Le bodyshaming

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Une demande de

Présent dans les films de piètre qualité, les séries sans imagination, les publicités noyées dans le male gaze (j'expliquerai ce point-là dans le chapitre suivant) mais surtout dans les livres, le bodyshaming n'échappe pas aux points négatifs de la société.

Je pourrais parler des actrices choisies dans les films ou celles que l'on voit dans les pubs mais ce n'est pas le sujet, de toute façon on devine assez facilement que tout ce petit monde se rejoint.

Le bodyshaming, kesako ? C'est blâmer une personne (indirectement ou non) pour son apparence physique, par exemple, ce connard de Taylor pourrait dire à Ma-Ma qu'elle est trop grosse et que sans ses lunettes ainsi que son appareil dentaire elle deviendrait une beauté. Et paf ! Magie, elle se transforme en déesse à la taille de guêpe avec des yeux de biches qui avaient été cachés depuis tout ce temps sous ces horribles lunettes, elle prend enfin soin de sa personne en faisant attention à toujours se maquiller correctement, en ne se laissant pas aller sur la nourriture, à-

Woawoawoaw, donc on me dit en gros que pour être désirable (ce qui est ici le cadet de mes soucis) il faut se laisser crever de faim, être obligée à suivre la mode et être en fait dépendante du regard des autres, surtout de mon petit ami ??? Allez vous faire mettre avec des radis !

Une personne avec des rondeurs ou qui est maigre n'a pas à changer son poids sauf pour raisons médicales (quand c'est suivit par un.e médecin, DONC). Qui sait, cela peut être des natures ou alors des événements qui ont impacté la vie de ces personnes et elles en subissent les conséquences par stress, anorexie, boulimie... Ce ne sont pas vos oignons, c'est leur corps, leur affaire.

Bon, ça ne vous surprend pas (hélas) mais c'est lié aux critères de beauté (gné) de la société, genre pour les femmes cis, il faut être mince, avoir des hanches larges, des jambes à la fois galbées et fines, de belles fesses, une poitrine généreuse, des cheveux épais et brillants (nécessairement blonds, faut pas déconner), un visage parfait et séduisant, des lèvres pleines, des yeux immenses et charmeurs, un sourire immaculé et pour terminer une peau lisse, imberbe et douce comme celle d'une fillette de maternelle. Et pour les hommes cis, du muscle, un visage buriné, une belle gueule et le service trois-pièce d'un dieu. Ah et tout le monde est blanc aussi. Eh ben, ça laisse peu de place à l'imagination.

Jamais ces critères (genre, ce sont des obligations, mais nein en fait) ne peuvent être réalisables. Nous sommes des êtres humains, pas des poupées. Même ces super belles filles dans les pubs et les films ont des détails (pas des défauts, c'est considéré comme pas bien), des vergetures, un petit bidou, des boutons et des cicatrices, mais c'est très facile à cacher sous du maquillage ou un peu de photoshop, donc...

Retournons à nos bouquins et lectures d'ados de Whattpad. Dans la majeure partie des cas, le perso principal est beau, sans défauts (pour ne pas dire chiant) et fera baver les garçons (parce que c'est l'histoire de Ma-Ma la belle gosse, rappelez-vous). Déjà, ça dit qu'ici le physique est important et que le reste, l'histoire du personnage, ses goûts, ses passions, ses peurs, eh bien on s'en branle, elle a un gros cul, c'est tout ce qui importe !

Le pire, c'est quand le perso principal (toujours Ma-Ma) est une fille harcelée parce qu'elle est grosse (ça arrive hélas et ça créé plein de complexes, voire emmène vers la dépression). Elle a des rondeurs, c'est une brave adolescente qui grandit et voilà que des triples buses l'insultent de tous les noms à cause de son poids. Et là l'auteur.ice se dit : "Eh ! Et si je perpétuais la culture de la grossophobie ainsi que du sexisme en faisant dire la morale qu'il faut être fine pour être belle et désirable ? Allez !".

Nous avons donc Ma-Ma qui décide de se limiter à de la salade et de l'eau plate pour perdre tous ses organes du ventre ainsi qu'un peu de sa vie, elle se maquille, elle s'épile, elle achète des vêtements à la mode (un peu de société de consommation avec votre aberration ? vous m'en direz des nouvelles), elle enlève ses lunettes et hop, tous les garçons la veulent, toutes les filles sont jalouses et Ma-Ma sort enfin avec Taylor le populaire qui deux semaines auparavant lui avait dit :

"J'sors pas avec les baleines, perds du poids et on verra"

Dans un univers alternatif, Ma-Ma aurait sortit un fusil à pompe de sa culotte panda.

Je vous aime, je vous estime, tous les corps sont beaux et le vôtre aussi (de toute façon, vous n'en avez qu'un).

Humblement.

La culture du clichéWhere stories live. Discover now