7. futilités

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Ce visage,

Je ne cesse de le contempler depuis que nous sommes dans ce petit restaurant qui donne une vue sur l'étendue d'une belle verdure dehors.

Je ne sais même pas de quoi il parle, tellement je suis obnubilée par cette beauté qui me rend folle, qui me fait pleurer. Mes yeux s'étale sur sa peau blanche, saupoudrée de petites tâches qui mystérieusement, s'illuminent dans le noir; sur ses yeux noires comme les plumes d'un corbeau sorti d'une forêt ténébreuse qui ont toujours présenté une douceur envers moi et une froideur inégalable envers ceux qui se dressaient contre nous ; sur ces petites lèvres fines qui qui s'étirent pour donner vu à des belles focettes dans le creux de ses joues . Et ces beaux cheveux bruns un peu bouclés qui étaient comme même plus long que maintenant, mais ça lui va toujours bien.

Tout lui va, à mon Lucas.

-Tu écoutes ce que je dis ? Me demande-t-il

-Ou..oui, réponds-je après quelques secondes quand je prends conscience de sa question. Ça te va bien, continué-je ,sans savoir de quoi je parle.

Il fronce les sourcils

-C'est bien ce que je me disais, tu m'écoutes pas, fait-il en s'adossant contre la chaise.

-Désolé, je...  " j'étais occupée à te devisager sans pudeur" . Je pensais à un truc pas important, finis-je par dire

-À quoi ?

-À un truc pas important, répété-je , de quoi tu parlais déjà ?

-À un truc pas important, il répond dans un sourire taquin, que je lui rend. Alors, commence-t-il en baissant les yeux dans son verre comme s'il cherchait les bon mots, tu...tu as déjà le prénom du bébé ?

-Oui, j'en ai déjà, je réponds faisant comme lui.

-Et c'est ?

-Zaya

Il relève la tête directement en affichant un air interrogateur

-Pourquoi ce prénom ? Demande-t-il en grimaçant

J'ai dû choisir toute seule le nom du bébé alors qu'on aurait pu le faire tous les deux.

-C'est un joli prénom. En plus,il n'est pas trop populaire. On ne l'entend qu'une fois sur une surface de milles kilomètres

-Ouais... Mais il est comme même bizarre, on dirait un nom pour fille, argumente-il

-Peut-être que si tu étais là, on aurait pu choisir tous les deux, j'ose lui dire en redoutant sa réponse.

Et pour seule réponse, il se gratte encore le front et baisse les yeux.  Il n'est pas encore prêt à parler de ce sujet, à ce que je vois.

Je souffle en essayant de changer de sujet pour ne pas créer un silence gênant.

-Depuis quand es-tu sorti de la maison familiale ?

-Depuis que le vase a débordé, commence-t-il en se servant des frites avec sa main pour les fourrer dans sa bouche sans réel appétit. Mon père avait encore pris parti de sa femme et trop c'était trop. J'ai fais mes valises et j'ai quitté la maison sans un regard en arrière.

-Où est ce que tu as dormi ? Je lui demande en m'inquiétant sérieusement

-Un ami m'a hébergé, puis avec beaucoup de chance, j'ai trouvé un travail qui paye plutôt bien

Je souris tristement, en ne lui montrant pas ma vraie émotion,parce que cette goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est moi. Je sais très bien que c'est moi mais il ne me le dira jamais. Je suis sûre que sa belle-mère l'a mis à la porte quand elle a appris que j'étais enceinte et il est parti parce que son père ne l'a pas défendu. Je n'ai pas fait qu'abîmer ma vie, j'ai abîmé le sien aussi, presque sans remords, plus cruellement. Mes yeux brûlent,mon nez chatouille, signe que des larmes ne vont pas tarder à couler, alors je détourne la tête et feinds d'admirer le paysage qui s'offre à nous.

-Je vis bien, dit-il,plus pour me rassurer qu'autre chose, j'ai mon propre salon, ma propre chambre, mon chez moi quoi.

-Ok, fais -je simplement

-Et si tu commençais à manger tant que c'est chaud ?

Je regarde alors l'assiette devant moi truffée de frites et de steak  que je n'ai pas encore entamé alors que le mélange de leurs odeurs me caressent les narines faisant gargouiller encore plus mon estomac . Mais toute envie de faim m'a quitté quand j'ai réalisé que j'ai vraiment chamboulé sa vie.

-Je n'ais pas très faim,declaré-je dans un sourire hypocrite, j'ai mangé avant de venir, continué-je de mentir

-Je t'ai toujours dis que t'es une très mauvaise menteuse, il dit en déposant ses mains sur la table, je te l'ai dit, je vis vraiment bien , me rassure-t-il.

-Je suis heureuse pour toi, je lui avoue

Mais c'est faux.

Je suis malheureuse. Tellement que je me sens mourir à petit feu à l'intérieure. Tellement que je me demande si j'ai un avenir sur cette terre, sans lui. Tellement que des fois, j'ai des envies de dormir pour ne plus jamais me réveiller, pour ne plus jamais vivre.

-Et comment ça va dans la maison où tu vis ?

-Ça se passe très bien. Je me sens vraiment à l'aise. Mélissa me traite comme sa propre fille et Nourya comme la grande soeur qu'elle n'a jamais eu.

-Content que ça aille bien,dit-il, et je sens qu'il a envie de continuer mais il a peur de le faire. Je...je voudrais que tu passes un de ces jours chez moi

À l'entente de cette invitation, ma joie est immense, équivalent à s'il me demandait de redevenir sa petite amie. Lucas ne m'ouvre pas seulement les portes de sa maison, au fond de moi, je le sais,je le sens, il m'ouvre son coeur. Un coeur que j'ai brisé neuf mois de cela. Et je vois une petite brèche, une petite chance pour moi de reconquérir son coeur , de tout effacer avec mon amour.

-Je veux bien, fais-je sans empêcher le sourire qui s'étire sur mes lèvres.

Lucas sourit aussi. Très satisfait de ma réponse et reprend unes de ces frites sans me quitter des yeux pour les mettre dans sa bouche en m'invitant silencieusement à faire pareil.

Je suis loin de me réveiller du cauchemar qu'est devenue ma vie, mais si Lucas reste près de moi, il transformera ce cauchemar en un doux rêve où je ne voudrais plus me réveiller.

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AmaniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant