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-Taehyung ?
Présentement dans l'écurie du village des Montagnes, l'argenté caressait distraitement du bout des doigts la crinière d'un cheval. À l'entente de son nom, il ne se retourna même pas, continuant d'observer la robe crème de l'animal.
L'appel s'était fini il y a quelques heures déjà. À peine avait-il pris fin, que Taehyung s'était empressé de s'éloigner des caméras et de la navette, retournant à la hâte au village.
Seokjin s'avança alors, examinant l'air morose du jeune homme.
Tout le monde avait remarqué le départ précipité du grisé. Comme s'il étouffait, dans la navette. Mais personne n'avait osé le rattraper, les récentes nouvelles toutes plus étonnantes les unes que les autres.
Personne sauf le docteur Kim Seokjin, avant tout mentor de ses patients.
-Je me sens trahi, hyung. finit par dire Taehyung, sans pour autant se retourner.
Le châtain s'adossa alors au mur en bois, croisant ses bras sur sa poitrine, et son silence incitait le grisé à continuer.
300 membres du peuple du Ciel débarqueraient, ici, sur Terre, dans moins de 48 heures.
Parmi eux, Park Roseanne, qui avait délibérément caché à Taehyung qu'elle savait qu'il n'était pas coupable du meurtre de son père. Venait aussi Park Jimin, le vrai coupable. Et enfin, Hobi, son ancien ami d'enfance, qu'il avait pris pour mort. Taehyung devrait être content, d'enfin pouvoir être reconnu comme non-coupable.
Mais il ne l'était définitivement pas.
Depuis tout ce temps, on lui avait menti. Des gens savaient. Alors qu'il souffrait seul -quelque part entre deux pans de murs métalliques, des tuyaux d'aération et les présences étouffantes d'autres jeunes de son âge- d'autres étaient au courant, mais n'avaient vraisemblablement rien fait pour le sortir de là. Ces mêmes gens n'avaient rien dis une fois qu'il s'était sorti lui-même de ce calvaire. Ils l'avaient laissé dans son coin, croupir sous des insultes et des injures qu'il ne méritait pas.
Une guerre approchait, le peuple des Montagnes avait grandement besoin de renfort, mais quand bien même Taehyung essayait d'y placer toute la volonté du monde, il ne voulait pas les voir.
Il ne voulait plus voir ses semblables.
-J'ai souffert la mort de mon ami. Beaucoup. Et aujourd'hui, finalement, j'apprends qu'il est en vie. continuait-il. J'ai aussi beaucoup souffert de la haine de mon propre peuple, qui me pensait meurtrier. J'ai souffert, et aujourd'hui j'apprends que des gens pouvaient me tendre la main, parce qu'ils savaient la vérité, eux. Mais ils ne l'ont pas fait. se retourna-t-il, observant les traits symétriques du visage de son auditeur, qui l'écoutait silencieusement. J'ai l'impression d'être constamment dans l'ignorance, et j-je déteste ça.
Toute la tension accumulée tomba d'un coup, et Taehyung baissa la tête, des larmes le quittant.
Il ne savait pas pourquoi il se sentait si mal. Après tout, celui qui avait le plus compté pour lui était en vie, et c'était une bonne nouvelle, n'est-ce pas ? De plus, son peuple venait porter secours à celui de son bien-aimé, alors pourquoi n'en avait-il pas envie ?
-Tu as le droit de ressentir tout ça, Taehyung. finit par intervenir Jin, après un long silence. Ces personnes ne t'ont pas aidé quand tu en avais besoin, c'est un fait. Les larmes coulèrent plus fort sur le visage du jeune homme. Mais peut-être que Jimin et Roseanne avaient aussi de bonnes raisons de ne pas intervenir. tempéra le docteur.
-J'aimerais savoir lesquelles. pouffa Taehyung avec ironie, essuyant ses joues.
-J'apprends tout ça en même temps que toi, pour être honnête, alors je comprends ton désarroi. Mais vois le positif : si ce Park Jimin s'était dénoncé plus tôt, tu n'aurais pas eu la chance de venir ici, sur Terre. Et tu n'aurais pas rencontré Jeongguk.
Le visage du grisé se détendit imperceptiblement. Sur ce coup, Seokjin avait vu juste.
-Ça n'aurait pas été une chance si la planète avait été inhabitable.
-Et pourtant elle l'est. Comme quoi, on dit que le hasard fait bien les choses. conclut le châtain, remontant sa paire de lunette devant un regard satisfait.
Oui, peut-être que c'était un mal pour un bien, finalement.
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Le soleil se couchait déjà, à l'horizon. Et deux chevaux filaient à toute allure, entre les bambous et marécages, plus au Nord, loin derrière les montagnes.
Chaeyoung et Namjoon avaient passé la journée au galop, accourant vers leur dernière destination : le temple où vivait Yoongi. Après avoir misérablement constaté que le village du peuple des Arbres partait littéralement en fumée, emportant dans ses débris les quelques survivants, les deux indigènes espéraient que Denzel n'avait pas touché à leur grand ami de confiance, Min Yoongi. Bien qu'il vivait dans un endroit reculé et dissimulé des grandes routes de passage, Denzel était intelligent. S'il savait que Jeongguk parlait encore à cet homme, alors il était possible qu'il ait tout fait pour le retrouver, et lui faire la peau. D'autant plus que Yoongi était un homme intelligent, plein de connaissance et d'expérience, soit un atout de taille dans un combat.
C'était pourquoi on ne pouvait seulement lire que l'inquiétude sur le visage de la Gardienne et de Namjoon.
Rapidement, les tuiles en argile grises que formaient les toits de la demeure où vivait Yoongi se dessinaient au travers des multiples troncs de bambou. Les chevaux arrivèrent tellement vite, que Namjoon eut du mal à stopper le sien. Chaeyoung, elle, accourait déjà vers une des entrées de la maison traditionnelle, ayant précipitamment délaissé sa monture sur le côté.
-Yoongi-ah !
On entendit quelques secondes ses pas précipités sur le sol en bois de la maison, avant qu'elle n'en ressorte bredouille, sans le supposé Yoongi à ses côtés. La crainte lisible sur les traits des deux protagonistes s'accentua alors davantage, tandis qu'ils fouillaient la zone des yeux, espérant y apercevoir un petit homme orné de son habituel chapeau conique.
-J'avais ciré le sol.
La Gardienne sursauta, Yoongi apparaissant comme un fantôme dans l'encadrement d'une des portes en bois coulissantes, des sacs en main. Celui-ci observait avec dédain les pieds chaussés de Chaeyoung, qui ne s'était pas déchaussé comme le voulait la tradition, avant de rentrer dans sa demeure.
-Heureuse de te revoir aussi. maugréa-t-elle, se rendant compte qu'elle s'était visiblement inquiétée pour rien.
-Hyung. Le peuple des Arbres-
-Je sais. le coupa-t-il, marchant vers un cheval attaché plus loin, que les deux nouveaux arrivants n'avaient pas vu. Je pensais que Denzel attaquerait plus tard, mais il a prit de l'avance.
Ce qui était déroutant, avec Yoongi, c'est qu'il savait toujours tout sur tout. Un peu à la même manière que Bangchan, finalement. C'était d'ailleurs l'une des qualités qui les avait fait devenir Eléments, à l'époque, tout comme pour Jeongguk et Namjoon.
-Comment tu es au courant ?
-Je suis parti faire une ronde, hier, dans la nuit. Des hommes armés sont passés à deux pas, ils faisaient beaucoup de bruit. J'ai vu les flammes au loin, j'ai compris qu'ils avaient incendié leur village.
Ce qui était aussi très pratique avec Min, était sa manière d'abréger ses paroles, pour toujours en venir au concret. Il n'aimait pas parler pour ne rien dire, et utiliser ses précieuses cordes vocales à outrance.
-Une chance qu'ils n'aient pas trouvé ta maison. souffla Namjoon.
-Denzel semble m'avoir oublié. disait Yoongi dans une courte plainte en hissant ses lourds sacs en jute sur sa monture.
-Qu'est-ce qui te fais dire ça ?
-Ils parlaient d'aller chercher plus au Nord, du côté de la Forêt Bleue. Denzel a mentionné bon nombre de gens, susceptibles ou non de l'aider, et jamais je n'ai entendu mon prénom, ni celui de Bangchan, d'ailleurs.
Un court silence suivit, les trois réfléchissant à vive allure. Parce que si Denzel avait oublié deux des principaux guerriers de leur ancienne tribu, alors c'était un très bon point pour le peuple des Montagnes. Cela voulait dire qu'ils avaient au moins l'avantage là-dessus.
-Ça me paraît impossible qu'il vous ait oublié. Namjoon contredit, ses yeux voguant sur la figure de son camarade qui chargeait son cheval. Je veux dire, il a prit soin de m'attaquer en premier, pour ensuite mieux s'en prendre à Jeongguk. Au contraire, il semble très bien savoir dans quoi il s'embarque.
-Peut-être a-t-il justement prévu autre chose pour toi et Bangchan, fou comme il est. compléta la seule femme de la bande.
Le solitaire terminait de serrer des sangles autour des flanc de l'animal. Yoongi savait, que le peuple des Montagnes venait quémander son aide. Il l'avait prédit au moment même où ce groupe d'hommes était passé près de lui, la veille, alors c'était pourquoi ses bagages étaient déjà faites.
Jeongguk et Yoongi se vouaient une sorte de solidarité mutuelle. Ils étaient comme des frères. Mais si Yoongi ne vivait pas à la tribu des Montagnes, c'était bien pour une raison. Ce jour où le Jeon avait attenté à la vie de Denzel, puis s'était enfui loin, lui et sa sœur, Namjoon les suivant, -ce jour- avait marqué la fin d'une ère et le début d'une autre. Et pas seulement dans la vie de Jeongguk. Après cette date fatidique, leur ancienne tribu s'était éclatée. Il y avait ceux qui soutenaient l'acte du Jeon, ayant vu les terribles attaques que Denzel avait commis envers les Jeon. Il y avait ceux qui, de l'autre côté, soutenaient la 'victime' et ne toléraient en aucun cas un tel meurtre au sein de leur tribu.
Il y avait aussi ceux qui n'avaient pas de réelle opinion. Yoongi faisait parti de ces gens.
Non pas qu'il ne voulait pas apporter son soutien à son ami. Il avait vu de ses propres yeux les horreurs que Denzel commettait envers le Jeon, et ses conséquences. Il avait d'ailleurs aidé Jeongguk et Soyeon quand ils étaient au plus bas. Mais Yoongi n'avait déjà plus personne, lui, à l'époque. Il gardait des traumatismes enfouis à tout jamais en lui, alors, voir Denzel répercuter ce qu'il avait probablement vécu sur l'un de ses amis lui faisait beaucoup, beaucoup de mal. Déjà de nature très solitaire, il avait donc décidé de ne plus être mêlé à ce genre d'affaire en s'éloignant et de sa tribu, et du Jeon, pour son bien personnel, sans pour autant couper contact.
Ils s'étaient promis une aide mutuelle éternelle, et c'était le maximum que Yoongi se sentait de promettre, à l'époque. Jeongguk l'avait parfaitement compris, et accepté.
Mais aujourd'hui, Min Yoongi était visiblement prêt à en découdre.
-Justement. Il est fou. continuait Yoongi. Et fou de Jeon. Le visage des deux interlocuteurs se décomposèrent presque à cette vérité étonnante. Namjoon, tu sais tout autant que moi qu'il n'a jamais autant porté d'attention qu'à Jeongguk. S'il t'a attaqué en premier, c'est parce qu'il te sait proche de lui. Mais Bangchan et moi, nous n'avons presque pas d'interactions avec lui.
-Tu... Tu penses que-... Qu'il l'aime ?
-Il n'y a rien d'autre qui pourrait expliquer sa haine envers lui.
Parce que quelqu'un qui haït au plus au point est, soit quelqu'un qui aime, soit quelqu'un qui a aimé.
Pas le genre d'amour frivole et vagabond qui s'appose doucement comme un fin voile sur le coeur pour s'envoler au prochain coup de vent. Non, plutôt le genre d'amour puissant, tenace. Qui te prend aux tripes, qui te métamorphose, qui t'apprend, qui te faire perdre et gagner. Qui laisse des traces, des marques, des séquelles, des cicatrices invisibles. Sur le coeur, sur le corps, dans la tête. Le genre d'amour qui ne s'oublie pas, qui ne part jamais vraiment, quand bien même on a trouvé mieux.
Parce que les choses les plus mémorables ne sont pas nécessairement les meilleures.
-Cela voudrait dire qu'il prétextait aimer Bangchan, alors. dit Namjoon, replaçant son bras encore plâtré sur la crinière de son cheval.
Le balafré ne répondit rien, puisqu'il n'avait rien à ajouter : l'amour entre Denzel et Bangchan n'était qu'à sens unique, tout comme celui entre Denzel et Jeongguk, visiblement.
-Et pourquoi aurait-il pris de l'avance, selon toi ? reprit la jeune femme, tandis que Yoongi marchait vers sa bâtisse, fermant les portes coulissantes.
-Parce qu'il manque cruellement de guerriers, Chaeyoung. dit-il, un fin sourire satisfait étirant ses lèvres. Il ôta son chapeau chinois et recoiffa ses mèches noires de jais, avant de le remettre. Est-il passé par chez vous ?
-Il a profité de l'absence du chef pour nous menacer, il y a trois jours. continuait-elle.
-Où était Jeon ? Ses yeux rencontrèrent les expressions neutres de ses camarades des Montagnes. Parti voir Bangchan, évidemment. se répondit-il à lui-même. Comme s'il n'avait pas eu assez de mon conseil.
-Comprends-le, hyung. Il le croyait mort. On le croyait tous mort. murmura Namjoon, et une bourrasque de vent fit virevolter ses cheveux.
-Ne pas avoir retrouvé son corps était déjà une preuve.
En effet, lorsque Jeongguk avait jeté Denzel du haut de la falaise, ce jour-là, il était parti sans un regard en arrière, la rage l'animant. Soyeon, qui était présente aussi, n'avait pas eu le courage de pencher sa tête au bord du gouffre pour y apercevoir un corps écrasé, en bas. Alors, quand leur tribu apprit la nouvelle morbide, Yoongi -l'un des seuls à ne pas surréagir- était parti voir le corps, pour le ramasser et l'enterrer.
Hors, arrivé sur les lieux-dits, aucun cadavre n'était à recenser. Pas même la charogne d'un cerf. L'Elément s'était empressé de prévenir Jeongguk, qui, prêt à partir, s'en était royalement moqué, prétextant qu'il ne voulait plus en entendre parler.
Pour lui, il était mort, et retrouver son corps ou non ne changeait rien à son opinion.
-Donc ça ne te fait rien, toi, de savoir qu'il est en vie ?
-Si je ne m'en souciais pas, je ne viendrais pas vous aider. répondit Yoongi, son éternel air blasé au visage.
Et ce fut sans plus de confidences que les trois partirent vers le village des Montagnes, la boule au ventre.
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-Qu'est-ce que tu as derrière la tête, en voulant lui avouer qu'il n'est pas mort, et en plus de ta propre initiative ?
Taehyung demandait à Jeongguk par-dessus le bruit des sabots de leur montures. Ils étaient déjà parti vers la ville où résidait Bangchan, chez les citadins. Le tatoué ne cessait de se demander si il avait fais le bon choix en emmenant l'argenté. Peut-être que sa protection volerait en éclat, là-bas.
Mais le si joli sourire qui décorait son délicat visage lui fit instantanément oublier ses peurs. Taehyung ne craignait pas le moins du monde ce qui les attendait, et Jeongguk ne pouvait en être que soulagé. Parfois, l'insouciance était meilleure qu'angoisser à tort et à travers.
-Comment réagirais-tu, toi, si on avait essayé de me tuer, mais que, par miracle, je venais à survivre ? fit le noiraud, emmenant son cheval sur un sentier battu au milieu de grands frênes.
-Je... voudrais probablement tuer en retour celui qui aurait osé te faire ça, mais je serais aussi reconnaissant et soulagé de savoir que tu as survécu. expliqua le grisé en collant sa joue contre le large dos de Jeongguk.
De cette manière, il pouvait sentir les muscles de ses épaules rouler sous sa peau à chaque mouvement qu'il faisait.
-Comme n'importe quelle personne sensée.
Jeongguk souriait, mais l'homme derrière lui ne pouvait pas le voir.
-Mais, enfin, ça n'a pas de sens... Je ne comprends pas ce que tu attends de Bangchan-
-Maintenant, comment réagirais-tu si j'avais continué ma vie depuis tout ce temps, me laissant pour mort à tes yeux, et seulement les tiens ? Comment tu sentirais-tu si tu étais le seul à ne pas savoir que j'avais survécu ?
-Je me sentirais vraiment triste, et complétement ignoré parce que ça voudrait dire que tu n'aurais pas pensé à moi alors que je suis censé être ton partenaire et- Oh mon dieu, Jeongguk, c'est pour ça !
-Tu comprends vite.
Il posa sa main sur son genou, le caressant distraitement. Le vent, en cette fin de journée, venait s'apposer doucement sur leur peau, tandis que les grillons laissaient filer dans l'air une mélodie apaisante, calme.
Le calme avant la tempête.
-Mais tu es certain que Bangchan sera autant en colère que tu ne l'espères ?
-Ça, je n'ai qu'un seul moyen de le savoir. soupira-t-il, observant l'astre se coucher. Tae ?
-Hm ?
-Ton partenaire, tu as dis ?
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hola amigos, si je publie toutes les semaines je crois que je meurs (nan sérieux jsuis désolée mes updates sont toujours pas plus récurrentes mdrrr)
hope you've enjoyed !