Chapitre 12 : Sous la paperasse

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Vidée de toutes ses forces, Mavis Vermillion s'affala sur sa pile de papiers. Elle avait beau être habituée à son travail, il ne la fatiguait pas moins. Avec tous les changements qui étaient mis en place, les papiers à remplir et les projets à organiser s'étaient multipliés, frustrant encore plus la jeune femme. Cette semaine, elle n'avait pas arrêté. Bien sûr, elle ne s'était pas imaginée que leur projet n'aurait pas de conséquences, mais elle comprenait enfin tout ce que ça impliquait. Même si elle savait que les rapports relationnels des musiciens n'étaient pas fantastiques, elle avait été soulagée de voir qu'ils faisaient l'effort de se mettre au travail. Elle ne voulait de fainéants en plus.

La blonde releva la tête de son bureau et se laissa aller contre le dossier de son fauteuil en soupirant. Dire que ce n'était que la deuxième semaine... Elle sentit le goût amer du regret s'inviter dans sa bouche, mais le repoussa de suite. Non. Elle avait eu une idée et l'avait mis à exécution. Il n'y avait pas de retour en arrière, ça ne servait donc à rien de se lamenter par la suite. Et puis, ils avaient tout de même regroupés les deux plus grands groupes de musique de Magnolia, elle pouvait faire confiance aux talents des artistes. Elle savait qu'ils connaissaient leur travail, et qu'ils savaient que gâcher des mois d'acharnements par de simples disputes n'était pas une bonne idée. Du moins, elle l'espérait, parce que sinon...

Elle secoua la tête. Il fallait vraiment qu'elle arrête de regarder tout de manière pessimiste. De toute façon, elle avait réussi à obtenir une partie de ce qu'elle désirait. Que son amour avec Zeleph ne soit pas détruit par de simples rivalités. Maintenant, elle pouvait lui tenir la main dans la rue et passer du temps avec lui sans se poser de questions.

Tu parles... Avec tout ce boulot, on a à peine le temps de se voir, se lamenta Mavis en grognant.

Elle jeta un coup d'œil à la paperasse qui enveloppait toute la surface de son bureau, et poussa un énième soupir. Elle aurait bien voulu prendre un briquet et tout brûler. Elle se résigna néanmoins et attrapa son stylo pour continuer sa tâche sans oublier de maudire tous les dieux. Mais apparemment, personne ne voulait qu'elle puisse avancer dans le calme, puisqu'un bruit de klaxon se fit entendre à l'extérieur.

Ils ne savent pas qu'il y a des gens qui travaillent, ici ? Grinça la blonde en essayant de porter toute son attention sur la pile de dossiers à remplir.

Malheureusement, le responsable de tout ce carnage ne voyait pas ça du même œil, et il recommença à klaxonner de plus belle. Sous le coup de l'agacement, la patronne se leva brutalement de son siège pour se ruer vers la fenêtre et dire clairement le fond de sa pensée à cet idiot. Pourtant, quand elle sortit sa tête dehors, elle stoppa toute action en reconnaissant la voiture noire qui était garée devant le portail.

C'était la voiture de Zeleph ! Rapidement, la jeune femme referma la vitre pour se précipiter à l'extérieur de son bureau. Elle dévala avec hâte tous les escaliers et les couloirs avant d'enfin parvenir au portail du Niji.

- Je commençais à me demander si tu ne t'étais pas noyées sous tes papiers, ricana Zeleph qui sortait de sa voiture.

La blonde parvint en quelques pas aux côtés de son petit-ami, et cacha sa joie de le retrouver pour adopter un air railleur.

- Il y a des gens qui travaillent, tu sais. Mais je comprends que tu ne connaisses pas vraiment ce mot, le nargua-t-elle.

- Tu parles, en ce moment je ne connais que ce mot... soupira le brun en s'approchant un peu plus de la femme.

Ils s'enlacèrent et se fut comme une libération. L'autre leur manquait tellement... Ils ignoraient si cette décision leur avait permis de les rapprocher davantage ou plutôt de les éloigner. Mais ils chassèrent immédiatement toutes ces pensées pour ne pas ruiner ce moment de bonheur pur. Maintenant ils étaient ensemble, le reste importait peu.

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