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-Bonsoir à tous, citoyens d'Eomma.
Ca y est. On y était enfin.
Hye-Jin commença son discours, les yeux rivés sur la caméra qui la filmait et un grand sourire barrant son visage.
Dès que cet appel prendrait fin, son heure de gloire aura sonné. Elle aurait définitivement le plein pouvoir sur Eomma. Ou du moins, elle l'espérait.
-Je suis on-ne-peut-plus ravie de pouvoir enfin m'exprimer depuis mon élection au gouvernement. Merci, merci à tous. D'être présent aujourd'hui, de l'avoir été pour moi jusqu'ici, un grand merci à vous tous.
Les citoyens applaudirent, y compris ceux sur Terre, qui à travers leur écran, assistaient eux aussi, mais sans grande volonté, à ce discours.
Roseanne, qui visionnait aussi cet appel depuis sa cellule, menottée, portait un regard déçu sur ce qui était autrefois sa camarade. Toutefois, au fond de son regard éperdument désenchanté, se trouvait une étincelle curieuse. La blonde aussi applaudit, seule dans la pièce. Un rire sans joie quittait la barrière de ses lèvres, et résonnait entre les murs métalliques de sa prison.
Puis suivit un court pouffement satisfait.
Parce que ce soir, si l'une pensait ramener les trois criminels sur Eomma, Roseanne, et 299 autres citoyens, eux, rentreraient à la maison.
-Ce mandat sera l'occasion pour tous de remettre de l'ordre sur notre fabuleuse Eomma, qui en a grandement besoin. Dernièrement, seul le chaos et l'anarchie ont été aux pensées de chacun. Notre station n'était qu'une horrible représentation de ce que notre cher Park Ji-Hoon se battait jour et nuit de ne pas avoir. À la mention de son père, Roseanne grinça des dents. Aujourd'hui, je peux acclamer haut et fort que je rétablirais un certain équilibre, par mes propres directives. Et cela va commencer dès aujourd'hui, par le rapatriement de ces trois terroristes ici, sur notre station spatiale. Envoyés délibérément alors qu'ils n'en avaient ni les droits, ni les moyens.
Au travers de la station, tous s'esclaffèrent.
Sur la place publique, au centre d'Eomma, dans les dédales de couloirs entre chaque ailes du vaisseau, dans leurs chambres, dans leurs cellules, le peuple s'exclamait. Certains hurlaient de joie, d'autres sifflaient de mécontentement. La voix de leur Présidente résonnait, s'infiltrait dans chaque interstice de la station spatiale, ne laissant aucun manquer à ce rendez-vous important dans l'histoire de leur espèce.
Pendant ce temps précieux, quelque part au sud du district Supernova, devant une porte de lancement, se préparait un groupe considérable. La navette, initialement prévue à être envoyée pour récupérer l'équipe envoyée sur Terre, avait été réquisitionnée de force, et était désormais aux mains de Roseanne et de ses alliés.
-Soixante-dix sept. annonçait Jimin, et une combinaison spatiale vint être attribuée à l'homme maintenant numéroté. Avancez s'il-vous-plait, messieurs-dames. Le temps est compté.
L'individu qui tenait entre ses mains un vêtement qu'il n'avait jamais eu la chance de porter, rentrait dans la salle où la navette s'apprêterait à partir, perdu. Il regardait autour de lui comme un enfant qui découvrait le monde, et n'arrivait pas à croire qu'il partait définitivement pour une autre terre.
Pour la Terre.
-C'est pourquoi j'ai proposé cet appel vidéo, afin que vous, citoyens, puissiez constater ma demande, et impunément échanger avec eux avant leur retour.
Résonnait la voix de Hye-Jin, rappelant qu'une menace planait, actuellement.
Ceux qui, parmi les prévenus, s'étaient finalement montrés partant pour fuir Eomma, se démarquaient devant la porte d'embarquement en petit comité. Ils étaient tout au moins une centaine.
Mais c'était une centaine de personnes révoltées, et rien n'était plus puissant que des humains avec des principes à revendiquer.
Park Jimin, qui organisait ce qu'il renommait la Grande Fugue, leur avait demandé de se ranger en file, afin de pouvoir les compter et opérer au processus nécessaire avant embarcation, sans en omettre un seul. Bientôt, sa cousine le rejoindrait, accompagné de Seunghyun, qui s'occuperait de la sortir de sa cellule. Hoseok, lui, était à ses côtés, son éternel uniforme de force armée sur ses épaules, et un fusil électrique entre les mains.
Ce dernier observait la file de citoyens face à lui, veillant à ce qu'aucune violence inopinée n'ait lieu, mais aussi à ce qu'aucun traître parmi ces gens n'aille prévenir les hauts gradés.
Son regard s'attarda d'ailleurs sur une jeune fille, d'une quinzaine d'années tout au plus, qui portait un regard effrayé à ses pieds. Le militaire baissa alors la tête, suivant son regard.
Ah oui, ça...
Pour parvenir à réquisitionner la navette, ils avaient dû procéder à quelques violences, effectivement. Trois hommes de Hye-Jin gisaient sur le côté, non loin de ses rangers, morts.
-Ces hommes-là ne voulaient pas ton bien. fit-il à l'égard de l'adolescente, qui sursauta à sa prise de parole, avant de regarder droit devant elle, intimidée.
-Commençons alors sans perdre de temps. Je rappelle qu'aucun journaliste ne sera autorisé à poser des questions durant l'appel, mais aussi à l'issue de celui-ci. Ce rendez-vous n'a pour but que de donner mes nouveaux ordres aux détenus et à l'équipe les accompagnant.
Pendant ce temps-là, Hye-Jin appuyait sur un écran tactile face à elle, et derrière elle s'afficha la retransmission visuelle de Seokjin et de son équipe, sur Terre. Les citoyens de la station spatiale pouvaient enfin voir ce qu'il était advenu de ces derniers.
Et c'était plutôt époustouflant, de pouvoir les voir après tout ce temps passé sur la planète.
Leur grain de peau semblait avoir pris quelques teintes, et ils avaient l'air en bien meilleure forme, pour le malheur de la nouvelle gouvernante. La faim que pouvait se faire ressentir sur Eomma n'avait plus d'impact sur leurs corps : ils avaient tous repris du poids, et une certaine musculature. Dans leurs yeux pouvait se lire une certaine vivacité, un regain d'énergie, un pétillement qui ne se retrouvait pas chez les habitants du vaisseau.
Ils étaient tout simplement lumineux, dynamiques, vivants.
-Bonjour à vous tous, camarades. claqua la Présidente, chassant son rictus agacé.
Oui, ça l'agaçait de se rendre compte que ses citoyens ressemblaient à de vrais loques, comparé à eux.
-Bonjour. répondit Seokjin, son allure assuré ne le quittant jamais. Toutes mes félicitations pour votre élection, Madame. s'inclina-t-il légèrement pour cacher sa légère grimace.
-Je vous remercie, Seokjin. souriait-elle faussement. Sana, Hyunjin, V. C'est un plaisir pour moi d'enfin vous revoir, en chair et en os. salua-t-elle, portant ses pupilles cachant une certaine malice sur les trois détenus, face à leur caméra.
Mais la nouvelle présidente n'obtint aucune réponse, seulement trois pairs de yeux blasés au possible, qui la fixaient en retour.
Hye-Jin perdit quelque peu son sourire à cet affront, puis prit sa respiration avant de continuer :
-Dans trois jours au plus tard, vous serez présentement dans une navette, direction Eomma. Soyez prévenus. Vous pourrez dire adieu à vos tous petits copains, sur Terre.
On pouvait presque entre le vent souffler dehors, et les grillons du soir. Parce que personne ne répondait. Même les citoyens sur la station en avait le souffle coupé, de ce je-m'en-foutisme dont ils faisaient preuve.
-Eh bien, vous n'êtes pas bien bavards. Serait-ce l'atmosphère ici qui vous aurait coupé les cordes vocales ? riait la femme.
-L'air ici est tellement pur qu'il vous rend étrangement ennuyante, Madame la Présidente. Ce fut Sana qui répondit, regardant ses ongles. Tiens, il est cassé lui... murmura-t-elle pour elle-même après avoir examiné son pouce.
Seokjin envoya un regard outré à la rousse, derrière le reflet de ses lunettes transparentes.
-Sana, un peu de tenue s'il-te-plait. lui murmura-t-il, secrètement amusé.
Quant à Hye-Jin, elle n'avait pas les mots.
Comment osaient-ils s'adresser à leur chef d'Etat de cette manière ?
-J'étais sûre que vous réagiriez de cette manière. finit-elle par dire, un sourire en coin offusqué sur ses lèvres. Vous faites les malins, une fois libre sur une planète qui n'est pas la vôtre. s'énervait la souveraine. Profitez, c'est tout ce que je vous souhaite. Les festivités s'arrêteront, que vous le vouliez ou non, et-
-Vous croyez sincèrement réussir à nous attraper ? Hyunjin eut le culot de couper sa supérieure, amenant enfin ce sujet de conversation qui faisait parler. Ici, sur un territoire qui vous est complétement inconnu ? Waw, l'espoir vous fait plus que vivre, on dirait. se moquait-il ouvertement.
Si les détenus répondaient ainsi, c'était parce qu'ils connaissaient très bien la raison de cet appel. Et ils détestaient aussi bien la manie de Hye-Jin de tourner autour du pot, que le fait qu'elle se sentait supérieure en pensant parvenir à ses fins.
-Hyunjin.
La voix de Jin sonna comme un avertissement bien qu'il était en accord avec ses propos.
-Je suis très confiante à ce sujet. répondit-elle seulement, à court de mots.
Elle n'en revenait pas, de l'audace qu'ils portaient. Son regard divagua un instant derrière la caméra qui la filmait, partageant des coups d'œil irrités avec l'équipe technique, qui se regardaient entre eux, ne sachant pas quoi faire. Hye-Jin demandait implicitement de l'aide pour contrer les remarques de ses interlocuteurs, et voilà qu'ils se désistaient.
Mais, que voulez-vous répondre à une cinglante vérité comme celle-ci ?
-Ben vous êtes la seule. pouffa Hyunjin.
Le blond récolta un regard étranger de la part de son tuteur, comme s'il voulait dire"N'y vas pas trop fort."
-Veuillez m'excuser, Hyunjin ne le pense pas vraiment. reprit le châtain après un long silence, remontant ses lunettes.
-Hm. Hye-Jin souffla du nez, peu amusée. J'imagine qu'obéir toute la journée à de barbares indigènes vous rend à fleur de peau.
Elle reprit son rictus condescendant, et moqueur, alors que Sana se demandait où est-ce qu'elle trouvait ses répliques, pour qu'elle soient si vides de sens.
Jeongguk, qui assistait à l'appel sans être dans le champ de vision de la caméra, se tendit à ses mots. La chef du peuple du Ciel était une sacré garce, quand même, à parler sur un sujet qu'elle n'expérimentait même pas.
-Ca doit être ça. fit Hyunjin.
-Soit. Je vois que vous ramener sur la station ne vous fera aucun mal, finalement. conclut-elle, visiblement satisfaite. Oh- Tes cheveux ont poussés, V. s'adressa-t-elle maintenant au grisé, dont la belle chevelure atteignait effectivement désormais ses oreilles.
-Les vôtres sont toujours aussi gras. dit-il sans expression.
Un ange passa.
Si Sana et Hyunjin avait pu étonner de part leurs propos hautains, Taehyung, lui, laissait la présidente pantoise.
Depuis quand ce jeune homme savait provoquer ?
L'argenté, lui, n'en avait plus rien à faire. Il savait que Hye-Jin prenait un malin plaisir à le rabaisser devant tout le monde, lui seul. Alors pourquoi ne pas rendre la monnaie de sa pièce ?
Après tout, il ne risquait plus rien.
-Hum- se racla-t-elle la gorge, les yeux grands ouverts, cherchant quoi dire. J'espère que tu as conscience qu'une patrouille est actuellement sur le point de venir te chercher pour te ramener à bon port, V. Tu ne recevras pas le même châtiment que tes camarades, ça, sois en sûr. bouillonnait-elle peu à peu.
-J'espère que vous avez conscience que j'y porte très peu d'intérêt.
Silence radio, seul l'image d'un Taehyung indifférent était diffusée sur les écrans, à bord d'Eomma.
Les citoyens, eux, étaient tous abasourdis. L'image qu'ils avaient du meurtrier de Monsieur Park se raffermissait avec cet allure presque effrayante que portait le jeune argenté. Un visage d'une beauté douce mais scandaleuse comme la sienne ne pouvait pas cacher un individu sans coeur. Pourtant, c'est ce qu'il renvoyait.
La Présidente le sonda alors, le regard devenant noir.
-Continue, et ce n'est pas la prison qui t'attendra. annonça-t-elle, foncièrement mauvaise.
-Nous en reparlerons quand je serais devant vous, à genoux, vous suppliant de détacher mes menottes. fit-il dans un sourire en coin, répondant à son attaque.
Le chef du peuple des Montagnes souriait, fier de son compagnon. Soyeon, elle aussi en dehors de la caméra, haussa le menton, ressentant la puissance de l'argenté et le félicitant intérieurement. La blonde lui avait tout appris, et elle était très fière de son élève.
-Tu n'auras pas d'issue pour t'en sortir. ricana Hye-Jin, commençant sincèrement à s'énerver. Aucune.
-Mais venez me chercher. Je vous attends. annonça-t-il d'un ton affirmé, un sourire mesquin venant même décorer son visage de poupon, démontrant à tous qu'il s'était forgé un caractère digne de ce nom.
-Tu-
-Puis-je intervenir ? chuchota soudainement Jeongguk dans l'oreille de Seokjin.
Le médecin se réjouit intérieurement de sa demande, et soumit la proposition à la présidente :
-Madame la Présidente, le chef du peuple qui nous accueille, ici présent, souhaite communiquer avec vous. annonça le châtain, jetant un coup d'œil à sa gauche, où se trouvait le Jeon.
Le noiraud attendait patiemment, le menton relevé.
-Que- Quoi ? Maintenant ? demanda subitement Hye-Jin, devenant blanche comme un linge.
-Oui, maintenant. sourit Seokjin, remontant une énième fois ses lunettes devant ses pupilles assurées.
La souveraine paniqua quelque peu, son équipe technique de même. Certains s'affolaient derrière la caméra, accourant dans tous les sens, des paquets de feuille à la main. Personne n'avait prévu l'arrivée d'un indigène à la caméra, en direct. Et ils ne pouvaient pas refuser.
De leur côté, le peuple d'Eomma retint leur souffle, sous le choc. Des exclamations de stupeur s'élevèrent rapidement, tous étant impatients mais aussi craintifs à l'idée de voir enfin sous leurs yeux, un humain ayant vécu autre part que sur la station.
-H-hum, pardonnez-moi. Allez-y...
-Hye-Jin. salua le chef, le visage impassible, et pas le moins dépaysé face à cette technologie qu'il ne connaissait pourtant pas. Je suis Jeongguk, chef du peuple des Montagnes, qui accueille actuellement votre peuple.
Sa confiance était débordante.
Derrière l'écran, la Présidente se décomposait à la vue de ce jeune homme baraqué et possédant un charisme sans nom, même si plusieurs kilomètres les séparaient. La femme ne savait pas trop comment agir face à ce natif qui parlait sa langue, et qui semblait posséder leurs comportements, en quelque sorte.
De plus, il était doté d'une beauté naturelle, mais prenante. Une peau naturellement hâlée, des traits tranchants, un regard d'acier.
Il était impressionnant.
Les citoyens d'Eomma furent aussi bouche-bée parce qu'ils pouvait enfin voir, de leurs propres yeux, un membre de ces fameux indigènes. Un brouhaha s'éleva dans toute la station, les habitants, stupéfaits, faisant part de leur remarque.
L'arrivée du noiraud n'était absolument pas prévue, et dire que Hye-Jin ne semblait pas perturbée par sa présence serait mentir.
D'autant plus qu'ils s'étaient tous fait une image horrible de ces natifs : des humains sauvages, assoiffés de sang et de guerre. Pourtant, Jeongguk n'avait pas de traces de boues sur le visage, ni les yeux injectés de sang. Il ne se déplaçait visiblement pas à quatre pattes, ne portait pas sur son dos le cadavre d'un sanglier qu'il venait de tuer, et ne communiquait pas qu'avec des onomatopées.
Non, à la place, Jeongguk était doté d'une beauté brute, mais frappante. Il n'inspirait pas confiance, mais il apparaissait comme un être parfaitement calme, posé, et assuré.
Même au travers d'un écran, sa présence était imposante, étouffante, envahissante.
-M-Madame la présidente d'Eomma. le corrigea-t-elle, déboussolée, ne sachant pas trop par où commencer.
C'était bien une première pour Hye-Jin. S'il elle s'y était préparée, peut-être qu'elle aurait eu l'air moins sotte. Hélas, inconsciemment, elle se plaçait déjà en position de soumission face au chef des indigènes.
-Nous ne faisons pas de distinction entre chefs ici, Hye-Jin. répondit Jeongguk, imperturbable, la provoquant faiblement.
-Mais je ne suis pas chef, moi, je suis-
-Présidente. Je l'ai compris, tout comme je sais à quoi ce poste renvoie. Ne me pense pas idiot parce que nous n'avons pas grandi dans le même monde. Doucement, il la remis à sa place et cette dernière devint une nouvelle fois livide, sans voix. Après tout, nous partageons un rôle équivalent. Tu contrôles un peuple, j'en dirige un.
Le fait qu'il la tutoie sans aucun remord prouvait qu'il contrôlait la situation, mais également qu'il imposait sa vision des choses, son mode de vie. Et ça, la toute récente présidente ne savait comment le gérer.
-En- En quelque sorte. se racla-t-elle la gorge.
-Maintenant que tu l'affirmes, il aurait donc été plus judicieux de m'avertir de tes décisions.
-C'est-à-dire ?
-Cette planète ne t'appartient pas, tu l'as toi-même dis. Là où tu es, sur ta cité interstellaire, c'est toi qui décides. Mais ici, sur ces terres, c'est moi qui décide.
Puissant. C'était l'adjectif pour décrire à quel point son discours l'était. Rien que ces mots suffisaient à faire comprendre que Jeongguk détenait une certaine puissance, et qu'on le respectait certainement plus que l'on respectait Hye-Jin.
-Je ne vois pas où vous voulez en venir, Jeongguk.
-Eh bien, si tu décides de rapatrier ces gens chez toi, il te faut d'abord mon autorisation. Parce qu'actuellement, c'est sur mon territoire qu'ils se trouvent, pas sur le tien.
-Nous ne vous en avons pas demandé, pour qu'ils viennent sur vos terres. fit-elle avec dédain et moquerie.
-Justement. J'ai déjà été clément de ne pas les avoir tué, pour avoir atterri sur mon territoire sans préavis.
-Comme quoi, vous voyez. Je disais à l'instant à mon peuple que vous étiez des sauvages désordonnés. Vous ne me renvoyez pas une vision contraire. pouffa-t-elle, feintant d'avoir le contrôle sur la situation mais ses coups d'œil incertains la trahissaient.
-Juger nos pratiques n'est pas très intelligent de votre part, surtout quand on a décimé plusieurs centaines d'innocents en une seule vie.
Jeongguk se servait avec ruse de ce que Taehyung lui avait raconté, à propos de la station spatiale. Que lorsqu'il n'y avait plus assez de vivres et de ressources pour tout le monde sur Eomma, Monsieur Park anciennement au pouvoir et sa première ministre, Hye-Jin, avaient décidé d'abandonner certaines ailes du vaisseau en les coupant du reste de la station, emportant des centaines d'humains avec.
-Vous vous permettez de juger sans connaître la situation.
-Je pourrais dire la même chose.
Encore une fois, il la remit à sa place.
-Je cherche encore votre objectif, Jeongguk.
-Mon but est simple, Hye-Jin. Ce qui était autrefois tes compères, sont les miens, à présent. Nous avons accueilli ton peuple, nous les avons nourris, logés, aguerris. La dette qu'ils avaient envers nous s'est bien vite estompée car, ils nous ont aidé, eux aussi. Cela va de soit qu'ils sont à présent des membres à part entière du peuple des Montagnes, et de ce fait, s'ils veulent rester, il est en mon devoir de les soutenir. Ce sont mes frères et mes sœurs.
-Ce sont aussi des membres de mon peuple, Jeongguk. Et il est en mon devoir de les ramener là où est réellement leur habitat, parce qu'avant d'être des vôtres, comme vous le dites si bien, ils étaient des miens. Merci de les avoir pris sous votre aile, en tout cas. se moquait-elle.
-Alors demande moi l'autorisation. La femme leva ses sourcils, voyant qu'il ne perdait pas de vue son objectif. Je te l'ai dis, sur mon territoire, c'est moi qui commande.
Sa ténacité était remarquable.
-Je vous le demande, Jeongguk, chef du peuple des Montagnes. ironisait-elle.
-Je refuse.
-Mais enfin... Elle souffla du nez, n'en pouvant plus de ces futilités. Je fais ce que je veux puisqu'ils sont sous mes ordres, et c'est inscrit dans la loi. pouffa-t-elle. Je vous conseille vivement de ne pas interférer dans notre travail, parce que vous risquerez d'y perdre plus que la partie.
-La 'loi' ne fonctionne pas ici, si ça avait été le cas fut un temps. Mes règles aussi s'appliquent équitablement à ce contrat, et si vous refusez d'obtempérer, je vous déclarerais alors la guerre.
Hye-Jin éclata de rire, ne comprenant rien à ce charabia. Malgré tout, ses propos ne manquèrent pas de l'inquiéter.
-La guerre ? Mais vous croyez sincèrement Jeongguk, que je prend peur face à cette menace de guerre ? Elle rigolait, cachant son malaise. Ce n'est pas vos arcs et vos flèches qui rivaliseront contre nos armes. Oh, j'espère que vous savez ce qu'est un 'missile', d'ailleurs.
-J'ai déjà tué, et que vous ayez un gros joujou entre les mains ou pas, je n'hésiterais pas à planter une flèche au fond de votre gorge.
-C'est ce qu'on verra. pouffait-elle avec dédain, ignorant les frissons qui remontaient le long de sa nuque.
Les Jeon avaient toujours été des personnes de parole, et même si Hye-Jin ne connaissait pas son histoire et sa famille, le simple fait de croiser ses pupilles lui faisait comprendre qu'il était bien loin de plaisanter.
-Tu apprendras, Hye-Jin, que sur une terre inconnue, l'inconnue, c'est toi.
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mes updates sont aussi espacées que les comebacks de blackpink
(jrigole je les aime mes wives, je vais les revoir au SDF hihi, qui y va aussi ?)