6.2. Échographie

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J'ai déjà fais le tour de ce bureau, détaillant tous les objets du regard, du plus intéressant au plus ringard . Vingt minutes se sont déjà écoulés et le docteur ne peut pas attendre si longtemps que ça. Dans un silence gênant, je hoche douloureusement la tête pour approber le choix.  Je l'avais déjà compris dès les premières minutes dans cet hôpital que Lucas ne viendra pas mais je voulais y croire , voir ses yeux noirs, sentir sa présence près de moi, mais je me suis trompé.

J'ai presque envie de pleurer.

Je me lève  alors du siège, le docteur me laisse passer pour que je puisse prendre le temps de m'installer confortablement sur le petit lit, les larmes remplis les yeux. Je relève doucement le T-shirt pour qu'il puisse appliquer le liquide assez froid sur'étendu de mon ventre.

Soudainement, la porte s'ouvre à la volée nous faisant sursauter le docteur et moi de l'intrusion de la personne. Mon coeur gonfle d'un bonheur inexplicable quand je vois mieux la personne qui se tient dans l'encadrement de la porte avec derrière elle, une infirmière dépassée par les événements.

-Désolé,docteur. J'ai voulu l'arrêter mais je n'y suis pas arrivé , s'excuse l'infirmière précipitamment

-Ce n'est rien, lui rassure le docteur même si son visage dit tout le contraire quand il regarde la cause de tout ce boucan.

Je ne le quitte pas des yeux, lui qui est toujours bloqué à la porte ses yeux accrochés aux miens. Il avance doucement sans se soucier de l'infirmière et du docteur, comme si j'étais la seule personne dans la pièce. Quand il arrive à ma hauteur, il descend pour être plus près de mon visage vu que je suis toujours allongée.

-Tu es venu, soufflé-je

-Je ne pouvais pas rater ça , il me dit en me caressant la tête, un contact qui me fait plus que frissonner.

-Je pensais que tu viendrais jamais, me confessé-je

Il fronce les sourcils comme s'il n'aimait pas ce que je viens de dire.

-J'aurais été incapable de rater ça, répète-t-il, avant de regarder le docteur d'un air désolant. Excusez moi du retard,docteur.

-vous nous avez fait attendre pendant trente minutes, il répond d'un ton sévère.

-Désolé...

Le docteur souffle, puis demande à Lucas de pendre place sur la chaise juste à côté moi. Et même quand il s'assois, je ne cesse de le contempler, passant de ses lèvres à ses yeux. Quand il re-pose les yeux sur moi, ces derniers sont doux mais à la fois accusateurs, comme si l'endroit où il voulait que nous soyons ne sois pas ici.

J'ai honte, alors je détourne les yeux.

-Commençons dans ce cas, déclare le docteur.

La pièce s'assombris dès lors et se remplit de bruits qui viennent de mon ventre, de son petit coeur qui bat dans mon être.

-Alors,alors, commence le docteur faisant glisser l'appareil que je compare avec un appareil photo sur l'étendu de mon ventre, il est est en grande forme ce bébé , sourit-il, Vous voyez son petit nez là ?

-Je ne vois rien du tout, Lucas dit en plissant les yeux .

-Mais si, regarde bien, lui dis-je.

-Les hommes ne voient souvent rien, mademoiselle, rigole le docteur.

-Il te ressemble, soufflé-je à Lucas, qui dépose soudainement les yeux sur moi .

AmaniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant