Hear me Roar (RÉÉCRITURE)

CHAPITRE 39 - "Le loup, seul, meurt"

               Je fais mon entrée dans le Septuaire de Baelor. Cet édifice vieux de plus de cent ans a été construit, comme son nom l'indique, par Baelor le Bienheureux. Celui-ci fut le roi le plus pieux que Westeros ait connu. Faisant passé la religion avant toute autre chose, il allait jusqu'à en oublier ses obligations envers son peuple.

               Et nous y voici, les descendants des seigneurs qui lui baisaient les pieds. Nous sommes au service d'un roi Lannister et tous les Targaryen sont morts. Le monde a bien changé.

               Lord Varys, quelque pas derrière moi, me surprend à m'extasier face à ce chef-d'œuvre d'architecture. Il ne manifeste sa présence que par un petit rire dans lequel je ne perçois rien de moqueur. Je l'imagine au contraire assez enclin à se perdre face à des œuvres d'art.

- Êtes-vous prête, Majesté ? me demande-t-il.

- Ce n'est pas mon mariage, je réponds en me tournant vers lui. Je ne suis pas celle qui doit être prête.

- Ne jouez pas à cela avec moi...

               Son petit sourire complice suffit à me faire baisser ma garde. Comme deux grands confidents, nous nous mettons à arpenter la pièce d'un même pas.

- Savez-vous... je commence. Il m'arrive de me demander ce que mon père aurait fait dans cette situation.

- Et qu'aurait-il donc fait ?

- Absolument rien.

               Nous nous arrêtons au-dessus des escaliers qui mènent à l'autel. D'ici, nous avons une vue plongeante sur tous les invités.

- Lorsque Cersei a demandé la mise à mort de la louve de Sansa, il l'a tué lui-même. Il disait que la bête méritait une mort juste car elle venait du Nord. Cela n'empêche qu'elle pourri à présent sous la terre.

- Votre père était d'une loyauté sans faille.

- Mais, voyez-vous, à chaque fois que je me pose cette question. Je suis très vite rattrapée par une vérité indéniable : mon père est mort. Je ne le suis pas. Mes choix me reviennent.

- Je vous déconseille vivement de tenter une quelconque rébellion aujourd'hui, madame. Vous risquerez de la perdre.

               Je ne suis pas assez bête pour déclencher un combat au beau milieu d'un septuaire. J'ai beau ne pas croire à ce Dieu à Sept Faces, je préfère m'éviter la colère du peuple qui l'aime tant.

               Alors que je me prépare à changer de sujet, la tête blonde de mon époux apparait en bas des escaliers. Avec sa couronne dorée, il est très élégant. Si il arrêtait d'arborer ce sourire narquois, peut-être serait-il séduisant.

- Madame, dit-il sur le ton de la réprimande. Vous ne pouvez pas être là.

- Lord Varys.

               L'Araignée baisse légèrement la tête avant de s'en aller. Je rejoins Joffrey et prends son bras.

- Ne vous énervez pas, je susurre avant de déposer un baiser sur sa joue. C'est un jour de fête n'est-ce pas ?

- Vous avez raison. C'est un grand jour pour votre sœur.

- Je voulais vous demander quelque chose par rapport à cela.

- Je vous écoute.

- Eh bien... je commence, soudain prise de panique. J'aimerais conduire ma sœur jusqu'à son futur époux.