Chpaitre 15.09 : Et quelques minutes avant la nuit

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C'était absolument dégoûtant. Ce que je faisais était immoral, abjecte, répugnant. Je me sentais malade, j'avais envie de vomir mais même vomir ne serait évacuer toute la saleté de mon corps. La vermine se trouve aussi dans mes veines, elle pullule comme des rats et les vautours dans un charnier.

Sale, je me sentais sale. Profanée par mes propres mains. Est-ce que j'avais la moindre idée de ce qui m'avait poussé à faire ce genre de chose ?

Est-ce que tu penses vraiment que nous sommes idiots à ce point ? Elle n'a peut-être pas si tort quand elle pense que t'es complètement conne.


J'étais seule dans mon appartement. J'avais préféré être seule, principalement parce que je ne pouvais vraiment appréhender le fait d'avoir quelqu'un à mes côtés en permanence. Bon, ça et le fait qu'être seule ne me dérangeait pas autant que ça car j'ai toujours été seule. En tout cas, d'aussi loin que je me souvienne. Je n'ai pas eu d'enfance, je n'ai même pas vraiment d'histoire à vrai dire. Je n'ai pas de mère, pas de père et ma date d'anniversaire ne signifie pas que je suis sorti des entrailles de ma « mère » ce jour-là, sauf si vous pensez qu'une chambre d'incubation est une mère. J'ai toujours été remplaçable, ce qui n'a jamais fait que de confirmer le fait que j'étais plus un outil qu'une véritable personne. Je ne devais même pas avoir de cœur, encore moins des sentiments. Rei Ayanami n'était pas humaine et en devait donc, sous aucun prétexte, se prétendre humaine. Mais j'ai violé cette règle un nombre incalculable de fois et me voilà ici, dans un état si pathétique que si quiconque me trouvait, il n'hésiterait pas une seule seconde à m'abattre. Je réfléchissais à ce dont je pouvais ressembler, à cet instant précis.

Une machine qui se prétendait humaine et qui réclamait donc des sentiments propres aux humains. As-tu oublié ta place ? Tu n'as aucune raison de rechercher cette affection. De toute façon, il ne peut pas t'aimer. Tu es un clone de sa putain de mère et il a déjà l'autre allemande à baiser. Quoi, c'est de la jalousie que tu éprouves ? T'es autant en manque que l'autre folle ou c'est juste que ça t'emmerde de les voir heureux ? Tu commences à lui ressembler, tu sais, à la vielle truie. Pourquoi est-ce que tu n'irais pas la rejoindre d'ailleurs ? Pourquoi tu ne voudrais pas mourir ? Tu es immonde et même en passant des siècles sous cette douche, tu resteras sale.

Ironiquement, c'était sous la douche que je m'adonnais à ce genre de « chose répugnante ». À vrai dire, je ne comprenais pourquoi c'était répugnante. Si on voyait ça d'un œil strictement rationnel et biologiste, il n'y avait aucune raison de voir ce genre de pratique « obscène » comme quelque-chose de contre-nature. Les humains n'étaient pas les seuls à faire ce genre de chose, et à priori, cela ne remettait pas en cause la survie de notre espèce.

Ce n'était qu'une morale qui nous avait été inculquée depuis notre plus jeune âge qui faisait que nous avions honte de faire ce genre de chose. Mais alors, dans quel monde complètement fou ou hypocrite vivons-nous si des expériences aussi sordides que celles qui ont mené à ma naissance, que la simple idée de se servir d'enfants pour se battre contre les Anges soient plus acceptable que le simple fait que, pour combler ma foutu solitude, je me masturbe ? Hein ? C'est pas pire qu'Asuka et Shinji qui couche ensemble ?

Attend non, c'est mal vu aussi. Bon, je peux comprendre pourquoi mais du coup, ce que je fais n'est nocif pour personne ! Quoi, vous pensez que je fais honte à qui au juste ? Qui peut se prétendre être mon tuteur ? Qui peut se prétendre avoir la moindre responsabilité sur moi ? Gendô Ikari est mon commandant et nous avons un rapport strictement hiérarchique...

Alors pourquoi tu as ramassé ses lunettes cassées et que tu les gardes encore pauvre conne ? Pourquoi est-ce que tu apprécies tant ses compliments ? Pourquoi es-tu capable de mourir pour lui. Oh, moi je sais pourquoi. Parce qu'il est la personne derrière ta création et qu'il est la seule chose qui pourrait se considérer comme ton père. Mais les humains ne peuvent faire que des humains donc il ne peut être ton père car tu n'es pas humaine. Tu ne le seras jamais. Tu penses être différent des Anges ? Pauvre sotte, tu es fait de la même merde qui compose tes « ennemis ». Alors quoi, c'est pour te donner un semblant d'importance que tu te bas contre eux, pour compenser un vide profond ? Quoique maintenant que j'y pense, tu combles déjà ce vide avec tes doigts, espèce de sale truie.

Vous deux, dansez comme si vous vouliez triompherWhere stories live. Discover now