture avec un cri paniqué.

Kili, sur le pas de la porte, fixait l'intérieur de la pièce avec des yeux ronds. Il posa finalement un regard accusateur sur son frère.

-Dis-moi que ce n'est pas ce que je pense, marmonna-t-il en se pinçant l'arête du nez.

Anna sortit prudemment la tête de sous le drap.

-Sérieusement ?! lâcha alors Kili. On vous laisse tous les deux cinq minutes, et... et...

-Et quoi ? fit Fili. Oui, on a fait l'amour cette nuit pour la première fois. Maintenant que c'est dit, on peut passer à autre chose ?

Anna avait violemment rougi quand il l'avait dit. Kili secoua la tête avec découragement. C'est alors que des pas lourds s'approchèrent, les faisant pâlir tous les trois.

-Vous avez QUOI ?! rugit Dwalin en apparaissant derrière Kili. Petit scélérat ! Je vais te...

-STOP ! hurla Anna.

Les trois se tournèrent vers elle.

-Est-ce qu'on peut se rhabiller et en parler après, s'il-vous-plaît ? demanda-t-elle en se cachant derrière ses cheveux.

Les deux intrus sortirent de la pièce. Anna se leva et ramassa ses affaires sans regarder le blond à côté d'elle. Ils se rhabillèrent en silence. Fili lui jetait des coups d'œil inquiets. Elle allait sortir mais il la retint.

-Reste un peu, s'il-te-plaît, il faut qu'on parle de... ce qu'il s'est passé... cette nuit.

Anna hocha lentement la tête et attendit la suite. Sauf que Fili ne savait pas quoi dire.

-Ce n'est pas grave, finit-elle par dire, les larmes aux yeux. C'était bien, cette nuit, et je suis contente que ça me soit arrivé avec toi.

-Attends, s'inquiéta Fili. Qu'est-ce que tu veux dire ? Anna, qu'est-ce qu'il y a ?

-J'ai l'habitude. Ça commence bien, tout est idyllique, puis ça finit mal. Schéma classique. De toute façon tous les mecs sont pareils, je ne vois pas pourquoi j'ai cru que ça serait différent avec toi.

Elle s'était mis à faire les cent pas, et Fili la suivait des yeux, ne voyant pas où elle voulait en venir.

-Et puis je ne suis pas de sang royal ou noble. Je suis une fausse naine. Je n'ai ni famille ni rien ici et...

-ÇA SUFFIT ! s'écria Fili. Qu'est-ce qui te prends enfin ? Rien n'a mal fini que je sache. Et j'ai juré de ne jamais t'abandonner ! Et qu'est-ce que ton sang et tes origines viennent faire dans cette histoire ? Et tu as une famille ! Kili, Dwalin, Balin... et moi.

Anna sécha rapidement ses pleurs.

-Mên kurdu... murmura le nain.

-Qu'est-ce que ça veut dire ?

-Mon cœur. Anna, je ne comprends pas, comment as-tu pu penser que je ne voulais plus de toi après cette nuit ?

-Tu as dit qu'on devait parler, et là d'où je viens ces mots-là ne signifie qu'une chose : fin de la relation ! Et...

En ayant marre de l'entendre raconter les idioties qui avaient pu lui passer par la tête, Fili s'empara sauvagement de ses lèvres en la serrant contre lui dans une étreinte virile [alerte testostérone !]. Il approfondit le baiser, laissant ses mains vagabonder sur le corps de la jeune femme. Lorsqu'enfin il la relâcha, le souffle court, il lui tint le visage et la regarda dans les yeux.

-Je le pensais vraiment quand je t'ai dit que je t'aimais. Alors cesse de penser des bêtises, d'accord ?

Elle hocha la tête.

-Je voulais te parler pour savoir plusieurs choses, déjà si tu n'avais plus mal. Non, ne me dis pas que tu n'as pas eu mal je l'ai bien vu hier. Alors ?

-Non, ça va, ne t'inquiète pas.

-Bien. Maintenant... J'ai bien vu que tu évitais soigneusement d'aborder toute question concernant le futur – notre futur. Mais après ce qu'il s'est passé cette nuit, je crois qu'il est temps qu'on en parle.

-Fili, je...

Elle fit une pause pour chercher ses mots.

-J'ai seize ans. Je débarque d'un monde totalement différent. Je ne sais pas comment ce genre de choses fonctionnent ici, mais chez moi c'est assez différent. A seize ans on n'a pas vraiment de projets d'avenir. Quelques rêves, quelques idées, rien de concret. Alors je ne peux pas encore te dire comment je vois les choses à ce niveau-là, mais je te promets d'y réfléchir.

Fili hocha la tête. C'est tout ce qu'il avait besoin d'entendre. Il l'attira dans ses bras pour un autre baiser torride quand Dwalin faillit enfoncer la porte d'un coup de pied. Ils pensèrent à fuir mais le guerrier en coinça un sous chaque bras avant de les tirer vers la grange heureusement déserte.

-Maintenant je veux que vous m'expliquiez ce que j'ai entendu et vu, tous les deux !

Anna se cacha derrière Fili sous le ton menaçant du guerrier. Fili lui prit la main et la serra pour la rassurer.

-Anna et moi avons couché ensemble cette nuit, lâcha Fili de but-en-blanc.

Anna voulait disparaître. Il était vraiment obligé de l'annoncer comme ça ? Elle jeta un regard inquiet à Dwalin. On pouvait presque voir la fumée qui sortait de ses oreilles tellement il était enragé. Elle eut peur un moment qu'il ne tue le blond, alors elle releva timidement la tête.

-Il ne m'a pas forcée. Je... j'en avais envie aussi, murmura-t-elle, écarlate.

Dwalin souffla longuement, tentant de maîtriser sa colère. Il planta finalement ses yeux dans ceux de Fili.

-Mon gars, on va avoir une petite discussion entre hommes...

Fili déglutit en hochant la tête, et suivit le guerrier plus loin. [Et moi Anna j'ai à te parler aussi alors viens là espèce de grosse patate !].

Pendant que Dwalin faisait des efforts monstrueux de calme et de diplomatie pour expliquer au jeune prince qu'il allait devoir se tenir à carreau et courtiser Anna dans les règles, et que Fili écoutait religieusement, Anna alla s'isoler avec l'auteure [oui, MOI].

[Nan mais sérieusement, c'était quoi cette réaction trop chelou tout-à-l'heure ? T'es pas dans une pseudo comédie romantique américaine tartinée de guimauve et de glace au chocolat ! Reprends-toi un peu ma grande ! Regarde-toi un peu, tu étais une adolescente stéréotypée correspondant à tous les clichés de notre foutu monde pourri, et te voilà mi-naine mi-déesse, héritière de Mahal en personne grâce à une babiole argentée, guerrière plus ou moins aguerrie, dans la compagnie de Thorin Oakenshield ! Kili est ton meilleur ami et vous vous considérez presque comme frère et sœur, Dwalin est devenu officieusement ton père adoptif et tu sors avec Fili, le blond trop canon, le grand guerrier, et accessoirement prince... Même si en soi le titre on s'en contre-bat le steak mais bon. Alors tu vas respirer un grand coup, et te comporter en adulte à partir de maintenant ! Je veux de la classe, du mordant, de la détermination. Et sois gentille, fais en sorte que nos trois nains préférés ne meurent pas si tu le peux. Après je dis ça, je dis rien... Maintenant file, ils vont te prendre pour une folle à écouter une personne qui n'existe même pas dans ton histoire. Au fait, ton frère m'a chargée de te dire qu'il t'aimait très fort. Allez, bisous ma grande !]

Une fois Dwalin un peu rassuré quant aux intentions de Fili par rapport à sa protégée, les nains se décidèrent à aller saluer Beorn, qui coupait du bois dans le jardin derrière l'immense maison.

-Je serais d'avis de filer par la porte de derrière, insistait Nori.

-Je ne fuis devant personne, bête ou homme, lâcha sinistrement Dwalin – dont les oreilles fumaient toujours.

-Il est inutile de discuter, trancha Gandalf. Nous ne pouvons pas traverser les terres sauvages sans l'aide de Beorn. Nous serions traqués et tués avant d'atteindre la forêt. Oh, Bilbo, vous voilà. Bien, bien, bien. Ceci va demander beaucoup de doigté, et nous devons procéder en douceur. La dernière personne à l'avoir effarouché a été réduite en lambeaux. J'irais en premier, et Bilbo, vous venez avec moi.

-Euh... est-ce une bonne idée ? s'inquiéta le hobbit.

-Oui. Quant à vous autres, vous attendrez ici. Vous ne sortez pas avant que j'en donne le signal, prévint Gandalf.

-D'accord. On attend le signal, acquiesça Bofur en se plaçant à la fenêtre.

-Pas de gestes brusques, de bruit ou de cris, et ne l'envahissez pas. Vous ne sortez que deux par deux. Et Bombur, vous comptez pour deux donc vous sortirez seul. Et n'oubliez pas, attendez le signal, répéta Gandalf de plus en plus nerveusement.

Il sortit avec Bilbo dans son ombre, les laissant nerveux. C'est alors que Bofur se tourna vers eux, inquiet.

-C'est quoi le signal ?

Ils se regardèrent tous avec cette petite étincelle de peur mêlée à du désespoir au fond des yeux. Thorin constitua les paires et ils se placèrent dans l'ordre devant la porte. Anna triturait nerveusement ses cheveux.

-Le signal ! s'excita alors Bofur. Sortez, sortez, sortez !

Dwalin et Balin sortirent. Quelques secondes plus tard, Bofur trépigna de nouveau.

-Allez, sortez, sortez !

Ceux qui étaient encore dans la maison étaient de plus en plus nerveux.

-Maintenant ! fit Bofur avec un geste du bras.

Ori et Dori sortirent. Anna eut pitié du pauvre Ori qui semblait terrorisé.

-Maintenant ! Maintenant ! s'excita de nouveau Bofur.

C'était au tour d'Anna, Fili et Kili. Les trois étant inséparables, Thorin avait décidé de les envoyer en même temps. Anna était complètement stressée.

-Ne t'en fais pas, la rassura Fili. Si Gandalf y est allé, on ne craint rien. Et n'oublie pas que tu as le plus beau et le plus fort des nains avec toi.

-Comment l'oublier ? grommela Anna avec un demi-sourire.

Thorin les poussa dans le dos pour qu'ils se décident à sortir. Elle s'était cramponnée au bras de Fili, et ne pouvait s'empêcher de lui envier son calme apparent, sa démarche posée et altière, son air royal. Elle se resserra davantage contre lui quand elle vit enfin Beorn.

-Je croyais que tu n'avais peur de rien ? lui chuchota Kili en souriant.

-Tais-toi et avance, marmonna la jeune fille.

Ils furent suivis par Nori, Bofur, Bifur et Bombur, ce qui accentua la grimace de Beorn.

-Ils sont tous là, ou il y en a d'autres ? demanda l'immense homme d'une voix caverneuse.

Thorin se montra alors, l'air plus royal que jamais. [Envoyez des trompettes !]. Beorn devint légèrement plus calme en le scrutant avec attention.

-Suivez-moi, fit-il en revenant à l'intérieur.

Les nains ne se firent pas prier et ils allèrent s'installer autour de la haute table de bois. Beorn leur servit à manger, et du lait frais à boire. Anna s'était assise comme à son habitude entre ses deux princes préférés, et comme à son habitude, n'écouta pas la conversation des adultes pour se chamailler comme une gamine avec Kili. [Tu parles d'un comportement d'adulte... Va falloir que je lui mette un bon coup de pied là où je pense à celle-là si elle veut jouer une héroïne correcte ! Non mais oh ! Faut pas trop déconner non plus !].

Après une autre nuit passée dans la grange de Beorn – et je vous le donne en mille, les deux tourtereaux se sont retrouvés dans la salle d'eau dès que les autres furent endormis. Et ils ont roucoulé. Deux fois. Et... non ce coup-ci je vous passe les détails.

Le lendemain matin, Beorn leur prêta des poneys et leur donna une quantité non négligeable de vivres. Cette fois il y eut assez de poneys pour tout le monde, et Anna pouvait monter seule malgré son peu d'expérience. Thorin donna le signal du départ, et Anna essaya de se placer sur la selle comme on lui avait appris. Elle prit fermement les rennes, et partit au galop avec les autres. Ils arrivèrent en milieu d'après-midi à Mirkwood. Anna descendit de poneys comme les autres, pris ses affaires sur son dos et s'engagea sur le sentier.

A peine franchit-elle la limite des arbres qu'elle sentit une nausée puissante l'envahir. L'air était lourd, pas comme quand un orage arrive, mais une lourdeur sinistre, assommante et maladive. Un air vicié. Les arbres avaient l'air malades. Le sol avait l'air malade. Les nains se sentaient de plus en plus mal-à-l'aise dans cet environnement aussi chaleureux qu'un accueil de supporters marseillais au Parc des Princes [Stade de l'équipe de football du PSG pour ceux qui ne connaissent pas]. Ils avançaient à la file indienne, à pas de plus en plus lents sous l'effet néfaste de cette forêt lugubre. C'était comme si un brouillard dangereux, noir et épais, s'était installé dans leurs esprits.

Anna tourna vivement la tête à gauche à un moment. Kili se tourna vers elle, réagissant comme au ralenti.

-Anna ? Qu'y-a-t-il ?

Anna ne répondit pas, et commença à dévier du sentier pour partir entre les arbres. Kili et Fili la retinrent par les bras.

-Anna, on ne doit pas quitter le sentier !

-Il faut que tu restes avec nous !

Mais elle continuait à se débattre contre leur emprise.

-Laissez-moi ! Il faut que j'y aille ! Mon frère est là-bas !

Elle était sûre d'elle, il y avait son frère qui l'appelait, là, plus loin.

-Anna, la supplia le blond. C'est une illusion ! Ton frère n'est pas ici, il est dans ton autre monde...

Anna continuait à se débattre en criant.

-Tu mens ! s'écria-t-elle en commençant à pleurer. Il est là !

Elle réussit finalement à se dégager et partit en courant, heureusement vite rattrapée par Nori et Bofur. Ils la ramenèrent au groupe de force et lui donnèrent de l'eau. Elle semblait sortir d'un rêve.

-Tu te sens mieux ? demanda le nain au chapeau.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Anna. Pourquoi on s'est arrêtés ?

Les nains se regardèrent, mal-à-l'aise.

-Pour rien, intervint Balin. On voulait juste reprendre notre souffle. Tout va bien.

Balin et Fili échangèrent un bref regard. La forêt avait un effet néfaste sur eux tous, mais visiblement elle était la plus touchée par ce maléfice, cet air chargé d'illusions. Thorin s'approcha de son héritier.

-Que s'est-il passé ?

-Elle a cru entendre la voix de son frère l'appeler, elle cherchait à tout prix à le rejoindre... Elle n'était pas elle-même, elle était sous l'emprise d'un sortilège, expliqua nerveusement le blond.

-Je sais, fit le leader d'une voix compréhensive.

Ils tournèrent la tête en même temps dans la même direction.

-Papa... murmura Fili.

-Vili... souffla Thorin au même moment.

-Thorin ! Fili ! les appela Dwalin, les sortant de leur étonnement. Nous devons avancer.

Les deux nains semblèrent reprendre leurs esprits et reprirent la tête du groupe, inquiets. Kili prit Anna par la main pour être sûre qu'elle restait avec le groupe, mais elle avait tant de mal à marcher qu'il passa un bras autour de sa taille et la tenait fermement contre lui. Elle avait passé un bras autour de ses épaules pour tenir debout, et sa tête était posé dans le creux du cou du brun. Ils continuaient leur marche, tous plus ou moins ensorcelés par l'atmosphère de cette forêt maudite [atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère moi ? désolée ça fait des semaines que je veux la placer celle-là].

-De l'air... J'ai besoin d'air, répétait Gloïn.

-J'ai la tête qui tourne, se plaignait Bofur.

Anna sentit la nausée augmenter. Beaucoup trop. Elle s'arrêta subitement et tomba à genoux en recrachant tout ce qu'elle avait avalé depuis le matin – qui semblait bien lointain à présent. Kili lui retint les cheveux en lui caressant le dos.

-Attendez ! s'exclama-t-il. Anna est malade.

Les nains s'arrêtèrent de marcher, certains dodelinaient de la tête, le regard aussi vide que celui d'un épagneul picard devant un champ de navets [celle-là aussi je rêvais de la placer depuis un moment]. Fili remonta la colonne de nains jusqu'à elle. Seulement, lui aussi était frappé par le maléfice, aussi voir sa bien-aimée à moitié dans les bras de son frère lui fit voir rouge. Il repoussa violemment Kili.

-Hé ! Fee, calme-toi ! s'exclama le brun, surpris.

-Que je me calme ? Alors que tu profites qu'elle soit malade pour la séduire, sous mes yeux ? rugit le blond.

-Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?

-Ne l'approche pas ! Je t'interdis de la toucher !

-Fili... l'appela faiblement Anna. Arrête, il n'a fait que me soutenir... Je t'en prie, calme-toi...

-Et toi tu te laisses faire ! s'écria Fili. Tu as un prince, maintenant tu veux l'autre, c'est ça ?

-Fili ! s'exclama-t-elle, blessée.

-Je n'arrive pas à le croire, cracha-t-il avec mépris.

Mais avant qu'il puisse continuer à cracher son venin, Dwalin était arrivé et lui avait envoyer une bonne baffe, bien sentie.

-Un mot de plus et Thorin devra se passer de son premier héritier, lâcha le guerrier d'une voix mortellement sérieuse.

Il regarda intensément le blond. Personne ne bougeait. Puis Dwalin lui colla une deuxième baffe, presque plus fort que la première.

-Et ça c'est pour faire bonne mesure, ajouta-t-il. Viens jeune fille, tu devrais aller voir Oïn.

Avec ça il emmena Anna plus loin, laissant un blond reprendre lentement ses esprits. Lorsque Fili prit à nouveau conscience de la réalité, il se plaqua la main sur le front.

-Mais qu'est-ce que j'ai fait...


Chapitre relu et corrigé. 

Continue Reading

You'll Also Like

10.4K 376 10
Lucas : Salut ma belle ! Léo en souriant: Salut ma belle ? Lucas toujours en souriant : Salut ma belle... Léo surnommée El' et Squeezie appelé Lucas...
31.6K 1.4K 26
Et si Steve McGarrett avait une fille ? Et si celle-ci se présentait à l'improviste dans son bureau au 5-0... Quelle sera la réaction de Steve ? ...
143K 4.3K 106
Tome 1 et 2 _ La vie amoureuse de Lando Norris, 24 ans, est très bancale. Enchaîner les coups d'un soir sans s'attacher pour ne pas être brisé. Jul...
336K 14.4K 110
Elle cherchait un endroit en marge de cette soirée où elle ne voulait pas venir. Lui voulait juste souffler et se ressourcer au calme. Ils se retrouv...