Chapitre 17 : "Si tu veux, je peux t'aider"

59 8 5
                                    

Après avoir jeté un dernier coup d'œil aux autres, Juvia tourna un couloir et marcha vers la porte d'entrée. D'un commun accord, tous les musiciens avaient décidé de se disperser pour faire ce qu'ils voulaient, et la jeune femme aux longs cheveux bleus n'avaient pas eu à réfléchir plus pour prendre la direction du jardin du Thunder. Elle qui était une amoureuse des plantes et des fleurs ne pouvait pas passer à côté d'un lieu aussi formidable qu'un jardin. Une fois dehors, elle se permit enfin de souffler. À nouveau, elle eut le droit d'admirer ce mélange de couleurs agréable, ces délicates pétales, ces tiges plus ou moins longues, plus ou moins dangereuses. Doucement, elle s'approcha de l'étendue d'herbe et s'assit sur celle-ci, encore un peu fraîche à cause de la rosée du matin.

C'était un sensation délicieuse, libératrice. Juvia laissa le vent secouer avec lenteur ses cheveux, tandis que ses yeux s'affairaient à découvrir toutes les plantes qui l'entouraient. À côté d'elle, un petit buisson de roses rouges se réveillait, saignant avec perfection cette terrifiante couleur pourtant si fabuleuse. Quelques plantes de muguet, de lis et de jasmin dégageaient avec effervescence leurs doux parfums enneigés, tapissant la verdure avec leurs beaux pétales blancs. De nombreuses autres fleurs transformaient l'espace en un grand arc-en-ciel, quelques violettes par-ci par-là, accompagnées de pâquerettes et de sauge. D'autres espèces plus subjuguantes les unes des autres terminaient de transformer ce jardin en authentique palais de fleurs, saupoudré de merveilles comme le kalanchoé, le cyclamen ou le cattleya.

Juvia ramena sa main sur la pelouse et caressa délicatement les petites tiges d'herbes. Ce toucher avait pour elle l'effet d'une thérapie lente et docile, qui lui permettait d'éveiller tous ses sens. Elle devait l'admettre, ce jardin était magique. Ses poils s'hérissèrent et elle sentit enfin son âme s'apaiser.

- Ça va ? Tranquille pépère ?

La soudaine voix grave qui venait de couper court à son moment de répit la fit sursauter et elle se tourna vivement vers le perturbateur en question. Elle ne fut pas le moins du monde surprise lorsqu'elle découvrit Grey, debout près d'elle, entrain de la jauger un sourcil en l'air.

- Votre jardin est cool, se contenta-t-elle de répondre.

À son plus grand étonnement, le jeune homme s'assit à ses côtés et acquiesça, puis il entreprit d'analyser les alentours attentivement. Juvia ne comprit pas pourquoi le noiraud voulait lui tenir compagnie à ce moment précis. Tous les deux n'avaient jamais eu un rapport très amical, ce qui n'était de toute façon pas très étonnant puisque Grey était loin d'être la personne la plus chaleureuse du groupe. Au contraire, son visage et ses expression étaient souvent aussi froids que la glace, tellement que Juvia se surprenait parfois à le comparer à un glaçon. Mais lorsqu'il prononça ces quelques mots, elle crut avec horreur qu'il avait décidé de faire fondre ses épaisses parois givrées.

- Ce n'est pas bien de lire le courrier des autres.

Les sourcils de la jeune femme s'élevèrent jusqu'à atteindre la racine de ses cheveux et elle sentit l'effroi parcourir son visage l'espace d'un instant. Elle s'efforça à se reprendre et se tourna vers lui avec un air neutre peint à nouveau sur ses traits.

- Pardon ? D'où tu insinues ça ?

Grey ricana.

- Sans vouloir de vexer, ça ne sert à rien de nier. Je sais parfaitement ce qui se trouve dans les petites boites aux lettres à côté des portails. Ce n'est souvent pas des lettres personnelles, juste des mots de haine que les gens crachent aux célébrités.

La guitariste se figea. Le noiraud aussi venait de cracher ses mots, durs et empoignants. Et la jeune femme devina avec épouvante qu'il savait.

Fausses NotesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant