Le méchant

48 6 2
                                    

S'il y a bien une chose qui revient en permanence dans les histoires, c'est bien le méchant. Scar, Voldemort, Sauron, Palpatine, Darth Vador, le Joker, Magister (Tara Duncan)... c'est l'antagoniste, celo qui s'oppose au.x personnage.s principal(aux), son/leur obstacle, sa/leur menace. Mais d'un façon, iel fera évoluer le.s personnage.s principal(aux) ou au contraire les fera régresser (ce qui est plus rare).

Les méchants peuvent être comme ceux de Disney, mais encore ils sont présents dans des films destinés à un jeune public. Ceux comme Voldemort, Palpatine ou Darth Vador sont amenés dans une narration qui amène à la réflexion, à la philosophie (la mort et le pouvoir de l'amour, la véritable importance de la Force, la paix intérieure...). Quand au personnage de Sauron, il est décrit dans un contexte très proche du conte de fée (Tolkien s'est beaucoup inspiré du folklore celtique et d'autres légendes slaves), sa tyrannie n'est personnellement pas dérangeante.

Le Joker est complexe, non seulement parce qu'il est très présent dans beaucoup de comics qui apportent à chaque fois un peu plus de profondeur au personnage, mais aussi parce que c'est l'un des personnages les plus emblématiques et reconnus dans la culture populaire (Wikipédia), si on cite "le maître du crime", on sait que c'est lui. Magister suit un peu le schéma typique d'un méchant (il veut gouverner le monde, il contrôle des pouvoirs démoniaques, il kidnappe la mère de l'héroïne...) mais dans "Tara Duncan" ça passe très bien étant donné que son univers est farfelu, que c'est écrit pas trop n'importe comment alors que c'est un roman pour préadolescents (et bon dieu que je détestait ces genres de romans qui te servait la même soupe douteuse) et que le méchant, même si ça l'embêtait, était plutôt beau joueur.


Alors il m'est insupportable de découvrir des méchants dans des livres qui sont amenés mais mollement ! Ceux qui n'ont aucun charisme, qui ne pensent qu'au pouvoir ou tuer tels gens pour telle raison idiote, qui tuent sans vergogne leurs acolytes qui ne se sont même pas demandés s'ils allaient être payés au bout du compte, qui ont une passion pour le noir, le rouge, les trucs morbides, tout ce qui inspire la peur, qui s'énervent EN PERMANENCE, qui usent de la force au lieu de leur cervelle, qui sont seuls sans être peinés... Le méchant est une formule complexe, certes, mais elle doit être bien amenée : quelles sont ses motivations ? Quel est son passé ? A-t-il (ou elle) des proches, tout de même ? Un méchant qui tombe du ciel juste pour être méchant, c'est un chemin bien piètre et facile qui tue sans problème le livre.

La folie n'est pas toujours une excuse, ni le passé difficile. Sauron était bon avant de se faire corrompre par Morgoth, comme Darth Vador avec Palpatine. Ne faites pas genre. On ne naît pas méchant, on le devient.

La culture du clichéWhere stories live. Discover now