GÖRM : La Floraison 🌺

🌺 3 : Mother

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B-30 n'en revenait toujours pas de ce qu'il avait sous les yeux. Le vide interstellaire. Les planètes. Le soleil. Les gros rochers qui flottaient dans l'espace et qui défiaient toutes les lois de la gravité, les nébuleuse...

Le jeune homme avait une vue imprenable sur la merveilleuse voûte ténébreuse illuminée par l'astre solaire. Ses yeux réflétaient ses rayons, comme la lune qu'il n'avait encore jamais vue en réalité.

Mar était statufié sur place. Il ne bougeait plus, mais ses iris se baladaient à droite et à gauche, en haut et en bas, pour contempler l'immensité de l'univers et sa beauté hypnotisante.

Jamais depuis sa naissance il n'avait admiré un tableau aussi beau, aussi envoûtant que celui-là. Il n'avait vu le ciel que dans les livres et les images capturées par les écrans holographiques.

— C'est magnifique... murmura le garçon, les pupilles scintillant d'admiration.

Son regard roula vers la planète Terre. La Cellule gravitait autour de cette masse bleue, blanche et verte. Mar la connaissait car il l'avait longtemps étudiée à la Faculté. Sa faune, sa flore et ses civilisations n'avaient aucun secret pour lui. Comment diable s'était-il retrouvé dans l'espace ? Depuis quand se trouvaient-il dans un vaisseau spatial ?

La vitre à travers laquelle Mar observait la galaxie disparut soudainement pour redevenir un mur blanc. Le garçon papillonna des paupières de longues secondes, encore stupéfait par ce qu'il venait de voir.

Khadija toussota un instant, ramenant Mar à la réalité. Le garçon se tourna vers la seule figure maternelle qu'il avait à la Cellule. Il resta silencieux, ne sachant comment réagir ni quoi dire...

— On est bien dans l'espace, anticipa le docteur. Vous êtes ici depuis que vous avez été accueillis à la Cellule.

— Depuis que nous avons été accueillis ? Ça remonte à quand exactement ? On était des bébés ou quoi ? Je veux dire, je ne me souviens pas d'avoir été envoyé dans l'espace, ni même d'avoir vu le ciel de mes propres yeux.

— C'est normal. Vous étiez petits et on avait dû vous endormir pour que vous ne sachiez rien du processus. Les choses sont un peu complexes, mon garçon. Mais ce n'est pas pour ça que je t'ai montré ça.

Mar fronça machinalement les sourcils. Il venait d'être froissé par les propos de Khadija, aussi indirects furent-ils.

— Comment ça, ce n'est pas pour ça ? l'interloqua-t-il. Vous rendez-vous compte que nous vivons tous dans le mensonge, et ce, depuis des années ? Savez-vous que vous dénaturalisez des enfants qui n'ont rien demandé ? Vous auriez pu nous dire que nous habitions dans l'espace. Qu'est-ce que cela aurait changé ?

— Beaucoup de choses. Mais calme-toi, Mar, s'il te plaît, chuchota le docteur. Tout ceci est un peu plus complexe que tu ne le crois, je te l'ai déjà dit. Et ce n'est pas mon rôle de tout vous expliquer.

Khadija s'arrêta un instant pour reprendre son souffle et en profiter pour se rasséréner. Il ne fallait absolument pas s'emporter pour si peu. Pas devant Mar.

— Mon enfant, reprit-elle, il y a beaucoup de choses que vous ne savez pas, malheureusement, je ne suis pas abilitée à vous le dire. Moi, ce dont je veux parler, c'est de l'Épreuve.