Ruelle ft Fleurie - Carry you
“ Tu n'es pas seule.
Je suis la depuis le début, te chantant une chanson ”
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— Ça va aller, me murmure doucement ma soeur à l'oreille.
Elle me donne une petite caresse sur l'épaule, je sais que même si elle n'est pas autant affectée que moi cela lui pèse quand même, elle aurait voulu au moins les voir une fois autrement que sur de simple photo.
Je me retourne et la prends dans mes bras, rien de mieux qu'un bon câlin pour se sentir un peu mieux.
— Les filles si vous voulez on peut repartir, nous annonce grand-mère.
On ne reste jamais très longtemps au cimetière, on préfère venir peu de temps mais le principal c'est que nous venions quand même.
— Ça fait déjà cinq mois, révélé-je tristement.
Cinq mois que mes parents sont partis, cinq mois sans eux, et cinq mois ou je me vide et me détruis intérieurement peu à peu.
Pourquoi Slone m'a-t-il presque tout pris ? Pourquoi le destin ne cesse de s'acharner sur moi ?
D'accord je n'ai pas toujours été un ange mais ma famille ne méritait pas sa pas une mort pareille.
J'essuie l'unique larme qui a coulé doucement sur ma joue, et retourne à la voiture suivie de ma grand-mère et de ma soeur.
C'est la dernière larme que tu obtiendras de moi, Slone.
Je te le promet.
***
La maison est calme, personne ne parle depuis que nous sommes rentrées, seul le boucan que fait ma grand-mère pour préparer le repas se fait entendre dans la maison.
— À table ! Crie ma grand-mère.
Je pars m'installer à table, rejointe quelques minutes après par ma soeur, endormie.
— Bon Willow, tu es prête à reprendre ton année dans un nouveau lycée ? Me questionne gentiment ma grand-mère en nous servant le repas.
— Oui, je pense que ça va aller, prononcé-je avec un infime sourire.
— Tant mieux, si tu te sens prête c'est tous ce qui compte ma puce, et puis ta soeur sera là pour te présenter ses amies et t'aider quand tu en auras besoin ! Hein Maya ? Déclame-t-elle en regardant ma soeur.
Maya est totalement à l'Ouest, rien qu'en voyant son visage, on croirait qu'elle a fait la guerre à son oreiller, elle a des multiples marques rouges recouvrant tout son visage.
— Aucun problème Germaine, répond-t-elle nonchalamment.
Germaine ? Je confirme elle est totalement crevée.
Ma grand-mère réplique une grimace et je ris, elle trouve que son prénom la rend trop vieille, même si elle sait qu'elle n'a plus vingt ans.
— Maya combien de fois je vais devoir te dire de ne pas m'appeler Germaine ? S'exprime ma grand-mère exaspérée.
— Humpff... Marmonne Maya la bouche pleine.
— J'ai oubliée de te dire Willow, tu commences les cours à partir de demain, je suis désolée de te le dire seulement maintenant mais je viens seulement d'être prévenu, me prévint ma grand-mère.
— Oh, il n'y a pas de problème Granny, je ne vais pas faire toute une histoire juste pour ça, lui sourié-je.
Granny est le surnom que je donne quelquefois à ma grand-mère pour la rassurer.
— J'aimerais que Maya soit aussi compréhensive que toi, je lui aurait dit la même chose elle m'en aurait fait tout un plat, sur le fait qu'elle n'aurait pas le temps de choisir ses vêtements ni son sac et tout le reste, s'exaspère ma grand-mère.
Ma soeur est tellement accro à la mode que tous les ans pour sa rentrée elle est obligée d'avoir toute une nouvelle collection de vêtement, je dis bien TOUTE.
Moi pour ma part un pull avec un pantalon et une paire de basquette me convient totalement.
— Maya restera toujours Maya, grand-mère.
-— Oh que oui, rigole-t-elle.
Maya, elle n'a rien dit. Je suis sur qu'elle n'a même pas écoutée la conversation. Sacrée Maya !
— Je vais repartir coucher moi, nous signale Maya avec un air fatigué posant son asiette dans l'evié.
Après cette annonce Maya repart dans sa chambre et j'aide ma grand-mère à débarrasser.
Remontant dans ma chambre, je m'arrête quelques minutes devant la chambre de ma soeur, qui à mon grand étonnement n'est pas couchée car j'entends quelques mots échangés à sa porte, sûrement par téléphone.
Elle n'a pas dit qu'elle était fatiguée et qu'elle partait se coucher ?
Je m'approche de la porte et colle mon oreille contre celle-ci, je sais ce n'est pas bien d'écouter aux portes, mais les choses pas bien, ça me connaît.
— Oui, oui elle est la.. , —..., — Oui elle va bien., —..., — Arrête de t'inquiéter..., —..., — DAB9UIP, —...
Quoi DAB9UIP ? À qui parle-t-elle ? et qui est la personne dont-elle parle ?
À ce moment la porte de la chambre s'ouvre à la volée.
— Ah Maya !
— Tu veux quelque chose ? Me demande-t-elle
Eh merde, trouve une excuse, trouve une fucking excuse, vite.
— Hm, j'avais besoin... Des cours, oui des cours, des cours, m'exclamé-je.
— Ça fait trois fois que tu le répètes dans la même phrase tu va bien ?
Nan je ne vais pas bien, nan mais c'était quoi de cette excuse bidon ?
Des cours, moi avoir besoin de rattraper des cours. Je déteste le lycée, pourquoi j'ai demandée ça..
Idiote.
— Oui ça va mais c'est juste que les cours et tout, tu vois ça me manque il faut.. que je me remette dans le bain.
Tu t'enfonces.
— Oh, bien si ce n'est que pour ça, mes cahiers sont sur mon bureau sers-toi, me dit ma soeur en me désignant son joli bureau.
Je me dirige rapidement vers celui-ci et me frappe mentalement quand je vois tous les cahiers ainsi que leurs épaisseurs.
— Ils font quoi, vingt centimètres de large tes cahiers ? Grommelé-je.
— Non c'est juste qu'on a beaucoup de cours, et puis ça ne devrait pas te déranger vu que tu as l'air de bien aimée les cours, pouffe-t-elle.
Voilà maintenant, on dirait qu'elle se fout de moi.
— Nan mais y'a aucun problème, hein c'est parfait.
Même trop parfait, je ne peux pas recopier tout ça, je n'ai même pas encore regarder l'intérieur des livres que j'agonise déjà lentement.
— Ouais, parfait. Si tu veux--
Je la coupe dans son élan :
— Nan, nan ne dis rien je vais me débrouiller.
— Ok, ok.
Bon, aller motivation viens à moi, je commence à charger mes bras des cahiers, qui je suis sûre et certaine pèsent plus de trois kilos chacun.
Quel bonheur.
Je balance tous sur mon lit après avoir passé le parcours du combattant depuis la chambre de ma soeur, qui, elle, est restée à me regarder tranquillement sans rien faire. Super la famille moi je vous le dis.
J'ouvre les cahiers et par une motivation plus que soudaine commence à copier.
Une heure, puis deux heures passent et je n'en suis à peine qu'à la moitié, mes doigts commencent à me faire mal.
Ma soeur rentre soudainement dans ma chambre et me dit :
— Alors ça bosse dûr ici, à ce que je vois.
— Humm..
— Tu sais que ce que tu es entrain de faire ne sert à rien ?
— Pourquoi ? La questionné-je.
— J'allais te dire tout à l'heure avant que tu ne me coupe que nous avons une imprimante.
— Une imprimante ?
— Oui une imprimante, tu sais cet appareil qui te permet avec du papier de--
— Je sais très bien ce qu'est une imprimante, je ne suis pas si idiote que sa quand même, la coupé-je.
Oh que si tu l'es.
— Et tu ne me le dis que maintenant ? Repris-je désespérée.
— Je te l'ai dit tu m'as coupée quand j'allais te le dire, certifie-t-elle en essayant de se justifier.
— Alors pourquoi ne me l'as-tu pas dit pendant que je galérais depuis presque deux heures à recopier ces foutus cahiers ?
— J'avais envie de te voir galérer un peu, m'avoue-t-elle.
Je réponds en grognant et prends les cahiers pour ensuite les balancer sur mon bureau, je n'ai vraiment plus de motivation. Déjà qu'il est tard et que ma soeur vient de totalement m'épuiser.
— Tu ne vas pas les photocopier ? Me demande-t-elle
— Pas aujourd'hui, il se fait tard, réponds-je simplement.
J'ai totalement abandonnée, j'ai toujours détestée l'école, même si j'ai souvent eu des bonnes notes c'était juste pour faire plaisir à mes parents et qu'ils soient fiers de moi.
— Les filles, c'est l'heure pour vous d'aller coucher, intervient ma grand-mère en criant d'en bas.
Oui, ma grand-mère se fiche bien de notre âge, elle aime tout contrôler tout en restant gentille mais sérieuse à la fois, c'est une de ses principales qualités. C'est un peu chiant parfois de devoir l'écouter tout le temps à notre âge, mais on s'y fait.
— D'accord !
Ma soeur me fait un rapide signe de main et part discrètement dans sa chambre.
J'enfile rapidement un pyjama et m'allonge dans mon lit.
Avec tout ça je n'ai pas eu le temps de repenser à la discussion que j'ai entendue entre ma soeur et cet inconnu, ses paroles étaient vraiment étranges.
"DAB9AUIP"
Ça ressemble à un code.
Je balaye les quelques questions qui trainent dans mon esprit et ferme les yeux espérant comme tous les soirs, ne pas faire un de mes cauchemars.