GÖRM : La Floraison 🌺

🌺 9 :

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Amsa n'avait réellement pas menti quand elle avait promis de se charger des couloirs et des I.A de surveillance. Mar se trouvait dans les artères obscures de la Cellule, suivant instinctivement la petite lumière qu'émettait Yeji. L'ambiance dans les couloirs étaient lugubre et oppressante. Plus il avançait, plus le garçon redoutait que les lumières ne se rallument et qu'on ne le prenne dans sa virée nocturne. Il ne savait pas combien de temps ces ténèbres allaient durer. Il devait donc se dépêcher de se rendre dans un élévateur, d'où il recevrait les prochaines instructions.

Le jeune homme passa le bureau du docteur. À ce moment-là, il eut envie de s'arrêter et d'y jeter un coup d'œil, afin de vérifier par lui-même si Khadija ne s'y trouvait pas. Mais il était urgent pour lui de se rendre à son lieu de rendez-vous. Hors de question de traîner, au risque de se faire prendre.

Mar hâta ses pas en direction de l'élévateur le plus proche. Grâce à Yeji, il en atteignit un et appuya sur le bouton. Il se précipita à l'intérieur, et une fois les portes refermées, le jeune homme se permit de respirer librement. Il avait dû retenir son souffle quand il marchait dans les couloirs afin de ne pas attirer l'attention des I.A de surveillance. Ces machines étaient dotées d'une capacité de détection hors norme. Elles étaient capable de repérer le moindre mouvement d'une souris. Fort heureusement, il n'en existait pas ici.

— Dois-je lui envoyer notre position ? demanda Yeji.

— Oui. Dis-lui que nous avons pu emprunter un élévateur.

Yeji se dépêcha d'exécuter. Des lumières apparurent dans son circuit, et l'instant d'après, le message était déjà transféré vers sa semblable I.A sous forme de pop-up. Mar n'eut pas besoin de patienter longtemps, car  moins d'une minute plus tard, la réponse arriva.

— Merci d'être sorti, Mar. Rends-toi à la Faculté. Solar et moi y avons laissé sous mon bureau un sac contenant l'une des blouses du docteur. Nous y avons également laissé un gros chapeau qui te permettra de te déplacer dans le Secteur C sans être reconnu. Je t'attends dans notre cantine. Bonne chance !

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Lorsque Mar était sorti du dortoir, Digg l'avait suivi du regard sans rien dire. Le chef de dortoir était très en colère contre ce dernier. Il voulait se venger des coups que lui avait porté ce minable de B-30. Il avait osé le menacer pour la simple raison qu'il avait essayé de le toucher un peu. Ce garçon ne s'en sortirait pas aussi facilement.

Depuis que Digg avait surpris le message de Amsa, une idée avait germé dans son esprit. Puisque Mar partait à la rencontre de cette fille, il comptait tout faire pour le faire prendre. Si Oasis l'apprenait, Mar aurait des sanctions sévères. Et ça, c'était largement suffisant comme vengeance.

Le chef de dortoir s'approcha de Cotton, qui était retourné à son jeu. Il le bouscula violemment. La manette virtuelle s'échappa des mains du chauve et s'évapora avant de toucher le sol.

— Toi ! le gronda presque Digg.

— Qu'est-ce que tu veux ? s'indigna Cotton. Tu viens d'interrompre mon jeu, bordel.

— Tais-toi. Je t'ai vu parler avec Mar. Dis-moi exactement ce qu'il t'a dit.

— Pourquoi je devrais faire ça ? s'énerva Cotton. Tu ne t'excuses même pas et tu me donnes des ordres ?

B-42 siffla entre ses dents d'impatience. Il agrippa Cotton par le col le plaqua contre le mur.

— Tu vas me dire ce qu'il t'a dit. Sinon, je te préviens, je ferais un rapport très négatif sur toi. N'oublie pas que je suis chargé de discipline dans le dortoir !

Les autres Celluliers assistaient à la scène sans intervenir. Digg pouvait se montrer très manipulateur. Et ses menaces n'étaient jamais à prendre à la légère, car un seul rapport négatif chez l'I.A mère apportait de lourdes sanctions.

— Il est... Il est allé chercher un livre qu'il a oublié à la Faculté parce qu'il doit réviser.

Digg sourit. Satisfait, il relâcha le plus jeune et l'aida à déplisser son pyjama. Sans même dire merci, il fit volte-face et se dirigea vers la porte du dortoir, qu'il déverrouilla en entrant le code. La première chose qu'il remarqua en poussant la porte de métal était l'obscurité ténébreuse des couloirs.

— Diable, c'est Mar qui a fait ça ? s'étonna-t-il.

D'aussi loin qu'il se souvienne, Digg n'avait jamais vu les couloirs sans lumière. Avec toute cette obscurité, il ne pouvait pas se déplacer sans craindre de heurter un mur.

— Thorn, appela-t-il. Viens ici !

Une boule de métal fila dans le dortoir et rejoignit le bonhomme à l'extérieur. Il ressemblait en tout point à Yeji, car tous les I.A de compagnie avaient été fabriquées de la même manière. Les seules choses qui différaient étaient leurs voix synthétiques, certaines graves, d'autres aiguës, et les lampes incrustées dans leurs alliages, qui avaient des couleurs différentes.

— J'ai besoin de lumière, Thorn, tança Digg.

— Bien ! répondit l'I.A de sa voix rauque.

Une lampe led blanche s'alluma au-dessus de la caméra qui lui servait d'œil, éclairant ainsi le couloir. Les I.A de surveillance s'affolèrent soudain en se réanimant. Elles croisèrent le regard réprobateur de Digg et comprirent qu'elles avaient été désactivées.

— Ce garçon ne va pas tarder à connaître le prix des coups qu'il m'a porté.

B-42 s'élança dans la direction qu'avait prise Mar quelques minutes plus tôt.

— C'est par ici, la salle des machines, maître.

— Tu ferais mieux de te taire et de me suivre sans faire d'histoire, imbécile ! pesta Digg. B-30 s'amuse à se jouer de moi ? Je vais lui apprendre qu'il ne faut surtout pas m'énerver.

Digg marcha sur les pas de Mar, et en très peu de temps, il se retrouva au pied d'un élévateur. Le chef de dortoir avait un plan très bien préparé pour saboter la rencontre entre Amsa et B-30. Il s'était juré de se venger de ce que Mar lui avait fait dans la salle de bains. Tout ça parce qu'il n'avait jamais été frappé avant ce jour-là. Il n'était en réalité question que de fierté et d'égo, car bien sûr, Mar n'avait fait que se défendre.

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