11.2 Élément déclancheur

Start from the beginning
                                    

- Si on avait eu cette discussion, ne penses-tu pas que je n'aurais jamais fais ça ?

- On l'avait eu cette discussion !

- Tu m'avais fermé la bouche en me disant " j'aime pas les gosses" ! C'est ça, avoir une discussion pour toi ?

- Ça t'avait pas suffi à ce que je vois, craché-je en roulant des yeux.

- Bah non , elle crie presque. Tu as fui, comme quand tu sais que le sujet t'est soit embêtant, soit énervant.

Ça m'énerve, parce qu'elle ne veut tout simplement pas avouer qu'elle a merdé sur toute la ligne, que c'est à cause d'elle qu'on est là ou on est.

- Et regarde où on se trouve maintenant, à cause de toi, je l'accuse

- Tu as aussi ta part de responsabilité, m'accuse-t-elle à son tour.

- Tu veux dire quoi par là ? Que j'aurais dû enfiler une capote parce que je ne faisais pas confiance à ma petite amie ?

Son silence en dit long, sa tête bouge à peine comme pour dire oui, et là je vois rouge. Je fronce des sourcils.

- T'es sérieuse ?! Maintenant c'est de ma faute si on en est là, m'emporté-je , si nos vies ont changé, si on se déteste ?

- Si nos vies ont changé ?! Regarde-toi, fait-elle en m'invitant à regarder autour de moi. Ne me dis pas que ta vie a changé alors qu'elle est devenue meilleure, comme par miracle. Pendant que je me faisais chassée de la maison, toi tu te casser de la tienne. Pendant que tu trouvais un toit où dormir, moi je me cherchais un endroit où passer mes nuits. Pendant que tu te trouvais un petit boulot et une petite mignonne maison, JE dormais sur des cartons jusqu'à  ce qu'une femme ait pitié  d'une jeune fille noire . Alors ne me dis pas que ta vie a changé alors que la mienne devenait un enfer, elle me crie dessus.

J'explose.

- Moi,moi,moi , y a que toi dans ton putain de monologue. Depuis quand t'es devenu autant égoïste ? Autant lâche ? Lui crié-je en retour. Tu as souffert, et tu penses que c'est parce que ma vie a "miraculeusement" changé que je n'ai pas aussi souffert ? Pendant que mademoiselle venait m'annoncer sa grossesse, ma mère mourrait dans son lit d'hôpital. J'ai quitté la maison parce que je ne pouvais plus y vivre. Un ami m'a logé chez lui avant que je ne trouve un boulot pour me payer ce petit appartement. J'ai pleuré des nuits entières, fais des insomnies, j'ai failli faire une dépression parce que je venais de perdre les deux femmes les plus importantes de ma vie. Alors comment oses-tu dire que c'est toi, qui a le plus souffert ? Merde ! Lâché-je, en butant la petite table, où reposaient des verres qui se brisent dans un bruit strident au contact du sol. Merde, merde, merde, continué-je de jurer, alors que la pièce devient affreusement silencieuse.

Plus que le bruit de ma respiration lourde  emplit la maison. Amani, toujours dos à moi se fait tellement petite que je ne l'entends plus.

- Tu as raison, souffle-t-elle, en brisant le silence, je n'aurais pas dû...je pensais tellement bien faire, mon amour pour toi m'a aveuglé...je, je voulais te rendre heureux... j'étais bête, continue-elle la voix soudainement tremblante. Je ne suis qu'une conne, je n'ai pensé qu'à moi, quelle putain d'égoïste je suis !

En me retournant pour la regarder, je vois son visage mouillé par des larmes qui ne cessent de trouver chemin jusqu'à son cou . Elle n'essaie même pas parce ça ne sert à rien, ses larmes coulent sans s'arrêter.

- Je sais pas à quoi je pensais, je sais pas à quoi je jouais ! Je suis désolé...pardonne moi , s'il te plaît, fait-elle en lâchant un gémissement de douleur. Pardonne moi, je t'en supplie...

Je m'approche d'elle en à peine un quart de seconde et la sers dans mes bras. Il y a une chose que je déteste, voir Amani pleurer. Cette vue me fend le cœur.

- Ce...ce n'est pas seulement de ta faute , j'essaie de la calmer. T'en supplie, pleure pas

Amani ne m'écoute, elle continue de pleurer en demandant pardon sans se fatiguer.

- Allez, c'est fini, lui dis-je, en relevant sa tête vers moi, mais elle devie les yeux, qui sont à présent rouge. Pleure plus, tu me fais du mal, j'essuie ses larmes. Tu me brise le cœur.

Elle finit par se détendre un peu, mais ses larmes continue dans un silence insupportable.

- Je ne t'en veux pas et tu le sais bien...je ne pourrais pas t'en vouloir, j'en suis incapable.

- Je voulais pas, j...

Je la serre encore plus contre moi, pour la faire comprendre de se taire, et d'arrêter de pleurer, ce qu'elle fait rapidement.

Nous restons là un moment, attendant qu'elle se calme. Et quand elle finit enfin, je la supplie de rester à la maison puisque tout à coup, je ne supporte plus le fait de la savoir loin de moi. Comme il se fait tard, et que la fatigue l'emporte, je l'emmène à l'étage où se trouve ma chambre pour qu'elle puisse y dormir, mais je ne la laisse pas. Je m'allonge à côté d'elle et attends qu'elle ferme les yeux, chose qu'elle fait après m'avoir scruté plusieurs secondes.

Alors que je ferme les yeux à mon tour, je ne compte pas plus de trente minutes avant de sentir quelqu'un me bouger légèrement. Quand je me réveille vraiment, Amani est assise sur le lit, entrain de me regarder. En voulant prendre la même position qu'elle, je pose ma main sur une partie mouillé de la mousse et l'interroge du regard.

- Je viens de perdre les os , m'annoce-t-elle dans la pénombre.

J'ouvre grand mes yeux, surpris par ce qu'elle vient de me dire

- Mais c'était pas pour dans deux semaines ?

- J'ai mal, est la seule réponse qui franchit ses lèvres.

Pas le temps de réfléchir, je l'aide à sortir du lit pour prendre la direction de l'hôpital.

💮💮💮

Chapitre plus long que d'habitude, j'ai pas voulu le couper.

Votez, si l'histoire vous plaît ⭐

Suite dans le prochain chapitre, kiss sur vos fronts 😘

Instagram : namustra

AmaniWhere stories live. Discover now