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-Deux fois que tu te pointes ici en un mois de temps, Jeon. Je vais finir par croire que tu es fan de moi.
Les voilà face à Bangchan, qui, fier comme un coq, les regardait de son air à la fois taquin et condescendant. Le roux était assis, comme à sa vieille habitude, face aux combats de lutte se déroulant à ciel ouvert. À ses côtés, Jeongguk reconnut Niki, le jeune qu'il avait battu à plate couture, la dernière fois. Ce petit blond semblait être le petit poulain du chef, visiblement.
Le Jeon ne répondit donc pas, simplement habitué par ses piques. Taehyung, lui, put enfin détailler cet homme dont il n'avait fait qu'entendre le prénom ces dernières semaines.
Des yeux d'un bleu plus clair encore qu'un ciel dégagé, des cheveux roux, une carrure imposante, une mâchoire anguleuse. Bangchan était très attrayant, ça, il n'y avait pas de doutes. Et son nez atypique lui rajoutait un charme indéniable. En fait, il avait même une attitude qui faisait croire qu'il ne pouvait pas de faire de mal à une mouche, quand bien même il transpirait la confiance en soi. Son côté un peu taquin sur les bords donnait à Taehyung l'impression qu'il était embêtant au point d'en devenir attachant. Et le plus marrant dans tout ça, était qu'il avait la même façon de parler que Denzel. Pourtant, ce n'était pas qu'il faisait moins peur, non.
C'était que lui, paraissait beaucoup plus authentique ainsi.
-Ne te fie pas aux apparences.
Jeongguk murmura dans l'oreille de l'argenté comme s'il avait encore lu dans ses pensées.
Mais malgré son avertissement, Taehyung était persuadé que cet homme n'avait pas mauvais fond. Peut-être qu'avec ces pensées, le grisé apparaissait comme cruellement naïf, mais c'était ainsi.
Bangchan n'était pas méchant, il le savait.
-Tu dis quoi Jeonggukie~ souriait le balafré, son sourire mesquin s'étendant jusqu'à ses oreilles. J'aime pas les messes basses, partage l'anecdote.
Le chef du peuple des montagnes lui envoya un regard noir.
La foule, autour d'eux, était moins bruyante depuis leur arrivée. Les chuchotements fusaient, eux qui observaient les deux beaux jeunes étrangers. Taehyung sentait même leurs regards le long de son échine dorsale. Mais il n'était pas intimidé, loin de là.
Il lui en fallait plus, désormais.
-Je ne suis pas là pour plaisanter, Bangchan.
-T'es jamais là pour plaisanter, Jeongguk. Il roula ses yeux au ciel, fier de récolter les rires des membres de son peuple. Et c'est qui, ce joli petit agneau ?
Taehyung se tendit, alors que le Jeon serrait son poing à s'en faire blanchir les phalanges.
-Bonjour, je suis Tae-
-T'incline pas, je sais qui tu es. Taehyung se releva aussitôt, perdu. Je voulais juste taquiner un peu ton mec, mais c'est une vraie porte de prison. lança Bangchan à l'argenté, observant avec satisfaction la mine renfermée de Jeongguk.
-Je t'ai déjà averti, si tu lui adresses la parole encore une fois-
-Tu me fais la peau, c'est ça ? J'en tremble. se moquait-il.
Couper la parole, c'était apparemment son fort. Plus qu'une passion. Ce qui avait le don d'énerver encore plus Jeongguk qu'il ne l'était déjà.
-Maintenant tu la fermes et tu m'écoutes, Bangchan. J'ai dis que je n'étais pas venu pour plaisanter, alors ton sourire, crois-moi, tu peux le ravaler. crachait Jeongguk entre ses dents serrées, sous les yeux inquiets de Taehyung.
C'était bien la première fois que Bangchan se faisait parler de la sorte par Jeon. Par un Jeon. Alors le roux reprit son sérieux, ouvrant grand ses oreilles. Une colère si évidente de sa part ne pouvait annoncer que de mauvaises nouvelles.
-Sais-tu au moins pourquoi je suis revenu ? reprit le chef des Montagnes.
-Ben... non ?
-Bordel, Chan. Ce surnom de l'époque était sorti par automatisme, et cela surprit quelque peu le prénommé. Tu sais toujours tout sur tout, et là, tu oses me dire que tu n'en sais rien ?! Ses yeux envoyaient des éclairs. Réfléchis deux secondes, putain de merde.
Jeongguk était sur les nerfs. Mais ce n'était pas forcément Bangchan qui le mettait en colère, ni son incompréhension face à la situation. Non, le noiraud était simplement à bout. C'était comme si son conscient comprenait enfin les enjeux, et le fait que oui, Denzel n'était pas mort. Et que dans maintenant un peu moins de deux mois, il allait devoir se battre, et peut-être se préparer à perdre des proches.
Le balafré, lui, haussa ses sourcils, étonné de son inhabituelle vulgarité. Il ne comprenait rien à son charabia. La dernière fois que le Jeon était venu le voir, c'était encore pour l'accuser d'un meurtre qu'il n'avait pas commis. Et aujourd'hui, il revenait s'énerver contre lui pour une raison qui lui échappait.
Et cette raison avait l'air grave.
-C'est pas en me balançant ta haine à la gueule que ça va m'éclairer, Jeon.
-Bordel de merde mais réfléchis !
-Hum- Bangchan, je... Taehyung s'était avancé, prenant la place du noiraud, actuellement incapable d'aligner des mots sans perdre les pédales. Je peux te parler ?
Le roux porta alors son attention sur le bel argenté, un sourcil relevé.
-Ben, oui, vas-y. Ton p'tit copain pète les plombs, là.
-Est-ce qu'on pourrait aller dans un endroit un peu moins... bondé ? demanda-t-il également, pas certain qu'il accepte.
Et malgré l'indifférence dont il voulait faire preuve, un soupçon d'inquiétude se lisait dans ses yeux plus clairs encore qu'une mer turquoise.
Alors Bangchan se leva, ordonna d'un coup de main à des hommes de l'accompagner, et ouvra la marche sans un regard en arrière. L'ancien détenu le suivit alors de près, et cette fois-ci, c'était lui qui tirait Jeongguk, plus légèrement cependant. C'était comme si au moindre mouvement trop brusque, le noiraud exploserait définitivement. Ses longs doigts glissèrent alors le long de son bras nu, le cajolant doucement, alors que le chef de ces lieux leur ouvrait la porte d'un bâtiment délabré.
-Je t'écoute. fit Bangchan après qu'un de ses hommes ait fermé derrière eux.
Taehyung lâcha doucement son partenaire, qui souffla l'air de ses poumons, reprenant contenance.
-Quelques jours après notre arrivée sur Terre, un des miens a été tué, par un indigène. Il était accompagné d'une menace envers Jeongguk. C'est pour ça qu'il t'a soupçonné en premier.
Dans ses yeux clairs se reflétait la lune, et Taehyung avait l'impression d'être sondé, jusqu'à son âme. Ses pupilles bleues étaient assez perturbantes. Le pire, c'était qu'il n'avait aucune réaction apparente.
-C'était ça, le mec décapité ?
-Oui. Il s'appelait Bambam, c'était le pilote de notre navette. acquiesça-t-il calmement, tandis que Jeongguk se détendait aussi, rassuré de voir que son protégé était à l'aise à l'idée de converser avec le roux. Mais il a vite compris que ce n'était pas toi, le coupable.
Un ange passa.
Bangchan regarda ses hommes, à tour de rôle, avant de croiser ses bras sur sa poitrine.
Tiens, il se renferme. pensa Jeongguk, plissant ses yeux.
-Et donc ?
-Ce n'était pas non plus le peuple des Arbres. Ni Yoongi. Ni l'un des nôtres. intervint enfin le Jeon, calmé.
-Alors quoi ? Je ne sais pas non plus qui est le coupable, vous me faites chier, putain.
Bangchan s'impatientait. Non, plutôt, il s'énervait. Peut-être parce qu'il ne voulait pas voir la vérité en face. Jeongguk était sûr, qu'actuellement, le balafré commençait à comprendre, tout doucement, où il voulait en venir.
Après tout, le roux était loin d'être bête. Il ne lui en fallait pas beaucoup pour faire le lien.
-Si je viens ici, c'est pour demander ton aide, certes en mettant de côté ma dignité.
-Ah bah là, elle en prend un sacré coup, ta dignité. se moqua-t-il sans vraiment rire.
Comme si, il savait désormais que plaisanter n'avait plus vraiment sa place.
-Cette personne qui a tué Bambam, a également profité de mon absence pour s'en prendre à mon village et à mes frères. Des vies ont été prises. continuait-il, et voir la mine de Bangchan se décomposer au fil des secondes lui redonnait sa confiance et son calme propre. Namjoon n'en est d'ailleurs pas passé loin.
-J'crois que t'as pas trop bien compris. Peu importe qui est cette personne, mon aide, tu sais où tu peux te la mettre.
Mais même si Bangchan se renfrognait, Jeongguk sut apercevoir l'étincelle de curiosité au fond de ses prunelles. C'était certain que le balafré voulait entendre la suite, voulant à la fois confirmer ses doutes et se rassurer.
-Ah oui ? Alors tu ne fais pas le lien ? Cette fois-ci, ce fut au tour de Jeongguk de sourire victorieusement. Parce que Bangchan, lui, perdait lentement son air mesquin et sûr de lui. Cette personne voue une obsession envers moi, et s'attaque à tout ceux qui m'approchent.
-Et quoi ?! Des milliards de personnes veulent te voir mort, Jeon ! Tu veux que je fasse quoi, que je vienne te sauver des griffes du grand méchant loup ?! T'as perdu la tête, mon frère.
Et peut-être que l'agitation soudaine du roux prouvait qu'il reliait enfin tous les points.
-Ça ne te rappelle pas quelque chose ?
Un rire sans joie traversa ce dernier.
-Si tu crois que je vais gober tout ce que tu baves...
-Je ne voulais pas non plus y croire, Chan'. Mais nous l'avons tous -tous- vu de nos propres yeux. M'enfin, tu devrais être tellement content de le savoir vivant-
-Ferme ta gueule, Jeon.
À aucun moment le nom de cette personne n'avait été prononcé, pourtant...
Un énième sourire en coin, mais cette fois-ci, c'était le chef des Montagnes qui le portait.
-Et le pire, c'est qu'il semble être tellement obsédé par moi qu'il en oublie ce qui devrait être ses priorités. Jeongguk appuyait là où ça faisait mal, regardant de haut en bas son vis-à-vis avec son sourire en coin. Ou alors peut-être que tu n'a jamais été sa priorité, qui sait.
-FERME TA PUTAIN DE GUEULE !
Bangchan s'était levé sous la colère et la confusion l'habitant.
Dans ses yeux clairs, on pouvait y voir une flamme qui s'y raviva. Une flamme qui représentait tout ce qui était resté enterré au fond de lui, toutes les émotions qu'il avait emmagasiné au fil du temps.
Et l'une d'entre elles faisait plus surface que les autres : ce n'était pas la joie, ni même l'amour, mais bien une colère noire, une haine profonde envers Denzel.
Parce que si Jeongguk ne mentait pas -et Jeongguk ne mentait jamais- cela voudrait dire que l'homme à l'époque élu de son coeur n'avait pas cherché à reprendre contact avec lui. Denzel était vivant et depuis tout ce temps, il n'avait pas trouvé un seul moyen d'en faire part à son ami. Son bien-aimé. Bangchan réalisait alors que lui, ne comptait visiblement pas assez pour Denzel. Parce qu'il savait que si ça avait été le cas, alors ce dernier aurait parcouru monts et rivières pour le retrouver.
Cette pensée lui laissa un goût particulièrement amer au fond de la gorge.
-Nous sommes sérieux. Denzel est en vie, et sa seule préoccupation est de voir sombrer Jeongguk.
La voix rauque de Taehyung prononça dans l'air frais de la nuit, provoquant des frissons le long de l'échine du roux. Comme si mettre les bon mots sur la situation la rendait encore plus réelle.
Alors c'était ça, Denzel avait fait semblant de l'aimer, à l'époque ? Tout ça pour que quelqu'un se range de son horrible côté ?
-Il n'en a rien à faire de toi, Bangchan. ajouta Jeongguk, voulant attiser sa haine.
Bangchan n'était pas méchant, juste quelque peu vengeur. Il avait fait la promesse à Jeongguk de lui faire payer le meurtre de son bien-aimé, mais maintenant, tout avait prit une autre tournure. Parce que son bien-aimé n'était pas mort.
Jeongguk n'avait donc rien à payer, si ?
Et bordel de merde, pourquoi se sentait-il plus en colère contre Denzel que contre le Jeon, à l'heure actuelle ? Pourquoi son ventre se nouait ? Pourquoi ses poings se serraient ?
-Il prépare une guerre contre nous. S'il-te-plait Bangchan, je sais, tu ne me connais pas, mais... Je t'en prie, viens en aide au peuple des Montagnes. implorait presque l'argenté.
Mais le balafré ne le regardait même pas. Ses magnifiques prunelles turquoises étaient posées ailleurs, dans le vide. Et bien que cette dernière était infiniment claires, c'était comme si, actuellement, elles s'assombrissaient d'une teinte inquiétante.
Si en plus Taehyung, était aussi en danger, alors Bangchan était deux fois plus en colère. Le Jeon ne méritait pas de le perdre. Il ne méritait pas de vivre ce que le balafré lui-même avait cru vivre. Ce n'était pas dans ses principes. Et ce serait être stupide que de relancer une énième boucle sans fin.
Une chose était sûre...
-Je suppose que tu as beaucoup de choses à lui dire. Tu ne peux pas laisser cette occasion te filer entre les doigts. Jeongguk.
Personne ne trompait Bangchan.
-Je viens. Ses yeux se plantèrent dans ceux de ses interlocuteurs. Et c'est moi, qui le tuera.
Personne.
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hop lé deux chap pour le prix d'un elle est pas belle la vie (dis la meuf qui update tous les trois mois)