12. Premier contact

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Lucas

Mon cœur ne cesse de battre douloureusement dans ma poitrine, comme pour me dire que si Amani cogite ainsi sur le siège d'à côté, c'est de ma faute. Elle essaye tant bien que mal d'avoir une posture normale, mais peine perdue, elle ne fait que se toucher le ventre qui même d'ici, se voit gonflé et dur.

Mes mains tremblent au volant, ce qui ne me facilite pas la tâche, puisque je suis concentré à la petite voix de Amani qui répète sans cesse qu'elle a mal.

- Ne t'inquiètes pas, on est presque arriver, essayé-je de la rassurer.

Jusque là, la route est presque vide et je prie pour que nous arrivons à l'hôpital sans croiser un bouchon, ce qui est comme meme impossible.

- Tu tiens bon ? Lui demandé-je

- Ça va, ça va, répond-t-elle plus pour me rassurer.

J'accélère, sans me préoccuper des automobiles autour moi, sans faire attention aux feux de circulation.

Nous arrivons devant l'hôpital, je gare le véhicule dans un mouvement brutal mais bien calculé et je sors précipitamment pour aider Amani à sortir de l'habitacle. Au contact de nos peaux, j'en frissonne, comme à mon habitude mais elle, elle se crispe. Sûrement à cause de la douleur, j'essaie de me convaincre même si au fond de moi, je sais que c'est pour autre chose.

Des que je pousse les grandes portes du bâtiment, une infirmière nous remarque et comprends rapidement ce qui se passe. Elle avance vers nous, la mine sérieuse.

- Pouvez-vous tenir debout plus longtemps ? Demande-t-elle à Amani avec une voix qui trahit son sérieux.

- Je vais m'effondrer, répond cette dernière la voix tremblante.

L'infirmière soutient Amani de l'autre côté et nous dirige vers les locaux qui sembles être les salles d'accouchement. Dans son talkie walkie, elle adresse un message concernant Amani et demande à ce qu'on informe le docteur au plus vite. Quand nous arrivons dans la salle, je l'aide à allonger Amani , qui cette dernière n'a pas l'air d'aimer la position.

- Vous êtes un ami ? Me demande l'infirmière, pendant qu'elle enlève le haut de Amani devant mes yeux.

- Je...je suis son...le père de l'enfant, je réponds un peu déstabilisé de se qui se passe devant moi.

- Tout va bien se passer, confie l'infirmière à Amani qui est apeuré.

Je m'approche d'elle, lui carresse la joue et plante mes yeux dans les siens.

- Je suis là, tout va bien se passer, répété-je les même mots que ceux de l'infirmière en espérant que les miens aient plus d'effets.

- Appels Mélissa s'il te plaît, me supplie-t-elle

- Bien... bien-sûr, fais-je , omettant le fait qu'elle vient de balayer mon soutien. Mais je n'ai pas son numéro.

- Je vais te le dicter. C'est le 0346576234

Quand je finis de taper le numéro sur le clavier, je place mon téléphone à l'oreille, attendant que quelqu'un decroche à l'autre bout du fil. Après vingt secondes interminable, une voix fait écho dans le petit baffle.

- Allô ?

- Allô, c'est Lucas, réponds-je en tournant ma tête vers Amani qui a les yeux plantés sur moi alors que l'infirmière l'aide à enfiler la laide ténue de patients. Aucun son ne parvient à mes oreilles et je devine qu'elle est surprise par mon appel.

- Où est Amani, demande-t-elle enfin d'un ton sévère.

- Elle est avec moi... à l'hôpital.

- Quoi ? Qu'est ce s'est passé ?

- Je...je pense qu'elle va accoucher dans pas longtemps alors dépêchez vous s'il vous plaît.

Elle raccroche immédiatement mais je reste planté comme un con, le cœur soudainement lourd. Tout ça, c'est de ta faute, me dit la petite voix dans mon esprit.

Au même moment, deux autres femmes entrent dans la pièce, munies toute deux de gants et d'un plateau où se trouve des seringues et substances liquides.

- Bonsoir tout le monde, une d'elles nous salue , trop joyeuse à mon goût.

Elle s'approche de Amani et enlève son masque .

- Alors mademoiselle, sur une échelle de un à dix, combien vous avez mal ?

- Dix, répond l'intéressée.

- Allons , ne soyez pas si dramatique. Je suis sûre que..., Fait-elle en ouvrant les jambes de Amani pour y plonger sa main, sûre que vous êtes à six. Six centimètres, finit-elle par dire en lui montrant toutes ses dents.

Je ne comprends pas très bien ce qu'elle fait, ni pourquoi elle à l'air si détendu mais ça a le don de m'énerver.

- Elle devait accoucher dans deux semaines, pas aujourd'hui, me sens-je obligé d'informer.

Elle perd enfin son sourire et me regarde intensément , me demandant du regard.

-  Je ne sais pas ce qui s'est passé, m'excusé-je

- Depuis quand vous avez vos contractions ?

- De...depuis ce matin.

- Quoi ? M'indigné-je. Tu as des contractions depuis ce matin et tu ne m'as rien dis ?

- Je ne pensais pas que c'était des contractions. Je pensais que c'était encore le bébé qui bougeait un peu trop, me répond-t-elle, en regardant l'autre infirmière .

Encore une fois, je fais comme si de rien n'était, je vais faire comme si elle ne m'évite pas.

- Docteur, je veux une péridurale, demande Amani en grimaçant, comme si elle venait d'avoir une contraction.

- Tu tiens très bien la douleur, petite chérie. La preuve, c'est que tu les a depuis ce matin et tu marchais encore, explique le docteur.

- Je vous jure que je vais mourir , supplie Amani, prête à craquer.

- S'il vous plaît docteur. Faites ce qu'elle vous demande, je la supplie à mon tour.

Le faite de la voir ainsi, si fragile alors qu'elle est sur le point d'accoucher, de la voir si vulnérable, me rend aussi vulnérable. Surtout parce que je ne sais pas quoi faire en ce moment pour l'aider. Ma respiration devient lourde tout à coup, je manque d'air. Une infirmière le remarque et m'accompagne dehors pour reprendre de l'air.

- Je comprends parfaitement votre état, commence-t-elle. Vous êtes jeune, c'est,je suppose votre premier enfant et vous ne savez pas comment réagir. Mais ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer, me sourit-elle en me tapotant l'épaule.

Au même moment, on entend un cri strident derrière la porte qui mène vers Amani et je sens une sueur froide tout au long de mon dos, je tremble. Tellement que même l'infirmière l'a senti.

- Votre chérie est forte. Elle va s'en sortir. Pour le moment, allez vous chercher un peu d'eau et revenez la soutenir, dit-elle avant de s'éloigner.

Je me lève de par terre et commence à faire les milles pas dans le couloir presque vide , je ne sais pas quoi faire. Alors que entame un nième tour , en me retournant, je suis percuté un peu violement par un petit corps et je la reconnais immédiatement. Je la scrute quelques secondes , ses yeux océans au bord d'une tempête. Je n'ai pas le temps de comprendre qu'elle m'assene un coup avec son maigre poing.

- Espèce d'enfoiré, me crache-t-elle.

Surpris par son élan, je la regarde et me mets à sourire comme un psychopathe, ayant une envie monstrueuse de la buter.

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Suite dans le prochain chapitre,

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