11.1 Élément déclancheur

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J'inspire et exprire longuement, comme me l'avait conseillé le médecin quand je me sens stressée. Et aujourd'hui , alors que mon ventre est plus rond que jamais, le stress est à son max ; non seulement parce que l'accouchement est pour dans à peine 13 jours, mais plus parce que quand Lucas m'a laissé hier, j'ai vu dans ses yeux, une lueur que ne l'avais jamais habité jusque-là : la détresse.

Mais pourquoi la détresse ? Puisque ça a toujours été moi qui crie au secours, toujours moi qui crie désespoir. Pourquoi cette sensation de vide dans son regard ? Puisque ça à toujours été moi qui me suis sentie vide après qu'il m'est jeté comme un papier usé ?

Le cœur va mal, mon cœur palpite. Et comme si c'était la première fois que je sens Zaya bouger dans mon être, son mouvement me fait mal que j'en fais même une grimace. Mais pas le temps de faire attention de ce que Zaya veut me dire, je toque à la porte de Lucas avec ma main qui est devenu horriblement lourde.

Une une ni deux, la porte s'ouvre  en grand me dévoilant Lucas dans sa splendeur qui même après m'avoir causé tant de mal, ne suffirait que d'une excuse pour que je lui pardonne. Mais, est-ce moi qui dois accepter son pardon en m'ayant rejeté si froidement ? Ou c'est lui qui doit accepter mon pardon alors que sans son autorisation, je lui ai volais sa semence ? Aujourd'hui, tout va se dire et que le ciel m'aide, tout doit se pardonner.

- Bonjour, me salut-il , et je remarque le tremblement dans sa voix.

- Bonjour Lucas, je lui réponds sans un timbre de honte comme à mon habitude.

Il me regarde de haut en bas comme depuis qu'on se refrequente , peut-être pour examiner son enfant qui grandi à vu d'oeil.

- Entre, m'invite-il dans sa petite chaleureuse maison

Et malgré qu'elle soit chaleureuse, une froideur plombe l'atmosphère à m'en faire des frissons. Je me dirige directement dans le salon et prend place dans le canapé qui est devenu mon préféré, alors que Lucas marche à pas lourd derrière moi.

- Tu veux prendre quelque chose ? Me demande-t-il

Je fais non de la tête. Je ne suis pas venue pour boire quoi que ce soit, mais pour qu'on s'explique, pour que tout se dise. Mais apparemment, ni lui ni moi n'avons le courage de commencer la conversation qui selon mon pressentiment s'annonce être une dispute.

J'ai peur.

Tout à coup, je tremble. Parce que je me rends compte que ce sera la première fois que l'on va avoir une dispute. On l'a déjà eu, mais nos disputes finissaient toujours par des éclats de rire, des calins étouffants et des bisous baveux.

- Tu vas bien aujourd'hui ? Il me demande quand il prend place dans l'autre canapé

- Je vais bien, réponds-je en soufflant d'exaspération, sans cacher l'énervement qui me monte

- Et Zay...

- Il va bien, Lucas. Zaya va bien , dis-je brusquement

Il déglutit péniblement, en essayant de garder une allure sereine, ce qui échoue devant moi, vu que je le connais mieux que personne sais qu'en ce moment, un million de sentiments le trouble.

- Qu'est ce que tu attends de moi ? Je lui demande sans lui donner le temps de souffler

Lucas pose ses yeux noirs sur moi, mi-brillants , mi-envoutants. Il entrouvre ses lèvres mais elles tremblent et ne projettent aucun son. Alors je me répète sur un ton autoritaire :

- Qu'est ce que tu veux de moi ?

- Je ne veux pas te blesser, souffle-t-il en me fuyant du regard.

AmaniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant