L'entretien de Madame

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Marcelle-Madeleine est devenue une grande belle femme au corps digne d'une déesse. Après un mariage en grande pompe avec son galant Taylor, elle peut se promener dans les plus grands salons de mode de Paris ou de New York, acheter des tonnes de vêtements, de sacs et de maquillage pour son plus grand plaisir.

Elle n'a pas à craindre de payer des fortunes, après tout, son amour de toujours travaille pour eux deux tandis qu'elle est occupée à vivre gentiment une vie superficielle pleine de bling bling en se trouvant tout de même des défauts dans son miroir baroque. Et le soir, après une grande fête extraordinaire à Los Angeles (dont le trajet pour y arriver a été effectué dans leur jet privé, quatre assonances), ils font cinq fois l'amour toute la nuit, respectivement dans la chambre d'hôtel, la baignoire/piscine, la limousine, la fontaine de la cour et le jet privé (ils y arrivent par le pouvoir de l'amûr).

PI-TIÉ.

Comment, vraiment, comment des jeunes filles, des enfants même, peuvent écrire ça ? Leur a-t-on vraiment dit dans leur enfance "Tu es une fille, tu aimes ce qui est pour fille et tu vas regarder et lire ces romances irréalistes avec des top modèles richissimes dont tu ne détiendras jamais la perfection, sauf si tu suis quelques règles qui te rendra désirable et pleine aux as. Tu te marieras plus tard, tu auras des enfants à ton tour et tu dépendras entièrement de ta moitié qui sera le seul à pouvoir te rendre heureuse." ?

Autrefois, lorsque les femmes n'avaient pas autant d'indépendance que maintenant, forcément qu'elles restaient à la maison avec comme seules occupations leur apparence et leur famille. Et les moins chanceuses, qui divorçaient de leur mari, ont parfois été obligées de se faire entretenir par des hommes pour survivre (comme Mata Hari, espionne néerlandaise, danseuse et cocotte de la Belle Époque parisienne) et ce n'était pas facile comme vie.

Désormais, les femmes ont gagné plein de choses, dont en partie leur indépendance. Mais non, Madame est une princesse, une bombe sexuelle dénuée de personnalité qui n'est là que pour verser inutilement l'argent gagné (on ne sait comment ni si c'est gagné légalement) par son mari qui ne lui parle que pour lui sortir des "je t'aimeuuh" gluants et ne la touche que pour cabrioler  avec elle vers des contrés jusque là encore inexplorées.

Humblement vôtre.

La culture du clichéWhere stories live. Discover now