Chapitre 18 : Un cerveau trop compliqué

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NDA rapide : lors de votre lecture, je vous conseille de lancer la chanson ci-dessus ! Une partie du chapitre sera entre autre en rapport avec elle, donc ça ne peut que être plus agréable !

Bonne lecture !

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Ce n'est pas possible.

Inlassablement, Erza se ressassait cette même pensée pour l'ancrer pleinement dans sa tête.

Ce n'est juste pas possible.

Elle se le répètait, voulant l'encastrer au plus profond de son esprit, tel un marteau-piqueur enragé. Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible. Il ne peut pas être là. Il ne doit pas être là.

L'espace d'un instant, elle avait cru reconnaître qui se cachait derrière ce masque flou, aux teints rouge et bleu. Ce même visage qui intervenait en boucle le long de ses nuit, les brisant une par une pour obliger sa mémoire à faire des soubresauts. Des semaines que toute sa conscience était orientée vers cette même personne, cette personne qu'elle avait effacé, supprimé, pour à jamais oublier.

Que fait-il là ?

Lorsqu'elle déambulait tranquillement le long des couloirs, ce visage l'avait accosté et ses yeux s'étaient mis à briller. À la manière d'un électrochoc, les souvenirs s'étaient déversés en elle et son cœur avait tambouriné dans sa poitrine. Elle avait su qui il était. Elle avait su que c'était lui. Ses cheveux au bleu océan, son tatouage au rouge si empoignant. Elle s'était rappelée.

Jamais, elle n'aurait imaginé que l'homme qu'elle côtoyait presque tous les jours revenait des brides de son passé. Tel un mort vivant sortant de sa tombe, il était parvenu en face d'elle en quelques semaines. Elle aurait bien voulu qu'il reste dans sa tombe. Qu'il reste dans le passé. Mais à présent, elle ne pouvait plus le nier.

Jellal était revenu pour la hanter.

Rien n'avait changé en lui. Son calme, son amabilité, son enthousiasme. Son sourire. Maintenant qu'elle y pensait, elle se surprenait elle-même de ne pas avoir fait le lien entre lui et le petit garçon de l'orphelinat. C'était évident, il n'y avait qu'un seul Jellal Fernandez.

Pourtant, son esprit avait fait ce que son cœur avait désiré. Tout oublier. Et recommencer. Qu'est-ce qu'elle pourrait bien lui dire, à lui ? Salut, je sais pas si tu t'en rappelles, mais je suis la fille de l'orphelinat d'il y a quinze ans ? Ça te dit qu'on se rappelle ensemble de toutes les horreurs qu'on a vécu là-bas ? Erza ricana nerveusement. Si elle lui sortait ça, le pauvre risquait bien de faire un arrêt cardiaque. Mais une part d'elle devinait, peut-être même craignait, qu'il le savait déjà. Elle n'avait pas prêté attention à son constant mutisme, malgré les quelques paroles qu'il prononçait de temps à autre. Elle avait pensé que c'était sûrement son caractère, sauf que le doute n'était plus permis. Quand son regard avait croisé le sien durant ces interminables secondes, c'était peut-être cet éclair qui lui avait brutalement déversé ce flot de souvenirs.

Que devait-elle faire ? Laisser couler, sachant pourtant que tous les deux connaissaient la vérité ? La jeune femme claqua sa langue contre son palais. Elle n'était pas lâche au point d'éviter de regarder les choses en face... non ? De toute manière, ils ne pourraient passer outre de ces chaînes qui les reliaient amèrement avec ce passé qu'ils avaient dû partager des années entières.

En serrant les poings, Erza inspira longuement. Cela faisait déjà plusieurs minutes qu'elle cogitait dans ces toilettes qui ne sentaient pas la rose. Ce n'était pas digne d'elle, que penseraient ses amies si elles la voyaient perdre ses moyens pour une nouvelle aussi stupide ? Alors, en alimentant son regard de charbon pour sentir sa flamme continuer à prospérer en elle, elle ouvrit violemment la porte, la détermination se languissant dans son âme comme une tigresse se préparant à fondre sur sa proie.

Fausses NotesWhere stories live. Discover now