Oliver et le mythe du Prince Charmant

Chapitre 23 : La compétition

J'ignore pourquoi, mais je me réveille bien avant l'heure prévue. Si je devais deviner, je dirais que c'est parce que mon cerveau veut profiter de chaque seconde aux côtés de Flynn, avant de devoir sortir de ce lit et repartir dans le monde réel.

À ma grande surprise, Flynn est déjà réveillé lorsque je me tourne vers lui. Il me sourit et mon cœur fait un bond. Les gens se pincent pour s'assurer que quelque chose n'est pas un rêve, pas vrai ? Je ne vais pas le faire, parce que c'est étrange de se faire mal à soi-même, mais ça m'aurait été utile.

—    Bonjour, murmure Flynn en embrassant ma main. Bien dormi ?

—    Comme un bébé. Et toi ?

—    Pareil.

J'attrape mes lunettes dans mon sac au pied du lit. En les enfilant, je me rends vraiment compte de l'état catastrophique de ma vue. Et si Flynn fait déjà battre mon cœur à la chamade en étant flou, je vous laisse imaginer ce que ça donne en haute définition.

Nous restons silencieux durant quelques minutes, ma tête posée sur son épaule. Je remarque un soupçon d'inquiétude sur le visage de Flynn quand je lève les yeux vers lui.

—    Stressé pour la compétition ? demandé-je.

—    Un peu, oui. Ces équipes sont beaucoup plus fortes que celle de l'Académie Preston. Il va falloir mettre les bouchées doubles. J'ai peur de ne pas être à la hauteur. De décevoir tout le monde.

—    Le simple fait que tu t'inquiètes à ce point montre que tu vas donner le meilleur de toi-même. Et ce sera plus que suffisant parce que tu es extraordinaire, Flynn.

Flynn se penche pour m'embrasser, mais le grincement du matelas de Danny l'arrête net. Je lance un regard discret en direction du lit simple, mais notre ami dort toujours à poings fermés. Il a seulement changé de position. Par précaution, Flynn pointe la salle de bain du doigt et je comprends tout de suite ce qu'il veut dire. Je hoche la tête.

Nous nous brossons les dents avant de s'habiller en vitesse. Flynn avec sa tenue d'athlétisme sous un sweat à capuche Harry Potter, moi avec un jean et un pull en laine. Dès que je suis prêt, Flynn me prend par la taille pour m'asseoir sur le meuble juste derrière moi. J'enveloppe mes jambes autour de lui pour qu'il vienne m'embrasser. Pour une fois, il n'y a pas de différence de taille entre nous. Avec cette technique, je n'ai pas besoin de me mettre sur la pointe des pieds pour atteindre son visage.

Nos deux torses sont appuyés l'un contre l'autre. Les mains de Flynn agrippent mon pull et les miennes glissent le long de sa nuque. Les baisers se poursuivent jusqu'à ce que j'oublie tout ce qui m'entoure. Une seule et unique pensée est autorisée à circuler dans mon esprit. Flynn. Flynn. Flynn.

Sauf que le reste du monde continue de tourner. Des bruits de pas résonnent dans la chambre. Et ils se rapprochent dangereusement. Flynn se décolle de moi comme s'il était en feu et je retourne sur la terre ferme. Nous avons à peine le temps de prendre une pose semi-naturelle avant que Danny ne déboule dans la salle de bain. Il se frotte les yeux avec le talon de sa main pour chasser le sommeil.

—    Ah, vous êtes là, dit-il. J'ai vu le lit vide et je me suis demandé où vous étiez passés.

—    Ouais, dit Flynn. On s'est levés assez tôt, alors on a décidé de se préparer.

—    On allait sortir marcher un peu, ajouté-je.

L'espace d'un instant, Flynn fronce les sourcils, mais il passe vite à une expression qui laisse croire qu'il était au courant de ce projet. Heureusement que Danny est encore trop endormi pour faire attention à la gêne qui irradie de nos corps.