Rudimental - Let me live
“ Je ne suis pas maîtresse de ma vie quand je l'ai entre mes mains ”
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La tête en face de la lumière du soleil, je profite de l'instant de calme que m'a laissée ma soeur pour réfléchir à ce que je vais foutre dans ce lycée. Avant j'étais une plutôt bonne élève, des bonnes notes, malgré quelques écarts par rapport à certains profs, tout ça je le faisais pour faire plaisir à mes parents, et rien d'autre. Très franchement, maintenant, je n'en ai plus envie. Travailler me paraît plus comme une tâche barbante qu'autre chose.
Je ne sais pas où à disparu Maya, mais en attendant, Dieu soit louer, personne ne vient me voir. Les élèves me regardent, certes avec curiosité, mais outre ça, aucune emmerdeur à l'horizon. Si quelqu'un venait à vouloir venir me parler, ma réaction ne serait pas forcément amicale, je n'ai tout simplement pas l'envie, ni le besoin de me faire des amis.
— On s'est déjà vu ? Me demande une voix de crécelle qui me fait mal aux tympans à peine exprimer.
J'ouvre un oeil, puis l'autre, assise sur la table du banc parfaitement positionné au soleil. Malheureusement, la lumière est de courte durée dû à la "pimbêche" d'apres Maya qui vient de se pointer devant celui-ci. J'en grogne de frustration, tout aller bien jusque là.
— Jamais, réponds-je d'une neutralité époustouflante.
Je voudrais bien l'envoyer chier, mais me mettre les filles de ce bahue à dos n'est pas mon objectif. J'ai juste envie de passer une année tranquille, sans problème.
— Ta tête me dit quelque-chose.
— C'est la soeur de Maya ! S'exclame une fille en accourant perché sur des échasses près d'elle.
Je regarde les deux, c'est drôle, on dirait Tic et Tac. Une est blonde aux yeux bleu, l'autre est brûne aux yeux verts. Ne parlons même pas de leur habit, ça m'en donne la nausée, trop court pour moi.
— C'est toi la fameuse Willow Davis ? Me questionne-t-elle en ricanant.
— Effectivement.
Je n'aime pas le ton qu'elle a employé avec moi, comme si elle s'apprêtait à lâcher une bombe dès mon arrivée.
— Tu pourras dire à Christian que je l'attends toujours, me dit-elle en souriant malicieusement.
Oh, Oh, Oh, je m'y attendais pas à celle-là. Elle croit vraiment que j'en ai quelque-chose à foutre ? La seule concerné c'est Maya.
— Va lui dire toi-même.
Sa main parfaitement manucuré balance ses cheveux en arrière.
— Impossible, ta soeur est dans mes pattes.
Ah, voilà la raison pour laquelle elle est venu, elle savait déjà que j'étais là soeur de Maya depuis le début, et elle croit que en deux minutes de conversation je vais lui servir de pigeon-voyageur pour un connard.
— En même temps, c'est son copain, lui précisé-je.
De vive-voix, elle se mets à exploser de rire. Un rire insupportable pour mes petites oreilles.
— Si elle savait tout ce qu'il faisait.
— Si elle savait, tu serais déjà morte et enterré, rétorqué-je en crachant une bouffé de venin dans ma voix.
Pour qui elle se prend ? Je savais très bien que Christian trompait Maya, mais c'est à elle de s'en rendre compte.
— Tant que j'y suis, tu n'as pas intérêt à toucher aux garçons de ce lycée.
— Même lui ? Lui demandé-je une mine boudeuse en lui montrant un garçon en pleine crise de puberté.
Ma remarque à l'air de la déstabiliser car elle reste plusieurs minutes bloquer sur le garçon en question. Ne me dites pas qu'elle juge le pour et le contre de sa réponse là ?
— Je te parle d'un garçon en particulier.
— Et qui est l'heureux élu ?
Ce n'est certainement pas Christian, vu la tête qu'elle tire quand les garçons sportifs passent près de nous.
— Pas touche à Taylor.
— Oh, lui, tu peux te le garder, sourié-je en descendant de la table prête à les quitter.
— Je les connais les filles comme toi, s'énerve-t-elle d'un seul coup en me lancant des éclairs quand je regarde Taylor un instant.
Mon regard n'était en aucun cas suggestif, il est tombé tout à fait par hasard sur lui. Beau mensonge, Skylar.
— Et moi, je connais les filles comme toi, balancé-je en leur tournant le dos.
J'entends bien la frustration et l'agacement franchir le seuil de ses lèvres quand je pars plus loin.
En plus, c'est la vérité, je connais vraiment les filles comme elles, les filles qui se prennent pour les reines d'un lycée, alors qu'elles ne sont rien, tout ce qu'elles ont, c'est du fric, et une arrogance sans nom.
— Willow, tu vas bien ? Intervient Sean qui me rejoins à petite foulé. Je ne te dis pas bonjour, je suis un peu collant.
Il a un débardeur blanc couvert de sueur qui dessine bien ses abdos en V, ses cheveux sont en bataille remontés par un bandeau sur sa tête, qui lui donne un petit air plutôt mignon. Toujours un sourire scotché sur la bouche quelque peu essoufflé, il attends ma réponse que je lui donne après mes minutes de réflexion.
— Oui, tout va très bien.
— Tu es sûre ? Je t'ai vu avec les double K.
Je soulève un sourcil, intrigué par ce surnom.
— Katia et Keila, des vrais pestes.
— Ah, elles, ne t'inquiètes pas, ce ne sont pas des filles comme elles qui vont me faire peur.
— Ça je n'en doute pas, elle te voulait quoi ? Me questionne-t-il curieux.
— Oh, deux fois rien, juste me dire que Taylor était à elles, je crois, ricané-je plutôt amusé en y repensant.
Sean se gratte la barbe naissante, lui aussi amusé de la situation. C'est vraiment stupide de venir me voir dès mon premier jour, pour me prévenir de ne pas toucher à un garçon que je connais même pas, et qui en plus, est encore plus débile qu'on ne le croit.
— Ça ne m'étonne même pas, elles sont complètement accros.
Son rire emplie le petit espace qui m'entoure, et rien que pour ça, je l'apprécie déjà. Ce gars est une bouffée d'air frais, rien qu'en le voyant, on sait qu'il mérite tout le bonheur du monde.
— Monsieur Wayland ? S'incruste un professeur dans notre conversation.
Il est petit, et chauve – très chauve. Son corps se dirige vers nous à petit pas rapide, un dossier à la main.
— Monsieur Louis ? S'exclame celui-ci encore souriant.
Même au professeur il sourit, c'est fou.
— Pourrais-tu donner ça à Taylor ?
Les dossiers dans la main gauche, il lui tend, il ne lui demande même pas vraiment son avis parce qu'il les lui fourre dans la main.
— Merci ! Rajoute monsieur Louis en se tournant pour repartir.
— Il vient de se passer quoi là ? Demandé-je à Sean étonné par l'intervention express de ce petit prof.
En me regardant, il rigole déjà pour la enième fois à peine sa phrase sortit de sa bouche.
— Il a peur de Taylor.
C'est quoi ce délire ? Genre, quelqu'un peut avoir peur de ce mec. C'est vrai, qu'il a une tête plutôt intimidante, mais pour le reste, je ne trouve pas.
— Quoi ?
— Taylor ce n'est pas un enfant de coeur, me déballe-t-il. Dès qu'il peut il envoie chier les profs, donc, les profs essayent d'avoir le moins affaire à lui.
Désormais, je vois qu'en plus d'être un débile qui se bois un peu trop, il n'est rien d'autre qu'un mec qui se prend pour la sixième merveille du monde.
— Mais ça reste quelqu'un de bien. Je vais devoir repartir, mais.. (Il hésite quelques instants avant de me dire ce qu'il a à me dire) Est-ce que tu pourrais lui donner ça pour moi ? Ça me rendrait vraiment service.
Il me poste les dossiers devant les yeux en me faisant une moue enfantine. Putain, je ne connais pas bien ce mec, mais je suis sûre que je vais devenir amie avec lui.
— Je--
— T'es un amour, à plus ! Et va en cour au lieu de rester dehors.
Putain, je réalise en attapant les dossiers dans les mains, les cours ! Merde, j'avais presque oublié, et je me rends aussi compte qu'enfaite depuis tout le temps où ma soeur a disparu elle est partit en cour, et m'a clairement oublié ! Mais quelle crétine.
Conclusion de ce début de journée : J'ai un dossier à rendre à une gosse pourrie gâtée – je ne sais pas pourquoi mais c'est la première vision que j'ai de lui, et EN PLUS je dois justifier une première heure d'absence, parfait.
Pour un début, ça ne peut pas être meilleur.